Instruments

Coopération au Développement

Le Tchad est considéré comme un pays fragile, surtout en raison de l’incapacité de l’Etat à fournir des services de base à sa population et à réduire durablement la pauvreté. La crise économique profonde causée par la chute du prix du pétrole, la mauvaise gouvernance et le manque de cohésion sociale sont autant de facteurs qui font que le pays n’a pas pu atteindre les objectifs du millénaire. La situation sécuritaire précaire avec la présence de Boko Haram dans la région et l’instabilité de la République centrafricaine (RCA), du Darfour et de la Libye s’ajoute à la difficulté d’atteindre les objectifs du développement. La Coopération suisse au développement au Tchad s’inscrit dans le cadre du Message du Parlement suisse sur la coopération internationale. Elle cherche à éliminer la pauvreté absolue et à accompagner le Tchad vers une diminution de la fragilité en atteignant à terme un développement durable qui garantit la sécurité alimentaire, une éducation de qualité et une bonne gouvernance et décentralisation des services publics de base. Elle s’engage également pour assurer l’accès équitable à des institutions fonctionnelles pour les populations les plus pauvres et marginalisées. 

Au Tchad, la Coopération suisse au développement intervient dans trois domaine prioritaire:

  • Citoyenneté, paix et prévention de la violence
  • Education de base et formation professionnelle
  • Agriculture et sécurité alimentaire 

Le Batha, l’Ennedi, le Logone oriental, le Mandoul, le Moyen Chari et le Wadi Fira constituent les six régions d’interventions prioritaire. Ces régions sont toutes concernées par des indices importants de pauvreté et représentent un équilibre dans les dynamiques ethniques et culturelles du pays. Les programmes sont mis en œuvre par des partenaires spécialisés ou au travers de co-financement avec différents partenaires. Avec un budget d’environ 20 millions par an, la Coopération au développement absorbe plus de 85% du budget de la Suisse au Tchad. La Coopération au développement intervient conjointement au côté de l’aide humanitaire et de de la politique de paix et des synergies sont constamment recherchés entre ces trois instruments de la politique étrangère de la Suisse.

Politique de Paix

La société tchadienne peut compter sur des leaders hautement sensibilisés dans la prévention des dérives violentes et la résolution des conflits existants et potentiels. La DSH vise à soutenir ces efforts, et à cet effet, la présence d’un conseiller en matière de sécurité humaine (human security advisor) au sein du Bureau de la Coopération suisse au Tchad permet de mettre en valeur les instruments de politique de paix et de promouvoir la participation du Tchad dans des initiatives régionales. Des opportunités sur des processus de réformes politiques à tous les niveaux sont recherchées par la nouvelle stratégie de Coopération suisse, notamment à travers l’appui aux jeunes afin de réduire la migration, renforcer la cohésion sociale et prévenir l’extrémisme violent.

La DSH se focalise sur quatre objectifs principaux :

  • Prévention et résolution de conflits grâce à la saisie d’opportunités politiques et le soutien à des processus de transformation de conflits
  • Promotion et facilitation d’espaces inclusifs de dialogue politique et social
  • Promotion du dialogue intra et interconfessionnel
  • Prévention de l’extrémisme violent comme moteur d’engagement dans le champ politique et traitement du passé (ex. suivi post-procès Habré)

Dans ses interventions, la Coopération suisse s’engage au niveau local, national et sous-régional en mettant un accent particulier sur l’inclusion des jeunes, leur participation et leur engagement comme citoyens dans la société. Elle vise à renforcer l’Etat de droit par la valorisation d’accords locaux pour l’utilisation des terres et de l’eau, et pour des communautés en situation de conflits prolongés. Ces accords sont un levier crucial pour le développement, la démocratie et l’exercice d’une citoyenneté responsable.

Aide Humanitaire

Les crises prolongées dans les pays voisins du Tchad ont accentué la pauvreté des habitants et les tensions intercommunautaires dans les zones frontalières. Les déplacements de population provoqués par les crises au Soudan (Darfour), en République centrafricaine (RCA) ou encore liées à Boko Haram autour du Lac Tchad ont perturbé les activités agricoles, pastorales et l’approvisionnement des marchés. Cela s’ajoute à un contexte de crises multiples et chroniques : insécurité alimentaire et malnutrition, prévalence persistante d’épidémies et risque de catastrophes naturelles. Tout cela réduit la capacité de résilience des populations. Avec plusieurs centaines de milliers de réfugiés, retournés et déplacés internes, la protection des civils reste un défi humanitaire majeur au Tchad. 

La présence d’une personne en charge de l’aide humanitaire au sein du Bureau de la Coopération suisse au Tchad, avec un mandat régional (couvrant la RCA, le Cameroun et le Tchad), facilite l’anticipation des crises, améliore la rapidité des interventions et favorise la cohérence dans l’application des instruments humanitaires. Au Tchad, l’aide humanitaire intervient dans trois domaines prioritaires :

  • Sécurité alimentaire / nutrition
  • Mouvements de population (protection et intégration)
  • Urgences sanitaires 

L’aide humanitaire suisse contribue à l’effort international d’assistance et de protection des populations victimes des crises avec un focus sur les solutions durables. Elle soutient des acteurs multilatéraux (organisations onusiennes, CICR) qui visent à renforcer la protection des populations hôtes et déplacées, et à répondre à l’insécurité alimentaire. Elle cofinance également des projets d’ONG selon les besoins et les urgences.