L’information, l’alerte et la transmission de l’alarme à la population font partie des tâches essentielles de la protection de la population. Les polices cantonales et d’autres autorités cantonales et fédérales utilisent pour ce faire différents canaux gérés par l’Office fédéral de la protection de la population (OFPP). Il est nécessaire de prendre une décision concernant l’avenir de certains systèmes dont l’efficacité est remise en question par les nouvelles technologies et l’évolution du comportement de la population en matière d’utilisation des médias. Ce développement apporte aussi de nouveaux outils pour transmettre des informations, des alertes et des alarmes.
Accent sur les canaux numériques
Le Conseil fédéral s’est penché sur la stratégie élaborée par le DDPS pour diversifier les canaux de transmission, à commencer par l’introduction de l’alarme par téléphone portable (cell broadcast), qui permet d’envoyer immédiatement un message court sur tous les téléphones mobiles localisés dans une zone affectée. L’application Alertswiss est déjà utilisée par quelque 2,2 millions de personnes. Il est prévu de continuer à la développer, de même que le site web correspondant. L’accessibilité et la disponibilité des informations importantes en l’absence de connexion internet font partie des priorités.
Il importe aussi d’envoyer les messages dans un format standardisé compatible avec divers types d’appareils pour que les fournisseurs tiers puissent les intégrer à leurs propres applications (comme les systèmes d’exploitation des véhicules). En recourant à d’autres canaux numériques d’information, d’alerte et d’alarme, le Conseil fédéral tient compte de l’omniprésence des smartphones, utilisés au quotidien par une large partie de la population, et des possibilités techniques qu’ils offrent.
Fonctionnement et entretien des sirènes : participation des cantons
Les sirènes, qui se distinguent par leur robustesse et leur répartition décentralisée dans tous les cantons, restent un élément important de la stratégie multicanaux. Leur entretien était confié aux cantons jusqu’en 2021. Ceux-ci continuent de s’en occuper depuis lors, mais de manière transitoire. En effet, le Conseil fédéral a demandé au DDPS d’examiner, en concertation avec les cantons, la future répartition des compétences (financement compris) concernant les sirènes. Une éventuelle adaptation des bases légales fera partie, le cas échéant, du projet soumis à la consultation.
Radio et points de rencontre d’urgence : redondance essentielle
Les messages radio assortis d’une obligation de diffuser vont aussi continuer à faire partir de la stratégie multicanaux. Ils sont notamment utiles en cas de panne de courant ou en l’absence de réseau de téléphonie mobile. La Société suisse de radiodiffusion et télévision (SSR) est reliée aux systèmes d’intervention redondants de l’OFPP. Depuis 2023, l’OFPP gère en outre un système permettant de transmettre des messages aux radiodiffuseurs privés. Les points de rencontre d’urgence sont un autre instrument, introduit entre-temps dans la plupart des cantons, pour informer la population locale en cas de catastrophe.
Par contre, la radio d’urgence, basée sur la bande FM, ne sera pas maintenue. Son entretien est coûteux et, dans les scénarios envisagés, l’important est de diffuser rapidement les informations à l’extérieur des abris plus qu’à l’intérieur de ceux-ci. Sans compter que, même dans les scénarios de guerre, l’OFPP table sur de courts séjours en abri plutôt que sur des séjours de plusieurs semaines ou mois.
Pour mettre en œuvre la stratégie multicanaux, il s’agit d’impliquer, en plus de divers services au sein du DDPS, d’autres instances de la Confédération comme l’Office fédéral de la communication et les services spécialisés dans les dangers naturels.
Coûts supplémentaires de 2027 à 2035
Le développement des instruments d’information, d’alerte et d’alarme nécessitera un investissement de quelque 213 millions de francs supplémentaires entre 2027 et 2035. Le Conseil fédéral a demandé au DDPS (OFPP) d’élaborer un projet de consultation pour la mise en œuvre de la stratégie multicanaux d’ici mi-2025.