Lors de leurs échanges, la conseillère fédérale Viola Amherd, la ministre fédérale autrichienne de la Défense nationale, Klaudia Tanner, et le ministre fédéral allemand de la Défense, Boris Pistorius, ont abordé les conséquences de l’attaque de la Russie contre l’Ukraine sur la politique de sécurité en Europe, les différents moyens possibles pour soutenir l’Ukraine ainsi que les contributions militaires destinées à promouvoir la paix et la stabilité dans les Balkans occidentaux et en Afrique. Dans ce contexte, les ministres ont discuté de l’impact du retrait de la mission des Nations unies MINUSMA au Mali sur la situation sécuritaire et les efforts internationaux déployés dans la région en faveur de la paix et de la stabilité.
En outre, les trois pays avaient pour objectif de renforcer leur coopération en matière de politique de sécurité. C’est dans cette optique qu’ils ont signé différentes déclarations d’intention visant à améliorer la collaboration internationale. Dans le rapport complémentaire du 7 septembre 2022 au rapport sur la politique de sécurité, le Conseil fédéral est parvenu à la conclusion qu’il est dans l’intérêt de la Suisse d’orienter plus systématiquement sa politique de sécurité et de défense vers la coopération internationale et d’augmenter ses contributions.
Synergies internationales en matière de systèmes de défense sol-air
L’initiative European Sky Shields (ESSI) porte sur le développement d’une défense sol-air (DSA) en Europe. Lancée par l’Allemagne en août 2022, elle découle de la nécessité de renforcer la DSA sur le territoire européen tout en unissant les forces des différents pays intéressés. Elle a pour objectif de mieux coordonner et, le cas échéant, de regrouper les projets d’acquisition de matériel de défense aérienne en Europe afin d’obtenir des économies d’échelle, d’améliorer l’interopérabilité des systèmes et de permettre une coopération en matière d’instruction, d’entretien et de logistique. Ainsi, le projet se fonde principalement sur des réflexions économiques et sur les avantages résultant d’une collaboration à l’échelle européenne.
Chaque pays peut définir dans quelle mesure il participe au projet. Grâce à la signature de la déclaration d’intention, la Suisse pourra à présent évaluer dans quels domaines la coopération doit être renforcée. Pour le système de DSA Patriot, il serait par exemple possible de renforcer les synergies, notamment en matière d’échange d’informations et de coopération pour ce qui touche à l’instruction et à l’exploitation, et, partant, de réaliser des économies.
Les États neutres ont la possibilité de participer à l’initiative ESSI dans de nombreux domaines. Afin de tenir compte des restrictions liées au droit de la neutralité, la Suisse et l’Autriche ont inscrit leurs réserves dans une déclaration complémentaire, notamment en vue d’exclure toute participation ou collaboration à des conflits militaires internationaux. En signant cette déclaration d’intention, l’Autriche et la Suisse se joignent au projet commun qui mobilise 17 autres pays européens.
Collaboration en matière de recherche dans le domaine de l’armement
La Suisse, l’Allemagne et l’Autriche ont également signé un accord visant à renforcer leur collaboration dans le domaine de la recherche et du développement à vocation militaire. En renforçant sa coopération avec les autorités des États voisins, la Suisse apporte son savoir-faire et prend part à un échange d’expériences et de compétences technologiques permettant de mieux évaluer les futurs systèmes de l’armée, par exemple dans les domaines de l’approvisionnement énergétique durable et de la robotique.
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Conférence de presse 7 juillet 2023
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