Les enjeux majeurs de la réunion du Conseil de l’Agence Spatiale Européenne ESA au niveau ministériel étaient de trouver la meilleure stratégie concernant l’avenir des programmes de lanceurs européens, garantissant l’accès de l’Europe à l’espace. Il s’agissait également de définir les activités liées à l’exploration spatiale, dont la continuation de la participation de l’ESA à l’exploitation de la Station Spatiale Internationale (ISS) pour les prochaines années. Finalement, les ministres ont fixé les objectifs pour l’évolution de l’ESA et son rôle dans la politique spatiale européenne.
Aujourd’hui, le secteur des lanceurs européens, important à la fois sur le plan stratégique et économique, se trouve à la croisée des chemins. Le modèle économique d’Ariane 5, qui a généré selon l’ESA plus de 50 milliards d’euros de bénéfices économiques directs pour l’Europe durant les deux dernières décennies, est remis en question, notamment par l’arrivée de nouveaux acteurs privés dans le secteur des lanceurs au niveau global et par l’évolution de la taille des satellites à être lancés. Les ministres ont décidé de développer un futur lanceur Ariane, soutenant l’accès indépendant, fiable et abordable à l’espace pour toute l’Europe. La réponse flexible et modulaire s’appelle Ariane-6, maximisant les synergies avec le petit lanceur européen Vega-C. C’est ce qui peut se faire de mieux techniquement en Europe tout en répondant à l’évolution rapide du marché mondial des services de lancement.
Concernant l’exploration spatiale, les ministres ont pris des engagements financiers sur l’exploitation de l’ISS couvrant la période 2015-2017 ainsi que sur le soutien des activités de recherche. Pour contribuer aux coûts communs d'exploitation de l'ISS, l'ESA développe le module de service du véhicule de transport d'équipage polyvalent (MPCV-ESM) de la NASA. Les activités de recherche scientifique inestimables conduites à bord de l'ISS, ainsi que la mission robotique sur Mars «ExoMars» permettent à l’ESA et à ses partenaires internationaux d’acquérir une expérience précieuse et de préparer ainsi les prochaines étapes et décisions liées à l’exploration.
Les ministres ont déclaré vouloir privilégier l'établissement de relations entre l'ESA et l'Union européenne permettant à l'ESA de rester une organisation spatiale intergouvernementale indépendante et de devenir le partenaire de choix de l'UE sur le long terme. Le but est que les deux organisations définissent et mettent en œuvre conjointement la politique spatiale européenne, en collaboration avec leurs États membres respectifs, et qu’ils coordonnent leurs compétences complémentaires pour consolider et renforcer l’Europe spatiale.
La bonne et efficace entente entre la co-présidence Suisse-Luxembourg a contribué aux succès de cette réunion et a préparé tous les ingrédients pour un nouveau succès à la prochaine réunion ministérielle prévue en 2016 à Lucerne, en Suisse.
En tant que membre fondateur de l’ESA, la Suisse participe aux activités de l’Agence à hauteur d’environ 150 millions de francs par année. Grâce à cet investissement, les EPF, les universités, les hautes écoles spécialisées et l’industrie suisse ont la possibilité de travailler sur des missions spatiales à plusieurs niveaux, allant de la recherche scientifique de pointe au développement de prototypes, à l’industrialisation et au développement des applications. L’excellence scientifique, les innovations technologiques accomplies au niveau national dans le secteur spatial, ainsi que la collaboration étroite entre les instituts de recherche et les entreprises sont des vecteurs importants de croissance économique.Contact
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Daniel Neuenschwander
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