Toute économie nationale, pour bien fonctionner, a besoin d’un système financier stable et performant. Faciliter l’accès des ménages pauvres, des petits paysans et des petites entreprises aux services financiers peut renforcer leur participation à la vie économique et réduire ainsi leur vulnérabilité.
Priorités de la DDC
Depuis les années 1970, la DDC s’engage dans le domaine du développement du secteur financier dans le but de lutter contre la pauvreté. Son principal objectif est de permettre à des ménages, des petits paysans et des petites entreprises à faibles revenus d’accéder à des services financiers variés basés sur les principes de responsabilité et de durabilité. On parle également d’«inclusion financière», soit l’intégration des ménages pauvres dans le secteur financier du pays concerné.
La DDC a toujours défendu l’idée selon laquelle la constitution de l’épargne représentait un premier pas vers l’inclusion financière des ménages à faibles revenus. En partenariat avec des réassureurs internationaux, elle s’efforce d’ouvrir des marchés aux assurances contre les risques agricoles et les risques de catastrophe pour supprimer le dernier obstacle à l’inclusion financière.
À cet égard, la DDC concentre son action sur les domaines suivants:
- Côté clients: approfondissement des connaissances des groupes cibles de la DDC en matière de finance pour promouvoir une gestion efficace des offres d’épargne, d’assurance et de crédit et faciliter ainsi l’accès aux services financiers institutionnels.
- Côté offre: assistance aux établissements financiers affichant le potentiel et la volonté d’élargir de manière viable et durable leur offre de services aux groupes cibles de la DDC.
- Pour renforcer le secteur financier, la DDC soutient l’«infrastructure du marché financier», à l’instar des réseaux d’établissements financiers et des centres de formation.
- Là où les conditions-cadre freinent le développement favorable du secteur financier, la DDC mise sur la collaboration et le soutien des institutions chargées de la législation, de la réglementation et de la surveillance.
- La DDC coopère activement au sein de centres de compétence et de réseaux internationaux, à l’instar du groupe consultatif d’assistance aux plus pauvres (Consultative Group to Assist the Poor, CGAP) et du groupe de travail sur la performance sociale (Social Performance Task Force, SPTF) pour stimuler des innovations et intégrer de nouvelles thématiques comme les technologies numériques. L’objectif est de favoriser la coordination et l’harmonisation à l’échelle internationale, de partager les expériences et les connaissances, et d’encourager le développement de réseaux mondiaux ou régionaux.
Contexte
Le bon fonctionnement du secteur financier est indispensable au développement économique d’un pays. Il permet en effet de mobiliser l’épargne et de l’affecter à des investissements productifs. Les possibilités de placements garantis et l’accès au trafic des paiements, aux crédits ainsi qu’aux prestations d’assurances sont des conditions essentielles pour permettre aux ménages privés, aux paysans et aux entreprises de réduire les risques susceptibles d’affecter les revenus, de mieux amortir les fluctuations de la conjoncture et d’économiser en vue d’investissements futurs, par exemple dans l’éducation des enfants ou l’exercice d’une activité indépendante. Les assurances couvrant les récoltes ainsi que les dommages liés aux catastrophes naturelles contribuent à réduire les risques auxquels sont exposés les petits paysans et à renforcer ce faisant la sécurité alimentaire. Un secteur financier performant et accessible à toutes les catégories de la population contribue à réduire la pauvreté, tant au niveau des ménages privés que du point de vue économique, et à stimuler la croissance économique.
Défis actuels
Nombreux sont les pays en développement dans lesquels les personnes pauvres sont largement exclues du secteur financier formel. Elles n’ont pas la possibilité, par exemple, d’ouvrir un compte épargne ou d’obtenir un microcrédit. Dans les zones rurales notamment, une grande partie de la population n’a pas accès aux services financiers formels. Cette situation s’explique essentiellement par le manque de points de vente et de service, le niveau élevé des coûts, le manque d’infrastructures, l’inadéquation entre les services proposés et les besoins locaux ainsi que par l’application d’un cadre légal et réglementaire inadapté.
Les pauvres n’ont alors d’autre choix que de faire appel à des proches, des amis ou des prêteurs informels. L’action de la DDC en faveur du développement du secteur financier vise à créer une offre de services financiers durables, s’adressant à de larges groupes de population qui n’y ont jusqu’à présent pas ou peu accès.
Pour attirer des investisseurs commerciaux, socialement responsables, la DDC investit dans de nouveaux partenariats. Elle travaille en outre en collaboration avec des banques commerciales, des compagnies d’assurance ainsi que des sociétés de crédit-bail ou de capital-risque (locales).