Deux autres membres du gouvernement suisse ont assisté à la réunion que le président de la Confédération Alain Berset a tenue avec le président du Bénin Patrice Talon: la conseillère fédérale Doris Leuthard, en charge du Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC) et le conseiller fédéral Ignazio Cassis, chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). Le ministre des affaires étrangères Aurélien Agbénonci fait également partie de la délégation béninoise.   

Les ministres des affaires étrangères des deux pays ont signé, en présence du président Alain Berset et du président Patrice Talon, deux accords de projet qui ont pour but de promouvoir l'entrepreneuriat privé et de renforcer les associations faîtières du secteur agricole au Bénin. Au cours de leurs échanges, les deux parties ont relevé le succès que connaît la coopération au développement et l'excellence des relations politiques.

La délégation suisse a rendu hommage aux mesures prises par le Bénin pour moderniser son économie et elle a souligné l'importance des normes régissant un état de droit. Le président de la Confédération a déclaré que les entreprises béninoises pourraient profiter davantage des facilités douanières que la Suisse accorde aux pays en développement.  

Les entretiens ont enfin permis de discuter de la coopération en matière de migration, qui fait l'objet d'un accord entre les deux pays entré en vigueur en 2012. S'agissant de la collaboration sur la scène internationale, les délégations ont notamment évoqué l'engagement commun de la Suisse et du Bénin en faveur de l'abolition de la peine de mort dans le monde entier. 

Nouvelle stratégie de la DDC depuis 2017
Les deux pays entretiennent des relations diplomatiques depuis l'indépendance du Bénin en 1960. Depuis 1981, le Bénin fait en outre partie des pays prioritaires pour la Direction du développement et de la coopération (DDC) ; la visite présidentielle de juillet dernier avait été l'occasion de lancer la stratégie de coopération de la Suisse en faveur du Bénin pour la période 2017 à 2020. Cette stratégie est axée sur le développement des zones rurales et l'entrepreneuriat privé, sur l'éducation de base et la formation professionnelle, ainsi que sur la décentralisation et l'efficacité des autorités locales. Elle définit la jeunesse comme son groupe cible principal.

La soirée de projection du film « L’Ordre divin » qui s’est déroulée le mardi 8 mai 2018 dans la grande salle de cinéma Canal Olympia de Cotonou avait pour objectifs:

1) Partager avec le public béninois l’expérience suisse en matière de lutte contre les inégalités ;

2) Thématiser la question du leadership politique féminin dans le contexte béninois ;                 

3) Produire quelques recommandations pour les acteurs/bénéficiaires du programme de renforcement des capacités d’action des femmes (RECAFEM) financé par la Coopération suisse et mis en œuvre par les consortia RIFONGA/WANEP et BAANI avec l’accompagnement de Care International Bénin – Togo.

La discussion en panel qui a suivi la projection du film était animé par un représentant de la société civile, une ancienne députée à l’assemblée nationale, grande actrice de plaidoyer et de défense des droits des femmes, une jeune femme leader bénéficiaire du programme RECAFEM et un acteur politique. La modération était assurée par la Coopération suisse.

Centrée sur la promotion des droits des femmes au Bénin, la discussion a permis de recueillir les impressions des panélistes sur le film, de même que les leçons apprises. L’expérience présentée dans le film, celle de la longue lutte des femmes suisses pour obtenir le droit de vote en 1971, était transposée dans le contexte béninois pour établir des similitudes et rechercher des différences entre les deux contextes. De cet exercice, il ressort que les femmes béninoises ont déjà acquis le droit de vote et beaucoup d’autres droits depuis longtemps. Mais l’application des différentes lois demeurent un défi. Les femmes béninoises continuent de lutter pour leur bon positionnement dans les instances de prise de décision notamment politique. Le faible taux de leur représentativité au sein des conseils communaux et municipaux (3 femmes sur les 77 maires soit 3,80%), dans l’administration déconcentrée de l’Etat (1 femme sur les 12 préfets) ou encore au sein du gouvernement actuel (4 femmes sur les 22 ministres) ou de l’assemblée nationale (7 femmes sur les 83 députés) était thématisé pour motiver les participant-e-s à continuer la lutte pour plus d’équité entre homme et femmes au Bénin.

Les panélistes ont saisi l’occasion pour prodiguer aux jeunes femmes leaders du programme RECAFEM, venues nombreuses à la soirée, des conseils pour leur permettre de réussir en politique ou dans leur carrière.