Maradi

Présentation de la zone

Situé au Centre Sud du Niger, la région de Maradi couvre une superficie de 38.500 km2 (environ 3% du territoire national), répartie en terres agricoles, pastorales et en une portion de terres forestières sur lesquelles cohabitent une population de près de deux millions d'habitants, essentiellement agriculteurs haoussas et éleveurs peulhs ou touaregs.

Aujourd'hui, la frontière délimitant les deux modes de vie est très difficile à tracer. La zone agricole se déroule au sud des départements de Dakoro, Mayahi, Tessaoua et sur la totalité de ceux d'Aguié, Guidan-Roumdji et Madarounfa. Dans cette zone, la forte pression foncière conduit à des stratégies d'organisation de la pratique de l'élevage. Il n'y a plus de jachère, ni d'aires de parcours. Seul un maillage de l'espace et des couloirs de passage assurent la circulation des animaux entre les hameaux, les points d'eau et les petites poches de pâturages encore préservés. D'où des frictions et des conflits souvent mortels.

La zone pastorale, qui couvre une superficie de 9.600 km2, soit toute la partie nord du département est le domaine de l'élevage par excellence. Cet élevage, dominé par les ruminants, est de type extensif caractérisé par le nomadisme en saison de pluie et la transhumance en saison sèche.

Bien que son sous-sol regorge d'importantes réserves d'eaux souterraines, Maradi ne dispose pas de cours d'eau permanent digne de ce nom et, la partie sud repose sur un socle granitique sur lequel il est très difficile de prélever la moindre goutte.

Les activités économiques, basées essentiellement sur l'agriculture et l'élevage, permettent à la région d'occuper le premier rang pour l'exportation du bétail, des cuirs et peaux; le deuxième rang pour la production de niébé et d'assurer le 1/5 de la production totale des céréales du pays. L'industrie et le commerce occupent une place non négligeable mais Maradi se distingue surtout par l'existence d'une chefferie traditionnelle très structurée (en marge de l'organisation administrative moderne). La cohabitation entre les deux structures ne se passe pas toujours sans heurts et il arrive que les différents types d'organisations rentrent en conflits. Notamment en cas de litiges fonciers, apanage des chefs, mais privilège qui leur échappe de plus en plus avec le recours à la justice moderne à la faveur de la réforme administrative en cours.