- Home
- DFAE
-
Actualité
- L'aperçu des actualités
- Communiqués de presse
- Dossiers
- Discours
- Interviews
- Voyages en avion du chef du département
-
Communiqués de presse
Communiqués de presse
Bien que Fatima Sidikou travaille à Niamey, la capitale du Niger, ses origines la ramènent plus au nord du pays, là où sa tribu, les Peulhs, pratique l’élevage de vaches depuis la nuit des temps.
C’est donc pour défendre les droits des éleveurs qu’elle a décidé de reprendre en 2012 la présidence de l’Association des Eleveurs du Niger. En juin dernier, elle est également devenue responsable administrative et financière du Secrétariat Permanent du Code Rural. Une structure que soutient la coopération globale de la DDC via un programme de l'Union Africaine visant à apporter un soutien institutionnel aux organisations de producteurs.
Le 27 septembre, Fatima Sidikou était l’une des invités de la Conférence annuelle de la coopération au développement, organisée à Lugano. L’occasion de la rencontrer pour mieux comprendre la situation des éleveurs du Niger.
Quelle est la particularité de l’élevage nigérien, aussi appelé «pastoralisme»?
La mobilité et la transhumance sont au cœur de l’élevage. Le pasteur est un nomade. Il ne va toutefois pas n’importe où: il fuit les zones trop humides, porteuses de maladies, et privilégie les bons pâturages. Dans les zones rurales, tout Nigérien est pasteur, par tradition. Il cumule parfois cette activité avec une autre source de revenu. Le pastoralisme représente un secteur lucratif non négligeable quand l’éleveur peut le pratiquer correctement. Ce secteur occupe même la 2e position des exportations au Niger.
A quelles difficultés sont actuellement confrontés les éleveurs?
La principale difficulté est l’amenuisement de leur espace pastoral, situé depuis des siècles dans la partie nord du Niger et protégé par des lois. Les agriculteurs, qui, eux, sont sédentaires, s’installent de plus en plus sur leurs territoires, notamment en raison de la croissance démographique. Dans le même temps, les éleveurs descendent au Sud pour fuir des sècheresses cycliques, qui surviennent tous les trois-quatre ans. Hélas, les sanctions sont rares lorsque les terres sont illégalement occupées.
Quel est le but du projet «Code Rural» dont vous êtes l’administratrice?
Le Niger est actuellement soumis à une forte pression foncière internationale. De nombreuses personnes essaient de vendre des zones de pâturage appartenant à l’Etat. Dans ce contexte, le pasteur est marginalisé et a souvent peur. Il faut donc qu’il soit reconnu dans ses droits. La DDC soutient ainsi l’application du Code Rural, un arsenal juridique conçu par les autorités du Niger il y a 20 ans. Ce code règlemente l’espace rural et urbain, dont la répartition était jusqu’ici basée sur une culture orale ancestrale. Ce code sert à répertorier toutes les terres qui appartiennent à l’Etat et à définir leur vocation. Il permet donc de régler les conflits entre nomades et sédentaires.