La rencontre avec le nouveau ministre autrichien de l'intérieur Gerhard Karner a permis de discuter, dans un cadre bilatéral, des défis de la politique européenne en matière de sécurité et de migrations dans la perspective de la réunion informelle du Conseil justice et affaires intérieures de l'UE, prévue à Lille du 2 au 4 février. La Suisse et l'Autriche estiment toutes deux notamment que la hausse des migrations secondaires appelle une réponse au niveau européen. Les deux pays se réjouissent dès lors de la proposition de révision du code frontières Schengen faite par la Commission européenne et se félicitent de la démarche progressive et pragmatique pronée par la présidence française de commencer par mettre en œuvre les propositions qui font consensus. La réforme doit permettre de réaliser des opérations policières communes et faciliter les réadmissions entre États membres. Conçue dans un souci de faisabilité, cette procédure pourra être mise en œuvre à toutes les frontières intérieures.
Poursuite des travaux sur les accords de réadmission
Différents accords bilatéraux de réadmission doivent être renouvelés. Au cours d'un échange constructif, le ministre autrichien de l'intérieur et la cheffe du Département fédéral de justice et police ont convenu d'optimiser les procédures prévues dans l'accord de réadmission entre l'Autriche, la Suisse et le Liechtenstein. La conseillère fédérale a indiqué lors de la conférence de presse commune que les travaux se poursuivaient pour moderniser cet accord datant de 2001 et insisté sur la volonté des parties de maintenir les patrouilles policières mixtes.
Protection des frontières extérieures et lutte contre les migrations secondaires
Monsieur Karner et Madame Keller-Sutter ont réaffirmé l'urgence d'une réforme du régime de l'asile et des migrations au niveau européen. La Suisse et l'Autriche s'engagent pour que cette réforme se fasse pas à pas, dans un esprit pragmatique. Le but est non seulement de garantir une protection efficace des frontières extérieures, mais aussi d'accélérer les procédures, de renforcer les retours et de lutter contre les migrations secondaires, en œuvrant à une répartition des responsabilités pour soutenir les États membres soumis à une pression particulière. L'Autriche et la Suisse partagent la même position sur ces questions, ont souligné les ministres devant la presse. La conseillère fédérale a rappelé que la Suisse s'engage de manière active et constructive au niveau européen pour lutter contre la migration illégale et les migrations secondaire. Et cet engagement ne peut se faire sans une association pleine et entière de la Suisse à Schengen et Dublin, a-t-elle conclu.
Coopération étroite dans la lutte contre le terrorisme
Concernant la lutte contre le terrorisme, les deux ministres ont redit combien la coopération à l'intérieur de l'espace Schengen et une bonne protection des frontières extérieures étaient cruciales pour la sécurité de la population. Suite à l'attaque terroriste du 2 novembre 2020 à Vienne, la coopération entre la Suisse et l'Autriche a rapidement porté ses fruits : un jour seulement après les faits, la police suisse a arrêté deux personnes qui avaient rendu visite au terroriste à Vienne peut avant l'attentat. Sans la coopération étroite instaurée par Schengen, une aide aussi rapide serait impensable.
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