Comment la Suisse s’engage-t-elle au Conseil de sécurité de l’ONU?

La Suisse siège au Conseil de sécurité de l’ONU en 2023 et 2024. Son expertise en matière de paix et de sécurité internationale enrichit les discussions et les débats qui s’y tiennent. En octobre 2024, la Suisse assure la présidence du Conseil. Toute information concernant l’action de la Suisse ainsi que ses déclarations prononcées dans le cadre de son mandat au Conseil de sécurité sont publiées ici, sur le fil d’actualité.

Le conseiller fédéral Ignazio Cassis est assis à la table en fer à cheval du Conseil de sécurité de l'ONU. Devant lui se trouve un panneau en bois portant l'inscription «Président».

Le 3 mai 2023, le conseiller fédéral Ignazio Cassis a présidé un débat du Conseil de sécurité de l'ONU axé sur l'instauration d'une confiance mutuelle. © DFAE

Le Conseil de sécurité de l’ONU en bref

Composition du Conseil de sécurité en 2024

Infographie représentant la composition du Conseil de sécurité de l’ONU en 2024. 5 membres permanents: France, États-Unis, Russie, Royaume-Uni et Chine. Et 10 membres non permanents: Suisse, Équateur, Malte, Japon, Mozambique, Algérie, Guyana, Sierra Leone, Slovénie et République de Corée.
Composition du Conseil de sécurité en 2024. © DFAE

Priorités et rôles de la Suisse au sein du Conseil de sécurité de l'ONU

Priorités

Le 31 août 2022, le Conseil fédéral a fixé quatre priorités pour le mandat de la Suisse au Conseil de sécurité de l’ONU:

  1. Construire une paix durable
  2. Protéger la population civile
  3. Renforcer l’efficience du Conseil de sécurité
  4. Agir pour la sécurité climatique

La Suisse souhaite se positionner de manière crédible sur tout l’éventail thématique figurant à l’agenda du Conseil de sécurité.

Les priorités suisses en détail

Rôles de la Suisse

Rédactrice (Penholderships):

  • Co-rédactrice du dossier Syrie humanitaire
  • Co-rédactrice pour le Bureau des Nations Unies pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel (UNOWAS) avec la Sierra Leone

Présidences d'organes subsidiaires:

  • Présidente du Comité des sanctions sur la République populaire démocratique de Corée
  • Co-présidente du groupe informel d’experts sur les femmes, la paix et la sécurité, avec la Sierra Leone
  • Co-présidente du groupe informel d'experts sur le climat et la sécurité, avec le Mozambique
  • Point focal point focal informel sur «conflits et faim», avec le Guyana
  • Point focal sur la Cour pénale internationale (CPI), avec le Japon
  • Co-présidente du groupe informel d’experts sur la protection des civils, avec le Royaume-Uni

Engagements de la Suisse concernant les méthodes de travail au Conseil de sécurité de l’ONU (PDF, 1 Page, 75.3 kB, Français)

10.10.2024 – Liban: la Suisse condamne les hostilités et appelle au respect du droit international

À la demande de la France, le Conseil de sécurité de l'ONU a discuté aujourd'hui de la situation au Liban dans le cadre d'une réunion d'urgence. À New York, la Suisse s'est montrée profondément préoccupée par l'aggravation du conflit entre le Hezbollah et Israël. La Suisse condamne les attaques du Hezbollah contre Israël et sa population, ainsi que toutes les autres violations du droit international dont ce groupe est responsable. Elle condamne également toutes les violations du droit international commises par Israël au Liban, en particulier les frappes aériennes qui ont fait de nombreuses victimes civiles. Face à cela, la Suisse a appelé toutes les parties à un cessez-le-feu immédiat.

« Il n'y a pas de solution militaire à ce conflit », a déclaré la Suisse au sein de l'instance. Une nouvelle escalade attise la haine des deux côtés et rend plus difficile la recherche d'une solution pacifique. Dans ce contexte, la Suisse soutient tous les efforts visant à trouver une solution diplomatique.

La situation pour la population civile au Liban s'aggrave. Ainsi, le système de santé libanais est au bord de l'effondrement et plus de 600'000 personnes ont déjà été déplacées à l'intérieur du pays. À New York, la Suisse a notamment rappelé que les attaques contre les civils et les infrastructures civiles constituaient des violations du droit international humanitaire et des crimes de guerre. Elle a appelé toutes les parties à respecter le droit international humanitaire en toutes circonstances. Afin d'atténuer la détresse des personnes touchées, le Conseil fédéral a fait part le 9 octobre 2024 de son intention de mettre à disposition une aide humanitaire supplémentaire de 7 millions de francs pour la population concernée. Ces fonds doivent encore être approuvés par les commissions de politique extérieure du Conseil national et du Conseil des États.

En conclusion, la Suisse a appelé toutes les parties à faire preuve de retenue, à respecter strictement le droit international et à œuvrer d'urgence à une désescalade au Liban et dans l'ensemble de la région.

La Suisse attend de toutes les parties qu'elles garantissent la sécurité des troupes de la FINUL (Force intérimaire des Nations unies au Liban). Elle a rappelé que le personnel de l'ONU – tout comme le personnel humanitaire – doit être respecté et protégé par toutes les parties au conflit, comme le stipule la résolution 2730, adoptée par le Conseil fin mai. Dans ce contexte, la Suisse condamne les récentes attaques menées par les forces israéliennes contre des installations de la FINUL, qui ont fait des blessés.

Déclaration de la Suisse sur la situation au Liban, Conseil de sécurité de l'ONU, 10.10.2024

09.10.2024 – Gaza: la Suisse a condamné les attaques terroristes du Hamas et exige le respect du droit international

Sous présidence suisse, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est penché sur la situation humanitaire à Gaza dans le cadre d'une réunion d'urgence. Un an après le 7 octobre 2023, la Suisse s'est montrée toujours aussi profondément touchée par les attaques terroristes et les prises d'otages perpétrées par le Hamas en Israël. À New York, elle a de nouveau condamné ces actes et a réitéré sa demande de libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages encore détenus. Parallèlement, la Suisse a condamné les tirs de roquettes indiscriminés du Hamas sur Israël d’il y a deux jours.

L'escalade massive de la violence, notamment par les opérations militaires israéliennes, qui a suivi la terreur du 7 octobre 2023, a entraîné des souffrances incommensurables pour la population civile de Gaza. Plus de 41'000 personnes ont depuis lors perdu la vie dans la bande de Gaza et 2,2 millions – soit l'ensemble de la population – vivent dans des conditions très difficiles: sans protection, et exposés à des combats incessants, à la faim et aux épidémies. Dans ce contexte, la Suisse a exigé au Conseil la cessation des hostilités et de la violence dans le territoire palestinien occupé, et donc aussi en Cisjordanie, qui font de nombreuses victimes civiles. Dans ce contexte, elle a de nouveau appelé toutes les parties à un cessez-le-feu immédiat et à la mise en œuvre des quatre résolutions juridiquement contraignantes du Conseil de sécurité adoptées depuis le 7 octobre 2023.

À l'approche de la deuxième phase de la campagne de vaccination contre la polio de l'ONU et au-delà, un accès humanitaire rapide et sans entrave doit être garanti par tous les points de passage et dans toute la bande de Gaza. La famine se propage à Gaza et l'aide humanitaire qui y parvient est loin d'être suffisante. La Suisse a rappelé que l'utilisation de la famine comme méthode de guerre est considérée comme un crime de guerre. En outre, le personnel humanitaire doit être protégé, comme l'affirme la résolution 2730 d'origine suisse, adoptée par le Conseil de sécurité de l'ONU en mai dernier. La Suisse appelle instamment toutes les parties au conflit à respecter strictement le droit international humanitaire. La Suisse a également rappelé que tous les États sont tenus de faire respecter ce droit et les a appelés à user de leur influence à cette fin.

La Suisse a souligné que le respect du droit international, y compris du droit international humanitaire, est le socle sur lequel repose le règlement de tous les différends. Il est dès lors nécessaire pour éviter une escalade régionale encore plus grave et limiter les souffrances de la population civile. Une paix durable au Proche-Orient nécessite une solution négociée à deux États, avec deux États démocratiques, Israël et la Palestine, vivant côte à côte en paix à l'intérieur de frontières sûres et reconnues. Cette solution est la seule possibilité de cohabitation pacifique et digne entre Israéliens et Palestiniens.

Déclaration de la Suisse sur la situation à Gaza, Conseil de sécurité de l'ONU, 09.10.2024

08.10.2024 – Grands Lacs: saisir les chances d'une paix durable

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est penché aujourd'hui sur la région des Grands Lacs en Afrique centrale. Le conflit dans la région, en particulier dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), est alimenté par des tensions ethniques de longue date, la concurrence pour les ressources naturelles et l'implication de différents groupes armés et pays voisins. Cette situation complexe entraîne depuis des décennies des violences persistantes, de graves crises humanitaires, le déplacement de 7,3 millions de personnes et une instabilité régionale.

Des enfants congolais marchent le long d'une route en portant leurs biens sur la tête.
La violence persistante dans la région des Grands Lacs, et en particulier dans l'est de la République démocratique du Congo, a entraîné le déplacement de millions de personnes et une crise humanitaire. © Keystone

À New York, la Suisse s'est dite préoccupée par l'aggravation des tensions régionales et les violations constantes du droit international humanitaire. Elle a appelé à ce que les efforts pour trouver des solutions politiques viables soient renforcés afin de jeter les bases d'une paix durable dans la région. La Suisse a ainsi salué l'accord de cessez-le-feu du 30 juillet 2024 signé par la RDC et le Rwanda, et facilité par l'Angola. Il s'agit d'une étape importante vers la paix, qui a déjà entraîné une baisse de la violence. « Il est essentiel que cet accord soit pleinement respecté et que tous les engagements pris soient pleinement mis en œuvre », a souligné la Suisse au Conseil de sécurité.

La protection de la population civile est tout aussi importante. La violence persistante a entraîné une grave crise humanitaire dans la région des Grands Lacs. Pour les femmes et les filles, qui subissent des formes extrêmes de violence et d'exploitation sexuelles, les effets de cette crise sont particulièrement dévastateurs. Cette situation est inacceptable. Au sein du Conseil, la Suisse a de nouveau appelé toutes les parties à respecter le droit international humanitaire sans exception.

En tant que présidente du Conseil, la Suisse a insisté sur la nécessité de saisir les opportunités actuelles pour instaurer une paix durable dans la région. Ainsi, le Conseil de sécurité doit jouer pleinement son rôle en accompagnant les États de la région dans la recherche de solutions durables. La Suisse continuera à s'engager fortement dans le soutien aux initiatives régionales et dans la promotion de la paix et de la stabilité dans la région, tant au niveau bilatéral que multilatéral. La situation dans les Grands Lacs et les initiatives de paix en cours ont également fait l'objet de la réunion de travail qui s'est tenue aujourd'hui à Berne entre le conseiller fédéral Ignazio Cassis et le ministre angolais des affaires étrangères.

Déclaration de la Suisse sur la situation dans la région des Grands Lacs, Conseil de sécurité de l'ONU, 08.10.2024

02.10.2024 – Briefing du Conseil de sécurité de l'ONU avec l'Union africaine sur la coopération

Sous la direction de la Suisse, le Conseil de sécurité de l'ONU a organisé son briefing annuel avec l'Union africaine sur la coopération commune. Les aspects du partenariat stratégique visant à relever les défis pour la paix et la sécurité en Afrique ont été au centre des débats.

Lors de la discussion, la Suisse a souligné que la coopération entre l'ONU et l'Union africaine était un pilier central pour la paix et le développement dans le monde et notamment en Afrique. Les deux organisations devraient toutefois renforcer la prévention et les systèmes d'alerte précoce, car la mauvaise gouvernance, la marginalisation politique, l'inégalité, les défis sécuritaires, le non-respect des droits de l'homme ou le changement climatique peuvent conduire à des crises et des conflits. Il faut notamment soutenir les jeunes générations, car d'ici 2050, environ 40 % des jeunes vivront en Afrique. « En investissant dans la jeunesse, en renforçant la coopération entre les Nations unies et l'UA et en relevant les défis communs, nous et d'autres pouvons construire un continent plus pacifique, plus juste et plus prospère », a déclaré la représentante de la Suisse lors du briefing.

02.10.2024 – Proche-Orient : La Suisse condamne l’escalade régionale et appelle à la fin des hostilités

Lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU, la Suisse s’est dite préoccupée face aux développements au Proche-Orient ainsi qu’au risque toujours plus grand d’une guerre régionale. Elle a condamné la spirale de violence de ces dernières semaines et a appelé tous les acteurs à cesser les hostilités. « Le dialogue est le seul moyen pour éviter une guerre régionale. La Suisse soutient tous les efforts en vue de solutions diplomatiques pouvant mener à un arrêt immédiat des violences dans toute la région », a déclaré la représentante permanente de la Suisse, Pascale Baeriswyl.

La Suisse a également rappelé toutes les parties à leurs obligations de droit international, et plus particulièrement de droit international humanitaire. La souveraineté et l’intégrité territoriale de tous les pays ainsi que les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité pour la région doivent également être respectées. Enfin, la Suisse a renouvelé son soutien à l’engagement et aux bons offices de l’ONU, en particulier la FINUL (Force intérimaire des Nations Unies au Liban) et UNSCOL (Office of the United Nations Special Coordinator for Lebanon). Son personnel œuvre en effet dans un environnement extrêmement dangereux et joue un rôle important afin de réduire les tensions et d’assurer la liaison entre les parties.

Déclaration de la Suisse, Conseil de sécurité de l’ONU, 02.10.2024

01.10.2024 – Deuxième présidence de la Suisse au Conseil de sécurité de l’ONU

La Suisse a repris aujourd’hui et pour la seconde fois la présidence du Conseil de sécurité des Nations Unies. Durant sa présidence en octobre, elle mettra ses priorités au cœur de l’action du Conseil de sécurité – notamment «construire une paix durable» et «protéger la population civile». La présidente de la Confédération Viola Amherd et le ministre suisse des affaires étrangères Ignazio Cassis se rendront à New York pour l’occasion.

Communiqué de presse «Deuxième présidence de la Suisse au Conseil de sécurité de l’ONU», 01.10.2024

30.09.2024 – Crise sécuritaire en Haïti: le Conseil de sécurité de l’ONU renouvelle le mandat de la Mission multinationale de soutien à la sécurité en Haïti (MSS)

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a approuvé, aujourd’hui, le renouvellement du mandat de la Mission multinationale de soutien à la sécurité en Haïti pour une année supplémentaire. La police nationale haïtienne ne dispose toujours pas de ressources suffisantes pour endiguer l’escalade de la violence et faire face à une grave détérioration de la situation sécuritaire. Cette décision envoie une nouvelle fois un signal fort de solidarité avec le peuple haïtien et répond aux appels à l'aide persistants dans une situation de crise grave, qui se traduit également par une situation humanitaire alarmante.

Le déploiement de la MSS en Haïti avait été approuvée le 2 octobre 2023 au Conseil de sécurité. Cette mission multinationale de soutien composée de forces de sécurité était l’une des mesures préconisées par le Secrétaire général de l’ONU pour rétablir la sécurité de la population dans cet État des Caraïbes. Le Kenya s’était porté volontaire pour diriger cette force.

Pour la Suisse, le renouvellement du mandat de la MSS s'inscrit dans un contexte de déploiement continu. La Mission doit ainsi être coordonnée avec les autres efforts de soutien international en cours sur le terrain, en particulier le Bureau des Nations Unies en Haïti (BINUH). La Suisse continue d'insister sur le fait que le droit international, en particulier les droits humains, doivent être respectés et faire partie intégrante de cette mission, afin qu'elle puisse remplir son mandat avec succès.

27.09.2024 – La Suisse réitère ses appels lors d’une réunion d’urgence au Conseil de sécurité sur la situation au Proche-Orient

Dans un contexte d’escalade croissante au Liban et de part et d’autre de la Ligne Bleue, la situation à Gaza reste elle aussi des plus précaires. Le Conseil de sécurité s’est réuni aujourd’hui pour en débattre une nouvelle fois lors d’une séance de haut-niveau. La Suisse y a réitéré sa position et ses priorités, à savoir l’appel à un cessez-le-feu immédiat, à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages, à un accès humanitaire sûr, rapide et sans entrave, ainsi qu’à la protection du personnel humanitaire et au respect du droit international, en particulier le droit international humanitaire.

Déclaration de la Suisse au Conseil de sécurité de l’ONU, 27.09.2024

25.09.2024 – La Suisse appelle les parties à mettre fin aux hostilités lors d’une réunion d’urgence au Conseil de Sécurité suite aux attaques au Liban

Une réunion d’urgence sur le Liban a été convoquée à la demande de la France au Conseil de sécurité de l’ONU mardi soir à New York. 

Au cours des derniers jours, d’intenses frappes aériennes menées par Israël sur le territoire libanais ont fait de nombreuses victimes civiles, dont une cinquantaine d'enfants. En parallèle, des tirs de roquettes indiscriminés du Hezbollah ont provoqué blessés, dégâts et peur constante parmi la population israélienne. Des dizaines de milliers d’habitants du sud du Liban et la Bekaa sont en train de fuir, et de nombreuses personnes déplacées en Israël ne peuvent toujours pas rentrer chez elles. Devant cette toile de fond alarmante, la Suisse a condamné les frappes ayant fait des victimes civiles et a souligné que le dialogue et la désescalade sont les seuls moyens pour mettre fin à ce conflit. La Suisse a également appelé Israël et le Hezbollah à mettre fin aux hostilités et toutes les parties à s’engager pour la mise en œuvre de la résolution 1701.

Dans sa déclaration, l’Ambassadrice Baeriswyl a également appelé au plein respect du droit international humanitaire par toutes les parties – notamment les principes de distinction, proportionnalité et précaution dans la conduite des hostilités. Prendre toutes les précautions possibles pour protéger les civils et le personnel humanitaire et médical est une obligation en vertu du droit international humanitaire.

Un ultérieur embrasement régional, pour lequel la population civile en payerait le prix le plus fort, doit être à tout prix évité. Dans ce sens, la Suisse soutient tous les efforts pour arriver à une solution diplomatique.

Déclaration de la Suisse au Conseil de sécurité de l’ONU, 25.09.2024 (en)

24.09.2024 – Conseil de sécurité de l'ONU: après 1000 jours de guerre, aucune solution diplomatique n'a émergé

Le conseiller fédéral Ignazio Cassis a représenté la Suisse au Conseil de sécurité de l'ONU lors d'une séance consacrée à la guerre en Ukraine. En présence du président ukrainien Volodymyr Zelensky, du représentant russe auprès de l'ONU à New York et du secrétaire général de l'ONU António Guterres, le chef du DFAE a souligné qu'avec la Charte des Nations unies, le droit international humanitaire et les Conventions de Genève, il existe des instruments établis depuis la Seconde Guerre mondiale. « Malgré cela, nous ne sommes pas parvenus à faire taire les armes », a-t-il déclaré à New York. Jusqu'à présent, la sécurité de l'ONU n'a pas été à la hauteur de ses responsabilités: « Après 1000 jours de guerre, nous n'avons toujours pas trouvé de solution diplomatique ».

Faire la paix demande du courage, a souligné le chef du DFAE. La Suisse en a fait preuve lorsqu'elle a organisé la conférence pour la paix en Ukraine pendant la guerre. Les blocages nés de la guerre ont pu y être atténués. La poursuite du dialogue doit toutefois être menée conjointement avec la Russie.

Le conseiller fédéral Cassis a souligné que pour une paix durable, la reconstruction devait également être parfaitement préparée. Il a fait référence dans ce contexte à la conférence sur le déminage humanitaire que la Suisse organisera les 17 et 18 octobre 2024 à Lausanne.

Déclaration du conseiller fédéral Ignazio Cassis sur la situation en Ukraine, Conseil de sécurité de l'ONU, 24.09.2024

20.09.2024 – Réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU sur les explosions au Liban

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni aujourd'hui en urgence suite aux récents développements au Liban. La Suisse a exprimé à New York sa profonde inquiétude face aux explosions de pagers survenues ces derniers jours et a condamné le fait que ces explosions aient également fait des victimes parmi la population civile. Elle a souligné que les circonstances et les responsabilités devaient être clarifiées.

Les conséquences de l'explosion des appareils de communication sont inquiétantes. D'une part, elles ont provoqué la panique et surchargé les hôpitaux – la population civile en est la principale victime. D'autre part, les explosions pourraient menacer davantage la stabilité et la sécurité au Liban et dans toute la région. Dans ce contexte, la Suisse a appelé au Conseil de sécurité toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue afin d'éviter une escalade régionale majeure. La protection de la population civile des deux côtés de la ligne bleue entre Israël et le Liban est impérative, c'est pourquoi le dialogue et la désescalade ainsi que le respect du droit international humanitaire et des droits de l'homme par toutes les parties doivent avoir la priorité absolue. « L'escalade militaire n'est pas une solution. Elle entraînerait la région dans l'abîme d'une guerre régionale », a souligné la Suisse au Conseil.

Enfin, un cessez-le-feu à Gaza est urgent, tout comme la libération inconditionnelle des otages et un accès humanitaire rapide et sans entrave, afin de réduire les souffrances de la population civile et d'éviter une nouvelle escalade régionale. Les négociations correspondantes, menées par les États-Unis, le Qatar et l'Égypte, doivent être poursuivies de toute urgence pour y parvenir.

Déclaration de la Suisse sur la situation au Liban, Conseil de sécurité de l'ONU, 20.09.2024

19.09.2024 – Les colonies israéliennes dans le territoire palestinien occupé sont un obstacle à la solution à deux États

Lors de la séance du Conseil de sécurité de l'ONU qui s'est tenue aujourd'hui, la Suisse a maintenu qu'elle soutenait la Cour internationale de justice ainsi que son avis consultatif du 19 juillet. L'illégalité de l'occupation israélienne du territoire palestinien, qui court depuis 1967, ne fait donc aucun doute. Il faut y mettre fin et rétablir un horizon politique.

À New York, la Suisse a condamné les annonces du gouvernement israélien concernant la poursuite de l'extension des colonies sur le territoire palestinien et a souligné que cela sapait la solution à deux États.

La Suisse est convaincue qu'une solution négociée à deux États, conforme au droit international, est la seule possibilité d'instaurer une paix durable dans la région. La Suisse salue le fait que la résolution de l'Assemblée générale de l'ONU adoptée le 18 septembre 2024 reconnaisse la nécessité de relancer un processus vers une solution à deux États. En outre, par sa décision, l'Assemblée générale a donné à la Suisse, en sa qualité d'État dépositaire des Conventions de Genève, le mandat d'organiser dans les six mois une Conférence des Hautes Parties Contractantes à la Quatrième Convention de Genève. La conférence se penchera sur les dispositions à prendre pour mettre en œuvre la quatrième Convention de Genève dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et assurer son respect conformément à l'article 1 commun.

La Suisse a également exprimé au Conseil de sécurité sa profonde préoccupation face à la situation humanitaire catastrophique à Gaza et a déclaré que le succès de la première phase de la campagne de vaccination contre la polio de l'ONU montre que des opérations humanitaires de grande envergure peuvent être menées à Gaza avec la volonté politique nécessaire des parties au conflit. La réussite de cette première phase n'est toutefois pas suffisante. Les parties doivent respecter leurs obligations en vertu du droit international et permettre un accès humanitaire sûr, rapide et sans entrave à la population civile. Cela inclut les otages, dont la Suisse exige la libération immédiate et inconditionnelle. En outre, un cessez-le-feu immédiat est urgent. Dans ce contexte, la Suisse soutient les efforts de médiation des États-Unis, du Qatar et de l'Égypte afin de parvenir le plus rapidement possible à un accord dans ce sens.

Un cessez-le-feu à Gaza est également essentiel pour éviter une escalade régionale encore plus grave. La Suisse a exprimé sa grande inquiétude face aux explosions survenues au Liban les 17 et 18 septembre et aux rapports faisant état de nombreuses victimes civiles. Elle a appelé les parties à faire preuve de la plus grande retenue et à s'engager pour une désescalade immédiate.

Déclaration de la Suisse sur la situation au Proche-Orient, Conseil de sécurité de l'ONU, 19.09.2024

12.09.2024 – Les intempéries au Yémen aggravent la situation humanitaire

De violentes intempéries ont frappé le Yémen au cours des dernières semaines. La tempête a non seulement déplacé des milliers de personnes, mais elle a également détruit des infrastructures importantes. Ces phénomènes météorologiques extrêmes, amplifiés par le changement climatique, aggravent considérablement la crise humanitaire au Yémen. L'approvisionnement en nourriture et en eau est particulièrement impacté, ce qui péjore encore plus la situation humanitaire déjà précaire de la population.

Image d'une route inondée au Yémen.
Les fortes pluies qui s'abattent sur le Yémen depuis août ont provoqué des inondations dévastatrices dans tout le pays, aggravant une situation humanitaire déjà précaire. © Keystone

Dans le cadre d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, la Suisse a souligné des domaines d'action pour soutenir la population yéménite dans cette situation difficile. À New York, elle a demandé à toutes les parties au conflit de renoncer à des actions qui pourraient nuire davantage à l'environnement. Cela concerne notamment les attaques contre les pétroliers en mer Rouge afin d'éviter une catastrophe écologique imminente.

En outre, l'aide humanitaire doit avoir accès à toutes les régions du pays. Elle ne doit pas être instrumentalisée politiquement. La population a le droit d'être approvisionnée sans entrave en biens de première nécessité. Le personnel humanitaire doit être protégé, comme l'exige le droit international humanitaire. La Suisse soutient l'appel des Nations unies à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les membres du personnel de l'ONU et des travailleurs humanitaires détenus arbitrairement.

La Suisse a souligné qu'à long terme, une solution politique au conflit est le seul moyen de répondre durablement aux besoins de la population yéménite et de renforcer sa capacité de résistance aux crises. La Suisse appelle toutes les parties au conflit à préserver les progrès réalisés dans les pourparlers de paix et à les poursuivre sous l'égide des Nations unies. Toute mesure visant à rétablir la confiance entre les parties au conflit doit être encouragée.

En conclusion, la Suisse a souligné que le renforcement des efforts internationaux est décisif pour stabiliser la situation au Yémen.

Déclaration de la Suisse sur la situation au Yémen, Conseil de sécurité de l'ONU, 12.09.2024

09.09.2024 – Les missions de paix de l'ONU sont l'expression de la solidarité et protègent des vies

Lors d'un débat ouvert du Conseil de sécurité de l'ONU, la Suisse a réaffirmé son étroite collaboration avec les organisations internationales et son fort engagement en faveur du maintien de la paix de l'ONU. La Suisse a remercié en particulier les troupes de Casques bleus qui accomplissent chaque jour un travail important dans des situations difficiles et souvent dangereuses. Le succès de leur travail se reflète dans les nombreuses vies humaines sauvées.

La Suisse a souligné à New York qu'une étape importante avait été franchie avec l'adoption de la résolution 2719 en décembre 2023, afin de renforcer la coopération entre l'ONU et l'Union africaine (UA). La résolution est une étape importante pour l'amélioration des opérations de paix en Afrique.

Un véhicule blindé blanc traverse une forêt vierge dans un pays africain.
Depuis 1948, les Casques bleus de l'ONU apportent une contribution importante au maintien de la paix dans de nombreuses régions du monde et protègent des vies. © UN Photo

Afin de renforcer encore le maintien de la paix, la Suisse a souligné que les opérations de paix doivent toujours être adaptées aux conditions locales. Elles ne doivent pas être dissociées du contexte historique, culturel et social des zones d'intervention. La participation des femmes, en particulier, est décisive pour augmenter les chances d'une solution de paix durable. En outre, l'influence des conséquences du changement climatique et de la pénurie de ressources doit être systématiquement prise en compte dans la planification des missions de paix.

La Suisse a souligné à New York qu'il n'existe pas de solution universelle pour les missions de paix. Il faudrait plutôt développer des modèles de mission flexibles qui répondent aux exigences spécifiques de chaque zone de conflit. La collaboration avec des organisations régionales, comme l'UA, joue un rôle central à cet égard. L'innovation, par exemple par l'utilisation de nouvelles technologies, est également importante pour le succès.

Le maintien de la paix de l'ONU est un engagement collectif. La coopération, la confiance et la transparence entre le Conseil de sécurité de l'ONU, le Secrétariat général des Nations unies, les pays contributeurs de troupes et les États dans lesquels les missions se déroulent sont essentiels à la réussite. L'unité entre les membres du Conseil de sécurité est particulièrement importante pour l'acceptation et l'efficacité des missions de l'ONU et donc pour la sécurité des troupes de Casques bleus.

Les opérations de paix sont l'expression de la solidarité entre les États et ont fait leurs preuves au cours des 75 dernières années. La Suisse a souligné que le maintien de la paix de l'ONU doit rester une priorité afin de continuer à protéger des vies et donc de rester pertinent. Au cours des débats, la Suisse a réaffirmé qu'elle continuerait à soutenir activement les opérations de paix de l'ONU – sur le plan du personnel, des finances et de la conception.

Déclaration de la Suisse sur la promotion de la paix de l'ONU, Conseil de sécurité de l'ONU, 09.09.2024 (fr, en)

04.09.2024 – Proche-Orient: la Suisse exige le respect du droit international, la libération inconditionnelle des otages et un cessez-le-feu immédiat

Dans le cadre d'une réunion d'urgence après l'exécution de six otages par le Hamas le week-end dernier, la Suisse s'est dite profondément choquée par cet acte au Conseil de sécurité de l'ONU. Elle a de nouveau condamné avec la plus grande fermeté les actes terroristes et les prises d'otages perpétrés par le Hamas et d'autres groupes armés depuis le 7 octobre. La prise d'otages ainsi que leur exécution sont des crimes de guerre. La Suisse a exigé à New York la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages restants. En outre, aussi bien les otages que les personnes détenues par Israël dans le cadre du conflit doivent recevoir une assistance médicale immédiate.

La situation humanitaire à Gaza reste catastrophique. La Suisse a rappelé que les civils et les infrastructures civiles sont protégés et a condamné toutes les attaques contre tout civil. Le personnel humanitaire doit être protégé afin de pouvoir aider la population civile en détresse, notamment pour la poursuite de la campagne de vaccination de l'ONU visant à protéger 640'000 enfants de Gaza contre la polio. Devant le Conseil, la Suisse s'est dite satisfaite que la première phase de la campagne de vaccination se soit déroulée jusqu’à présent sans incident majeur et a appelé les parties à poursuivre la mise en place de cette campagne.

La Suisse a souligné une nouvelle fois qu'un cessez-le-feu à Gaza était essentiel. Dans ce contexte, la Suisse soutient les efforts de médiation des États-Unis, du Qatar et de l'Égypte afin de faciliter un consensus pour un accord. Celui-ci contribuerait également à la désescalade régionale.

Le respect du droit international, y compris du droit international humanitaire et des droits de l'homme, par toutes les parties est une nécessité. Cela vaut également pour la Cisjordanie, où l'on observe une augmentation de la violence, entre autres de la violence des colons et dans le cadre d'opérations des forces de sécurité israéliennes. Au Conseil de sécurité, la Suisse a souligné qu'Israël devait notamment tenir compte du critère de nécessité et de proportionnalité dans l'usage de la force et respecter les droits de chaque individu à la vie et à la sécurité. En outre, la Suisse a rappelé à New York qu'Israël, en tant que puissance occupante, est responsable du maintien de la loi et de l'ordre en Cisjordanie et doit garantir la protection et le bien-être de la population.

Le respect du droit international par toutes les parties est une première étape vers la paix au Proche-Orient. Celle-ci qui doit en outre conduire à une solution négociée à deux États.

Déclaration de la Suisse sur la situation au Proche-Orient, Conseil de sécurité de l'ONU, 04.09.2024

29.08.2024 – Proche-Orient: Réunion d'urgence à la demande de la Suisse sur la situation humanitaire à Gaza

Alors que la situation humanitaire se détériore chaque jour à Gaza pour la population civile, la précarité de la situation sécuritaire ne permet pas au personnel humanitaire et onusien de faire son travail. C'est pourquoi le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni aujourd'hui en urgence, à la demande conjointe de la Suisse et du Royaume-Uni.

Face à la menace d'une épidémie de polio dans la bande de Gaza, quelque 640'000 enfants de moins de dix ans doivent être vaccinés. Pour mettre en œuvre cette campagne de vaccination, l'ONU et ses partenaires ont besoin d'un accès humanitaire sûr et sans entrave dans toute la bande de Gaza. Cet accès n'est actuellement pas garanti et les conditions actuelles dues au manque de sécurité, à la poursuite des combats et aux ordres d'évacuation compliquent considérablement les opérations de l'ONU. « Il est impératif que la campagne de vaccination planifiée par l'ONU soit menée à bien dans la sécurité la plus complète pour le personnel humanitaire et les civils », a souligné la Suisse lors de la réunion d'urgence. La Suisse soutient la campagne de vaccination contre la polio à hauteur d'un million de francs, comme l'a annoncé le conseiller fédéral Ignazio Cassis lundi dernier à Genève.

À New York, la Suisse a réitéré la nécessité d'un cessez-le-feu immédiat à Gaza et de la libération des otages. Dans ce contexte, elle a également réaffirmé son soutien à la médiation de l'Égypte, du Qatar et des États-Unis. Elle a en outre réaffirmé que le droit international humanitaire et les droits de l'homme devaient être respectés en toutes circonstances par toutes les parties. Cela vaut également pour les groupes armés comme le Hamas.

Au Conseil de sécurité, la Suisse a également fait part de sa profonde inquiétude concernant la situation en Cisjordanie. « Nous observons une forte augmentation des opérations israéliennes», a déclaré la Suisse. Dans ce contexte, elle a rappelé à Israël qu'il devait respecter ses obligations en vertu du droit international. Ainsi, l'usage de la force doit notamment répondre aux critères de nécessité et de proportionnalité et le droit de chaque individu à la vie et à la sécurité doit être garanti.

En conclusion, la Suisse a souligné que le respect du droit international et l'application des résolutions du Conseil de sécurité sont également une condition indispensable à la désescalade et un premier pas vers une paix durable basée sur une solution négociée à deux États, selon laquelle Israël et la Palestine vivent côte à côte dans la paix et la sécurité à l'intérieur de frontières sûres et reconnues.

Déclaration de la Suisse sur la situation au Proche-Orient, Conseil de sécurité de l'ONU, 29.08.2024

28.08.2024 – Le Conseil de sécurité prolonge d'un an la mission de l'ONU au Liban

Le Conseil de sécurité de l'ONU a prolongé aujourd'hui à l'unanimité le mandat de la mission de l'ONU au Liban (FINUL) d'une année supplémentaire. La FINUL est l'une des plus anciennes missions de l'ONU encore en activité. Elle a été mandatée pour la première fois par le Conseil de sécurité en 1978. Actuellement, la situation le long de la Ligne bleue est instable. En raison de l'escalade de la violence de ces derniers mois des deux côtés de la ligne, la FINUL a un rôle important à jouer dans les efforts de désescalade. En adoptant la résolution aujourd'hui, le Conseil de sécurité réitère son appel de 2006 en faveur d'une cessation complète des hostilités et du respect total du territoire le long de la Ligne bleue.

Des fûts métalliques de couleur bleue marquent la zone le long de la Ligne bleue entre Israël et le Liban.
La FINUL surveille la zone située le long de la Ligne bleue entre Israël et le Liban. © UNIFIL

La Suisse a approuvé la résolution à New York. La présence de la FINUL contribue à améliorer la stabilité dans la région. Durant les négociations, la Suisse s'est engagée pour que la protection de la population civile et le respect du droit international humanitaire par toutes les parties soient inscrits dans la résolution.

La Suisse est extrêmement préoccupée par la situation au Proche-Orient et appelle toutes les parties au conflit à faire preuve de la plus grande retenue et à prendre des mesures de désescalade. La Suisse salue tous les efforts visant à trouver une solution diplomatique. En font notamment partie les négociations en cours entre les États-Unis, le Qatar et l'Égypte en vue d'un cessez-le-feu à Gaza, qui pourrait également contribuer à la désescalade dans la région le long de la Ligne bleue.

Déclaration de la Suisse après le vote, 28.08.2024

26.08.2024 – L'innovation, la science et la technologie soutiennent les efforts de prévention des risques émergents pour la sécurité

Lors de leur visite à Genève le 26 août, des membres du Conseil de sécurité des Nations unies ont rencontré différentes organisations et acteurs basés à Genève. Ils ont échangé sur les moyens de renforcer la prévention des risques sécuritaires émergents grâce aux nouvelles technologies et à l'anticipation scientifique. A travers divers exemples de contextes géographiques, les membres du Conseil de sécurité des Nations unies qui ont pris part au voyage ont découvert des outils et des actions susceptibles de soutenir le mandat du Conseil, à savoir le maintien de la paix et de la sécurité internationales.

Des membres du Conseil de sécurité de l'ONU à Genève.
Des membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont discuté à Genève sur la manière d'améliorer la prévention des nouveaux risques sécuritaires grâce à des technologies innovantes et à l'anticipation scientifique. © DFAE

Les risques émergents pour la paix et la sécurité internationales, tels que le changement climatique, exigent de repenser la prévention. Pour renforcer le rôle du Conseil à cet égard, il est important que ses membres aient accès à des informations fiables. Afin de faciliter cette réflexion, la Suisse a invité les membres du Conseil de sécurité à échanger et à interagir avec des acteurs du domaine de la science et de l’innovation à Genève. Après une matinée consacrée au 75e anniversaire des conventions de Genève, les participants ont été accueillis dans le bâtiment de l'Organisation météorologique mondiale (OMM), à quelques pas du Palais des Nations. Suite aux remarques d'ouverture de l'Institut des Nations unies pour la formation et la recherche (UNITAR), ils ont eu l'occasion d'échanger avec divers acteurs genevois œuvrant dans la collecte et l'analyse de données, le développement d'outils, l'innovation technologique et l'anticipation. Le Centre satellitaire des Nations unies (UNOSAT), l'OMM et le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) ont présenté des exemples concrets et visuels de leur travail. Ensuite, un débat avec la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) et le PNUE a permis d'approfondir certains contextes géographiques touchés par les conflits.

Article «L'innovation, la science et la technologie soutiennent les efforts de prévention des risques émergents pour la sécurité», 26.08.2024

26.08.2024 – Des membres du Conseil de sécurité de l'ONU en visite informelle à Genève

Environ 200 personnes étaient rassemblées aujourd’hui sur la Place des Nations afin de marquer les 75 ans des Conventions de Genève. Face aux membres du Conseil de sécurité de l’ONU, des représentants de la Genève internationale, de la ville et du canton de Genève, de différentes ONG ainsi que du monde académique, le conseiller fédéral Ignazio Cassis a rappelé le rôle essentiel des Conventions de Genève. Ces piliers du droit international humanitaire fixent des limites à la guerre et engagent tous les États à respecter leur devoir d’humanité dans les combats.

Des hommes et des femmes se tiennent sur la Place des Nations à Genève devant des chaises sur lesquelles est écrit «War has limits».
Un dispositif symbolique a été mis en place sur la Place des Nations pour montrer que les règles et principes fondamentaux des Conventions de Genève sont plus pertinents que jamais, malgré les défis actuels. © DFAE

Action symbolique

Les représentants des institutions et organisations présentes ont ensuite redressé des chaises créées pour l’occasion par le Département fédéral des affaires étrangères et inspirées de la célèbre «Broken Chair» de la Place des Nations. Ce geste symbolique visait à montrer que, malgré les défis actuels, les règles et principes fondamentaux des conventions demeurent pertinents et plus que jamais d’actualité pour protéger la dignité humaine et limiter les souffrances alors que plus de 120 conflits sont actuellement recensés dans le monde. Après l’événement de ce jour sur la Place des Nations, les chaises seront placées dans des lieux à caractère international afin que le message d’humanité et d’action qu’elles représentent se poursuive.

Visite des membres du Conseil de sécurité des Nations unies à Genève

Avant de se rendre sur la Place des Nations, les membres du Conseil de sécurité, venus de New York pour l’occasion, ont pris part à un panel au siège européen de l’ONU, ouverte par le ministre des affaires étrangères Ignazio Cassis et son homologue de la Sierra Leone, Timothy Musa Kabba, dont le pays assume la présidence du Conseil durant le mois d’août. «La Suisse est déterminée à faire du respect des Conventions de Genève une priorité politique», a déclaré le chef du DFAE dans son discours.

Les Conventions de Genève à l’épreuve du temps

Ignazio Cassis a encore rappelé lors d’une table ronde organisée en fin de journée à la Maison de la Paix que, 75 ans après leur adoption, les Conventions de Genève continuent de sauver des millions de vies; que le monde ne dispose pas d’outil plus efficace pour protéger les victimes des conflits armés ; et que ce ne sont pas les règles du droit international humanitaire qui sont inadéquates, mais la volonté de les respecter qui fait défaut. Le Conseiller fédéral a finalement rappelé que la protection des civils et du personnel humanitaire dans les conflits armés constitue l'une des priorités de la Suisse pour son mandat au Conseil de sécurité et au-delà.

Discours du conseiller fédéral Ignazio Cassis: 75 ans des Conventions de Genève – L'engagement réaffirmé pour le respect du droit international humanitaire, 26.08.2024

Discours du Conseiller fédéral Ignazio Cassis sur la Place des Nations, 26.08.2024 (fr, en)

22.08.2024 – Risque d'épidémie de polio à Gaza : la Suisse demande un accès humanitaire immédiat, sûr et sans entrave

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est à nouveau penché aujourd'hui sur la situation au Proche-Orient. L'accent a été mis sur la situation humanitaire à Gaza et en particulier sur le risque d'une épidémie de poliomyélite, après que les premiers cas ont été recensés et que l'OMS a trouvé des traces de polio dans les eaux usées. La polio touche principalement les enfants de moins de cinq ans. La maladie s'attaque au système nerveux et peut entraîner une paralysie totale en quelques heures. Il n'existe aucun traitement, la prévention est la seule solution. La destruction des infrastructures, le manque d'eau potable et d'installations sanitaires ainsi que le manque d'accès aux soins de santé renforcent le risque d'une propagation à grande échelle de la maladie à Gaza. Selon les chiffres de l'UNICEF, 640’000 enfants de moins de dix ans sont menacés par la polio dans la bande de Gaza. « Les Nations Unies et leurs partenaires plaident depuis des mois pour un accès humanitaire sûr, rapide et sans entrave et sont prêts à prendre des mesures pour prévenir et enrayer la polio », a souligné la Suisse au Conseil de sécurité. L'ONU prévoit de mener une campagne de vaccination contre la polio dans la bande de Gaza. Au Conseil de sécurité, la Suisse a déclaré qu'elle saluait cette campagne et qu'elle étudiait les possibilités de la soutenir financièrement.

Un accord de cessez-le-feu, comme le demande le Conseil de sécurité dans sa résolution 2735 (en) du 10 juin 2024, doit être conclu le plus rapidement possible. La Suisse salue dans ce sens les efforts de médiation du Qatar, de l'Égypte et des États-Unis et appelle les parties à participer de manière constructive à ces négociations. La Suisse a rappelé à New York que, quelle que soit l'issue de ces négociations, le droit international humanitaire devait être respecté par toutes les parties au conflit et que tous les otages encore détenus devaient être libérés immédiatement et sans condition.

En outre, la Suisse a également souligné à New York le risque persistant d'une escalade régionale majeure. Dans ce contexte, elle condamne également la violence persistante des colons en Cisjordanie contre la population civile palestinienne. En outre, la Suisse a réitéré au Conseil son appel urgent à la désescalade, à laquelle peut aussi contribuer un cessez-le-feu immédiat à Gaza. En outre, la Suisse a réaffirmé son soutien à la solution des deux États comme base de la paix au Proche-Orient.

Déclaration de la Suisse sur la situation au Proche-Orient, Conseil de sécurité de l'ONU, 22.08.2024

21.08.2024 – La prévention des conflits n'obtient souvent pas la reconnaissance qu'elle mérite

Dans le cadre d'un débat ouvert sous la présidence de la Sierra Leone sur la consolidation et le maintien de la paix, la Suisse a souligné au Conseil de sécurité de l'ONU l'importance de la prévention des conflits et de la violence. Les mesures préventives ne bénéficient souvent pas de la reconnaissance qu'elles méritent, alors qu'elles peuvent sauver d'innombrables vies et éviter des catastrophes humanitaires. Les mesures préventives sont encore trop peu prioritaires. Non seulement elles sauvent d'innombrables vies et évitent des catastrophes, mais elles sont aussi plus efficaces et moins coûteuses que la reconstruction après un conflit, comme le montrent des études. La Suisse a salué à New York la discussion du Conseil dans le contexte du Nouvel agenda pour la paix, qui appelle à donner la priorité à la prévention des conflits et à développer des stratégies nationales de prévention.

Une policière de la police de l'ONU parle à un garçon africain.
Les missions régionales de l'ONU, comme ici au Sud-Soudan, aident à renforcer la confiance des sociétés dans la sécurité, la justice et la liberté et contribuent ainsi à la prévention des conflits. © UN Photo

Pendant le débat, la Suisse a souligné des aspects qui sont essentiels pour renforcer la prévention des conflits et de la violence. La confiance des sociétés dans la sécurité, les institutions étatiques, la justice et la garantie de la liberté ainsi que l'inclusion des groupes marginalisés dans les processus de décision politique ont un effet préventif. La Déclaration universelle des droits de l'homme, à laquelle la communauté mondiale a adhéré il y a plus de 75 ans, postule, outre les droits fondamentaux à la liberté et les droits sociaux, le droit de participer à la société, qui est accordé à chacun et chacune. Il s'agit de les respecter et de les renforcer afin d'encourager la confiance des sociétés et donc la prévention des conflits.

La Suisse a en outre souligné que la prévention n'est pas seulement pertinente pour les pays directement menacés par des conflits armés. La violence sous toutes ses formes est un défi qui concerne tous les États. La Suisse le reconnaît en déléguant de nombreuses compétences aux niveaux régional et local et en encourageant par exemple les initiatives de la société civile pour lutter contre l'extrémisme, la violence et la marginalisation.

En conclusion, la Suisse a appelé le Conseil de sécurité à jouer pleinement son rôle préventif en utilisant davantage ses instruments et en soutenant mieux les missions régionales mandatées par le Conseil afin d'identifier précocement les risques de conflit sur le terrain et de les désamorcer durablement.

Déclaration de la Suisse sur la prévention des conflits, Conseil de sécurité de l'ONU, 21.08.2024

15.08.2024 – La Somalie en phase de transition

La situation en Somalie reste fragile. Le pays, qui a été élu au Conseil de sécurité de l'ONU pour les années 2025-2026, est confronté à des défis majeurs en matière de sécurité intérieure. La menace persistante du groupe armé Al-Shabaab est au centre de ces préoccupations. Malgré les efforts du gouvernement somalien et des partenaires internationaux, Al-Shabaab continue de mener des attaques meurtrières et de déstabiliser le pays. Le changement climatique a également une influence sur la situation sécuritaire. L'escalade des combats contre Al-Shabaab coïncide avec les effets d'une sécheresse de longue durée et complique la situation humanitaire précaire.

Dans ce contexte, le Conseil de sécurité discute actuellement de la fin de la mission de maintien de la paix en Somalie (ATMIS) menée par l'Union africaine (UA). Parallèlement, une mission de suivi, la « Mission de soutien et de stabilisation de l'Union africaine en Somalie » (AUSSOM), est en cours de planification. L'UA a présenté au Conseil de sécurité de l'ONU un concept d'intervention qui décrit les tâches que l'AUSSOM devra assumer sans interruption après le départ d'ATMIS à partir de janvier 2025.

L'objectif est de garantir que la Somalie puisse assurer sa sécurité de manière autonome. L'AUSSOM doit notamment se concentrer sur la formation et l'équipement des forces de sécurité somaliennes. Cette décision de principe a été confirmée par le Conseil de sécurité dans sa résolution du 15 août 2024. La Suisse a soutenu cette résolution. Dans le cadre des négociations à ce sujet, la Suisse a souligné qu'une approche purement militaire ne pouvait pas être une solution à l'instabilité de la situation sécuritaire. Elle a pu ancrer cette approche dans la résolution. Une autre priorité est que la protection de la population civile ainsi que le respect du droit international humanitaire et des droits de l'homme en particulier devraient faire partie intégrante du mandat de l'AUSSOM.

En tant que membre du Conseil de sécurité, la Suisse continuera à s'engager pour que la transition d'ATMIS à AUSSOM puisse se faire sans faille et sans vide sécuritaire qui pourrait être exploité par Al-Shabaab. La transition doit être soigneusement planifiée et nécessite un engagement collectif de la communauté internationale afin d'éviter une résurgence des menaces militaires et de consolider les progrès réalisés en Somalie au cours de la dernière décennie.

14.08.2024 – La Suisse réitère son plein soutien à la MINUSS lors d’un Briefing à New York

Depuis son indépendance en 2011, le Soudan du Sud est le théâtre de conflits armés et de crises humanitaires. Il y a à peine cinq ans, un accord de paix a certes mis fin à la guerre au niveau national. Mais cette paix est fragile. Les nombreux problèmes qui ont déchiré la société sont toujours présents et les traumatismes profonds des guerres récentes restent. Des élections sont prévues pour janvier 2025. Lors d’un briefing au Conseil de Sécurité de l’ONU tenu aujourd’hui, la Suisse, qui reconnait que l’organisation d’élections est un processus sud-soudanais, a encouragé les autorités et les parties à intensifier leurs efforts et à travailler de façon constructive et consensuelle pour avancer l’organisation de ces élections. « Le temps presse », a déclaré le représentant de la Suisse au Conseil.

Des civils sont assis à l'ombre d'une couverture qu'ils ont placée sur un petit arbre.
La Suisse a réitéré le plein soutien à la MINUSS lors d’un briefing au Conseil de sécurité de l’ONU le 14 août. © Keystone

La Suisse est active sur le terrain dans les domaines de la politique de paix, de la coopération au développement et de l'aide humanitaire. Au Conseil de sécurité de l'ONU, la Suisse avait également soutenu à plusieurs reprises – la dernière fois le 29 avril 2024 – la prolongation du mandat de la mission de l'ONU au Sud-Soudan (MINUSS), qui joue un rôle critique pour la paix et la sécurité. Aujourd’hui, la Suisse a tenu à rappeler les trois points essentiels qui lui sont prioritaires.

D’une part, la nécessité de parvenir à un consensus afin de clarifier la voie à suivre en ce qui concerne la feuille de route électorale. Le représentant de la Suisse a d’ailleurs insisté sur l’importance d’un dialogue constructif entre les parties. D’autre part, il est essentiel d’établir un environnement sûr et sécurisé. Cet appel intervient alors que les développements au cours des derniers mois restent préoccupants. Les attaques généralisées contre la population civile, notamment dans le cadre des violences au niveau infranational, persistent dans tout le pays. « Les parties doivent respecter le droit international humanitaire et les droits humains. Nous saluons les efforts déployés par la MINUSS pour protéger les civils ainsi que l’engagement continu entre la mission et le gouvernement pour le respect de l’accord sur le statut des forces », a assuré la Suisse dans sa déclaration.

Enfin, les efforts visant à répondre aux besoins humanitaires et de protection doivent continuer. Ces besoins ne cessent d’augmenter, ce qui est profondément préoccupant. Le pays est marqué par la violence persistante et l'impact du conflit au Soudan. En plus, le Soudan du Sud est déjà gravement affecté par les catastrophes liées aux inondations, qui devraient se poursuivre cette année et toucher des millions de personnes selon le rapport du Secrétaire Général de l’ONU. Les risques combinés de l’insécurité alimentaire accentuée par les conflits, les déplacements de personnes et les impacts négatifs du changement climatique touchent plus de la moitié de la population Sud-Soudanaise. Un soutien de notre part est urgent. Un accès humanitaire rapide et sans entrave est essentiel pour fournir de l'aide aux personnes dans le besoin. De même, le personnel humanitaire doit être protégé en toutes circonstances.

Dans tous ces domaines, la Suisse a réitéré le plein soutien à la MINUSS et à la Taskforce trilatérale, dont le soutien continu au Soudan du Sud sur ce chemin complexe est essentiel. En fin de déclaration, elle a également réaffirmé son engagement ferme envers le gouvernement et le peuple du Soudan du Sud pour parvenir à une gouvernance démocratique, légitime et à une paix durable.

13.08.2024 – Proche Orient : Réunion d'urgence après la frappe sur l'école al Tabeen à Gaza

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni en urgence après la frappe israélienne sur l'école al Tabeen à Gaza samedi dernier. «A Gaza aujourd’hui, les écoles sont souvent le dernier recours pour trouver quelque chose à manger, de l’eau ou un abri. Or, même ces écoles devenues abri de fortune n’offrent souvent pas de refuge aux civils», a déclaré la Suisse à New York.

La Suisse condamne toutes les violations du droit international humanitaire. Elle condamne également le fait que les hostilités à Gaza continuent de faire de nombreuses victimes civiles, comme lors de l'attaque de l'école samedi dernier. Selon le Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, au moins 93 personnes ont été tuées lors de cette frappe.

Le droit international humanitaire interdit – y compris aux groupes armés tels que le Hamas – d’utiliser la présence de civils dans le but de protéger un objectif militaire d'une attaque. Même quand cette règle est violée, cela ne suspend en rien l'obligation d'Israël de se conformer strictement au droit international humanitaire dans la conduite des hostilités. Cela comprend dans la conduite des hostilités les principes de distinction, de précaution et de proportionnalité. «Il y a 75 ans hier les Conventions de Genève ont vu le jour. En adoptant ces Conventions, les Etats membres se sont engagés à préserver l’humanité, même en temps de guerre», a souligné la Suisse au Conseil de sécurité, en insistant sur le fait que le droit international humanitaire au Proche-Orient doit être respecté par toutes les parties au conflit.

La situation humanitaire pour la population civile à Gaza reste insoutenable: il existe un risque de propagation de maladies – comme le montre la réapparition de la polio – et des personnes souffrent de la faim. Au Conseil, la Suisse a rappelé que l'utilisation de la faim comme méthode de guerre contre la population civile constitue un crime de guerre. Dans ce contexte, elle a réaffirmé que les déclarations faites la semaine dernière par le ministre israélien des Finances étaient inacceptables et a demandé que l'on permette immédiatement l'acheminement sans entrave de l'aide humanitaire à la population civile dans toute la bande de Gaza.

La Suisse a réitéré sa demande de libération de tous les otages et a appelé les parties à participer de manière constructive aux pourparlers de cessez-le-feu menés par les États-Unis, le Qatar et l'Égypte. Dans le contexte d'une menace d'escalade majeure dans l'ensemble de la région du Moyen-Orient, un cessez-le-feu à Gaza est essentiel pour une désescalade régionale. Enfin, la Suisse a réaffirmé la nécessité de rétablir un horizon politique sur la base de la solution à deux Etats.

Déclaration de la Suisse sur la situation au Proche-Orient, Conseil de sécurité de l'ONU, 13.08.2024

07.08.2024 – Les femmes, ces architectes centrales de la paix

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est penché aujourd'hui sur les conséquences du retrait d'une mission de l’ONU sur le rôle des femmes dans le domaine de la paix et de la sécurité et sur les droits des femmes. La Suisse a souligné à New York l’importance de permettre aux femmes de participer pleinement et sur un pied d'égalité aux processus de paix. L'expérience montre que cela est essentiel pour obtenir des résultats durables.

Afin de ne pas risquer un recul des droits des femmes et de l'égalité des sexes lors du retrait des missions de paix, des mesures spécifiques au genre doivent être prises. Avec la résolution 2594, le Conseil de sécurité soulignait déjà en 2021 l'importance de la participation des femmes. Il rendait particulièrement attentif aux aspects spécifiques au genre pendant de tels processus de transition. Mais jusqu'à présent, tous les instruments disponibles ne sont pas utilisés de manière optimale.

Une femme malienne vêtue d'une robe bleue marche dans une rue avec un sac de provisions.
La participation des femmes aux processus de paix est essentielle pour obtenir des résultats durables. Ici, sur la photo, une femme au Mali. © Keystone

L'intégration de critères sexospécifiques est centrale dans tous les domaines des missions nouvelles et existantes de l'ONU. Cela permet d'aider les institutions nationales de sécurité sur place à protéger la population civile et à respecter les droits de l'homme. Les femmes doivent pouvoir participer aux processus de décision concernant l'avenir de leur pays, y compris en ce qui concerne le retrait d'une mission de paix. La responsabilité principale en la matière incombe aux gouvernements locaux, par exemple par le biais d'un plan d'action national pour la mise en œuvre de l'agenda Femmes, paix et sécurité.

La documentation disponible sur les précédents retraits de missions de l'ONU et l'échange d'expériences sont essentiels pour éviter les effets négatifs sur les droits, la participation et la sécurité des femmes dans des scénarios similaires. Des exemples comme le Mali et le Soudan montrent que le démantèlement des structures de l'ONU peut avoir des conséquences négatives sur les droits des femmes sur place. Les phases de transition doivent en conséquence être planifiées à long terme et avec des ressources suffisantes.

Pour conclure, la Suisse a souligné que les décisions prises aujourd'hui jettent les bases des futurs efforts de paix. Les femmes et les filles doivent également avoir la possibilité, dans les phases de transition, de jouer leur rôle actif d'architectes de la paix et de leur propre avenir.

Déclaration de la Suisse sur les femmes, la paix et la sécurité, Conseil de sécurité de l'ONU, 07.08.2024

31.07.2024 – Conseil de sécurité de l'ONU : la Suisse exprime sa profonde préoccupation face à l'escalade au Proche-Orient

Lors d'une réunion d'urgence au Conseil de sécurité des Nations Unies, la Suisse a exprimé aujourd'hui sa vive inquiétude concernant l'escalade récente des tensions au Proche-Orient. « Nous rejetons fermement cette spirale de violence et appelons de manière urgente à un retour à la diplomatie », a déclaré la délégation suisse à New York. Elle a exhorté tous les acteurs impliqués, ainsi que ceux qui exercent une influence sur eux, à faire preuve de la plus grande retenue et à privilégier la voie diplomatique pour apaiser les tensions et rechercher des solutions conformes au droit international.

« Il n'existe pas de solution militaire à ce conflit. Le dialogue et la désescalade sont les seuls moyens d'éviter une guerre régionale et de rétablir le chemin vers la paix », a souligné la Suisse.

La Suisse a insisté sur l'importance du respect du droit international, y compris de la Charte des Nations Unies, et a rappelé que toutes les résolutions de l'ONU doivent être intégralement mises en œuvre. Elle a également appelé toutes les parties au conflit à respecter le droit international humanitaire et à garantir la protection des populations civiles.

En outre, la Suisse a réitéré son appel en faveur d'un cessez-le-feu immédiat à Gaza et de la libération de tous les otages, estimant que ces mesures contribueraient significativement à apaiser la situation dans la région. « Il est impératif que les négociations reprennent d'urgence », a conclu la délégation suisse.

Déclaration de la Suisse sur la situation au Proche-Orient, Conseil de sécurité de l'ONU, 31 juillet 2024

26.07.2024 – Gaza: le respect du droit international est indispensable

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni aujourd'hui au sujet de la situation humanitaire à Gaza, en présence de la Commissaire générale adjointe de l’UNRWA, Madame Antonia Marie De Meo. La Suisse s’est dite reconnaissante de l'important travail humanitaire fourni par l’ONU, y compris l’UNRWA, dans un contexte particulièrement difficile.

Dans une situation où hommes, femmes et enfants vivent dans des conditions inacceptables, la Suisse a répété ses appels au strict respect du droit international humanitaire et à un cessez-le-feu immédiat à Gaza - par ailleurs exigé par les résolutions du Conseil de sécurité - ainsi qu’à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages.

La Suisse a condamné fermement toutes les violations du droit international humanitaire, y compris les attaques indiscriminées et les violences contre les civils, les personnes hors de combat et les biens de caractère civil, ainsi que les violations des droits de l’homme. En outre, l'aide humanitaire doit pouvoir entrer à Gaza par tous les points de passage et être distribuée dans toute la bande de Gaza de manière sûre, rapide et sans entraves.

Ces éléments ne sont que des premiers pas vers une résolution politique du conflit. Celle-ci doit s'appuyer sur la solution à deux États, dans laquelle deux États démocratiques, Israël et la Palestine, vivent côte à côte à l'intérieur de frontières sûres et reconnues.

Statement de la Suisse, Conseil de sécurité de l’ONU, 26.07.2024

23.07.2024 – La gestion des eaux transfrontalières en Asie centrale, un outil pour la paix et la stabilité

Une gestion durable et équitable de l'eau est essentielle pour maintenir des moyens de subsistance sains et améliorer la sécurité alimentaire, ainsi que pour renforcer la résilience des sociétés face aux effets du changement climatique. La disponibilité des ressources en eau en Asie centrale joue un rôle essentiel dans le bien-être et la croissance économique d'environ 75 millions de personnes. Alors que la région poursuit sa croissance économique, le fait de relever les défis liés aux ressources en eau grâce à une gouvernance efficace et éclairée soutiendra le développement durable et améliorera la prospérité de ses habitants.

En réponse au besoin pressant d'une approche transfrontalière de la gestion des ressources en eau de la région, l'initiative Blue Peace Central Asia (BPCA) a été lancée par la Suisse en 2017. Cette initiative vise à soutenir les pays de la région (Kazakhstan, Kirghizstan, Tadjikistan, Turkménistan et Ouzbékistan) dans la mise en place d'un système de partage des bénéfices pour l'allocation des ressources en eau (assainissement et eau potable, irrigation, énergie et environnement) qui prend en compte les intérêts des pays en amont et en aval. Au Tadjikistan et en Ouzbékistan, des efforts sont faits pour réhabiliter l'hydropost transfrontalier commun et pour établir un cadre de gestion opérationnel. Pour la Suisse, l'inauguration de l'hydropost marque une étape importante dans la collaboration régionale. Elle confirme la volonté politique de coopération transfrontalière entre le Tadjikistan et l'Ouzbékistan. En outre, la mise en place d'une plate-forme de dialogue BPCA facilite le dialogue entre les États de la région en vue d'une gestion commune et systématique des grands bassins fluviaux partagés.

Le Centre régional des Nations unies pour la diplomatie préventive (UNRCCA) encourage également le dialogue entre les États d'Asie centrale sur la gestion des eaux transfrontalières. L'UNRCCA offre un espace de dialogue entre les gouvernements de ces pays afin de trouver des solutions communes. Il entretient en outre des contacts réguliers avec les organisations internationales opérant dans la région afin de stimuler leurs efforts de paix et coopère avec d'autres agences des Nations unies travaillant dans le domaine du développement durable et de la prévention des conflits. Le représentant spécial du secrétaire général et chef de l'UNRCCA informe régulièrement le Conseil de sécurité des travaux de l'UNRCCA. Une telle réunion a eu lieu le 23 juillet, au cours de laquelle la Suisse a fait part de son expérience dans la région.

La Suisse soutient les efforts de gestion de l'eau en Asie centrale ainsi que les initiatives dans le domaine de la bonne gouvernance et du développement économique durable au Kirghizistan, au Tadjikistan et en Ouzbékistan, encourageant les mesures visant à atténuer les effets du changement climatique et soutenant la coopération régionale. Le conseiller fédéral Ignazio Cassis s'est également rendu au Tadjikistan et au Kirghizistan du 1er au 4 juillet 2024 afin de jeter un pont entre l'économie et la coopération en Asie centrale.

Plus d'informations sur les activités de la Suisse dans la région : 

How water programmes of the Swiss Development Cooperation Agency contributes to peaceful cooperation, social cohesion and stability (video July 2024, en)

Entre économie et coopération, Ignazio Cassis en Asie centrale

La Suisse et les États d’Asie centrale: trois décennies de coopération

Blue Peace Central Asia (en)

22.07.24 – La Suisse se montre gravement préoccupée par les risques d’escalade au Moyen-Orient

Le Conseil de sécurité a tenu lundi après-midi à New York une réunion d’urgence suite à l’attaque de drone contre Tel Aviv, revendiquée par les Houthis, vendredi 19 juillet. Cette attaque a été suivie par une frappe menée à Hodeïda par l’armée israélienne en réponse. La Suisse a fait part de sa profonde préoccupation face à ces développements récents dans la région, au Yémen, comme au Proche-Orient. «Chaque attaque dans la région, y compris les derniers tirs de missiles contre Eilat, nous rapproche d’une escalade régionale encore plus grave, un risque que nous avons la responsabilité de mitiger», a déclaré le représentant de la Suisse au Conseil. Il a également rappelé que tous les acteurs dans la région doivent faire preuve de prudence et de la plus grande retenue, et en tout temps respecter le droit international, y compris la Charte des Nations Unies et le droit international humanitaire.

La Suisse affirme que seules des solutions politiques sont à même d’amener la paix et la sécurité dans l’ensemble de la région. Un cessez-le-feu à Gaza, ainsi que la cessation des attaques par les groupes armés dans la région sont urgents. Les résolutions du Conseil de sécurité doivent être mises en œuvre immédiatement. Cela vaut aussi pour le Yémen. Les mesures prises par le Conseil en vue de favoriser une résolution par le dialogue du conflit au Yémen, en particulier l’embargo sur les armes établi par la résolution 2216, doivent donc être strictement respectées.

Statement de la Suisse, Conseil de sécurité, 22.07.2024

17.07.2024 – Proche-Orient: la Suisse place le respect du droit international au centre d'un processus de paix

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni aujourd'hui dans le cadre d'un débat ouvert sur la situation au Proche-Orient. À New York, la Suisse s'est dite toujours alarmée par la situation dans l'ensemble du territoire palestinien occupé et de part et d'autre de la Ligne bleue entre Israël et le Liban. La population civile paie le plus lourd tribut aux violations du droit international commises par toutes les parties et au manque d'application des quatre résolutions correspondantes du Conseil de sécurité. «Nous devons redoubler d'efforts pour briser la spirale de la violence et revenir aux fondements de l'humanité, qui ont été trop longtemps bafoués dans ce conflit», a souligné l'envoyé spécial de la Suisse pour la région MENA à New York.

L'envoyé spécial de la Suisse pour la région MENA au Conseil de sécurité de l’ONU à New York.
Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni aujourd'hui dans le cadre d'un débat ouvert sur la situation au Proche-Orient. © UN Photo

Dans ce contexte, un cessez-le-feu immédiat à Gaza, tel qu'exigé par les résolutions du Conseil de sécurité, est indispensable. En outre, toutes les parties doivent impérativement respecter le droit international, en particulier le droit international humanitaire et les droits de l'homme. En conséquence, la population civile et les biens civils tels que les habitations, les écoles ou les hôpitaux ne doivent pas être attaqués. De même, l'aide humanitaire doit pouvoir entrer à Gaza par tous les points de passage et être distribuée dans toute la bande de Gaza de manière sûre, rapide et sans entraves. La Suisse a en outre exigé la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages restants.

L'envoyé spécial de la Suisse a souligné au Conseil de sécurité que le droit international devait également être respecté en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est. Cela vaut également pour la politique de colonisation israélienne. La Suisse a ainsi rappelé que les colonies sont illégales au regard du droit international et s'est montrée préoccupée par les dernières annonces israéliennes concernant notamment la construction de nouvelles unités de colonisation.

Seule une solution politique peut conduire à une paix durable. Celle-ci doit s'appuyer sur la solution des deux États, dans laquelle deux États démocratiques, Israël et la Palestine, coexistent côte à côte à l'intérieur de frontières sûres et reconnues.

Déclaration de la Suisse sur la situation au Proche-Orient, Conseil de sécurité de l'ONU, 17.07.2024

Engagement de la Suisse pour la stabilité au Proche-Orient

La Suisse s'engage bilatéralement, multilatéralement et par sa coopération internationale pour la paix et la stabilité au Proche-Orient, y compris pour la recherche d'une solution au conflit du Proche-Orient. La stratégie MENA 2021-2024 du Conseil fédéral constitue à cet égard la boussole permettant d'atténuer les conséquences de la crise syrienne et du conflit au Proche-Orient sur les communautés de la région. Les thèmes «paix, sécurité et droits de l'homme», «migration et protection» ainsi que «développement durable» sont au cœur de cette stratégie.

Infographie montrant l'engagement de la Suisse au Proche-Orient.
Aperçu de l'engagement de la Suisse au Proche-Orient. © DFAE

16.07.2024 – Défense des libertés et invitation au dialogue au cœur du discours du conseiller fédéral Ignazio Cassis à New York

Après avoir achevé une tournée en Amérique latine, le conseiller fédéral Ignazio Cassis a participé, le 16 juillet à New York, à un débat ouvert du Conseil de sécurité de l’ONU sur le maintien de la paix et de la sécurité internationales. La Russie tient la présidence du Conseil au mois de juillet. Le chef du DFAE a défendu les principes d’un ordre mondial plus juste, plus démocratique et plus durable. Face à la crise du multilatéralisme, il a rappelé l’importance de la Charte des Nations Unies et des Conventions de Genève pour la défense des libertés individuelles et collectives. «Depuis l’adoption de la Charte, Nous, peuples des Nations Unies avons bâti pierres après pierres les fondations de nos engagements universels ; et nous avons essayé ensemble de construire un monde meilleur : moins de pauvreté, des épidémies désamorcées, une assistance humanitaire pour celles et ceux qui en ont besoin», a-t-il déclaré au Conseil de sécurité.

Ignazio Cassis au Conseil de sécurité de l’ONU le 16 juillet 2024
Le conseiller fédéral Ignazio Cassis a participé, le 16 juillet à New York, à un débat ouvert du Conseil de sécurité de l’ONU sur le maintien de la paix et de la sécurité internationales. © Anthony Collins

Si la liberté doit être au cœur de l’ordre multilatéral, elle n’est assurée pour tous que lorsqu’elle est protégée par des règles. Des règles de principe et des règles de droit. C’est ce qu’a déclaré le conseiller fédéral Cassis à New York. Parmi celles-ci, la Déclaration universelle des Droits de l’Homme adoptée il y a plus de 75 ans. «Ces normes universelles ont permis de bâtir un monde dans lequel la force du droit devait finir par s’imposer sur le droit de la force.»

Anniversaire des Conventions de Genève

En mai 2023, le chef du DFAE avait déjà présidé un débat sur le rôle de la confiance dans la diplomatie: un élément clé pour que le Conseil de sécurité puisse accomplir son mandat. Il y a assuré la nécessité de la part des États de rechercher le dialogue. C’est ce qu’a notamment fait la Suisse en organisant, en juin, la conférence internationale sur la paix en Ukraine au Bürgenstock. «Nous n’étions de loin pas tous d’accord sur les chemins vers la paix, mais nous nous sommes efforcés d’établir une base de confiance pour progresser», a assuré le conseiller fédéral. Il a en outre déclaré que la Suisse, pays dépositaire des conventions de Genève, était prête à prendre ses responsabilités pour un ordre mondial basé sur le droit humanitaire, alors que les Conventions à Genève fêtent, cette année, leur 75e anniversaire.

Déclaration du conseiller fédéral Ignazio Cassis au Conseil de sécurité de l’ONU, 16.07.2024

12.07.2024 – Le Conseil de sécurité de l'ONU prolonge le mandat du Bureau des Nations Unies en Haïti

Le Conseil de sécurité de l'ONU a prolongé aujourd'hui à l'unanimité le mandat du Bureau des Nations Unies en Haïti (BINUH) pour une année supplémentaire. La Suisse a soutenu le renouvellement du mandat au vu de l'escalade de la violence des gangs et de l'instabilité politique dans le pays.

Des femmes en Haïti lavent du linge dans des auges en plastique devant une tente sur laquelle est apposée une croix rouge.
La situation pour la population civile en Haïti est précaire. Le BINUH soutient sur place le gouvernement haïtien pour plus de stabilité. © Keystone

Le BINUH conseille le gouvernement haïtien dans la promotion et le renforcement de la stabilité politique. Concrètement, le bureau promeut un dialogue inclusif au sein du pays. Cela doit permettre de promouvoir les réformes et de mettre en œuvre une stratégie nationale de réduction de la violence des gangs. Le BINUH soutient également la tenue d'élections libres et équitables et s'engage pour le renforcement des droits de l'homme.

En adoptant la résolution d'aujourd'hui, le Conseil de sécurité encourage la communauté internationale à déployer des efforts supplémentaires pour permettre le déploiement de la mission de police multinationale. Le 2 octobre 2023, le Conseil a autorisé la mission à rétablir la sécurité de la population dans l'État des Caraïbes.

09.07.2024 – Ukraine : réunion d'urgence après le bombardement d'une clinique pédiatrique à Kyiv

Au Conseil de sécurité de l'ONU, la Suisse a condamné avec la plus grande fermeté les récentes attaques aériennes russes dans la nuit du 8 juillet. Les attaques menées dans toute l'Ukraine ont fait des morts et des blessés, et la chute d'un missile sur la plus grande clinique pédiatrique de Kyiv a de nouveau fait des victimes, filles et garçons, de l'agression militaire russe qui dure depuis plus de deux ans. Selon les chiffres de l'ONU, près de deux milles enfants ont été tués ou blessés depuis le 24 février 2022. « Le droit international, en particulier les droits de l’homme et le droit international humanitaire, doit être strictement respecté par toutes les parties et, dans ce contexte, nous appelons la Russie à s'y conformer et à protéger la population et les infrastructures civiles », a souligné la Suisse à New York. En vertu du droit international humanitaire international, les hôpitaux bénéficient d'une protection spécifique.

La population et, plus particulièrement les enfants, en Ukraine doivent pouvoir retrouver une vie sûre et normale. Pour que cela soit possible, la Russie doit mettre fin à son agression militaire contre l'Ukraine, cesser les hostilités et retirer ses troupes de l'ensemble du territoire ukrainien. « La Charte de l'ONU nous oblige tous à respecter la souveraineté et l'intégrité territoriale des États », a souligné la Suisse dans sa déclaration. Elle reste déterminée à contribuer à une paix juste et durable en Ukraine, conformément à la Charte de l'ONU et au droit international. C'est dans cet esprit que 100 délégations de toutes les régions du monde se sont réunies mi-juin au Bürgenstock pour lancer un processus en vue de la paix.

Déclaration de la Suisse sur la situation en Ukraine, Conseil de sécurité de l'ONU, 09.07.2024

08.07.2024 – Le Conseil de sécurité de l'ONU prolonge le mandat de la mission de l'ONU pour la sécurité des ports au Yémen

Le Conseil de sécurité de l'ONU a prolongé aujourd'hui à l'unanimité d'une année supplémentaire le mandat de la Mission en appui à l’Accord sur Hodeïda (UNMHA) au Yémen. Sur le terrain, la mission observe le cessez-le-feu entre le gouvernement internationalement reconnu du Yémen et les Houthis dans les ports de Hodeïda, Salif et Ras Issa sur la mer Rouge. Le cessez-le-feu a été négocié dans l'accord dit de Hodeïda entre les parties au conflit en 2019 à Stockholm. Face à l'une des plus grandes crises humanitaires de notre temps, qui se déroule au Yémen, la sécurité dans le port de Hodeïda est centrale pour l'acheminement de l'aide humanitaire. La Suisse a voté à New York en faveur de la prolongation du mandat.

02.07.2024 – Proche-Orient: la situation humanitaire à Gaza s'aggrave à vue d'œil

La situation humanitaire dramatique à Gaza était aujourd'hui au centre d'un briefing au Conseil de sécurité de l'ONU par la Sous-secrétaire générale Sigrid Kaag, qui a été nommée par le Conseil en décembre dernier en tant que coordinatrice d'urgence de l'ONU pour l'action humanitaire et la reconstruction à Gaza.

La Suisse s'est montrée profondément préoccupée par la poursuite du conflit au Proche-Orient, qui continue de faire de nombreuses victimes civiles, et par la situation humanitaire à Gaza. Selon les derniers chiffres indépendants, 95 pour cent de la population de la bande de Gaza est confrontée à une insécurité alimentaire aiguë. Le risque de famine persistera tant que le conflit se poursuivra et que l'aide humanitaire sera entravée.

Les obligations découlant du droit international humanitaire et des droits de l'homme doivent être strictement respectées par toutes les parties. Ces derniers obligent les parties à autoriser l'accès humanitaire aux civils dans le besoin et interdisent l'utilisation de la faim comme méthode de guerre. La population civile doit avoir accès à des biens et services vitaux, tels que l'eau potable, la nourriture ou l'électricité. L'aide qui arrive à Gaza est loin d'être suffisante au vu de l'immensité des besoins. « Cela doit changer de toute urgence », a souligné la Suisse dans sa déclaration au Conseil de sécurité. Elle a appelé à ce qu'une aide suffisante parvienne aux personnes dans le besoin et a notamment mis les parties au conflit dans l'obligation d'agir en conséquence.

La Suisse a réaffirmé à New York l'urgence d'un cessez-le-feu immédiat et de la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages. Elle a en outre souligné la nécessité de rétablir un horizon politique. La Suisse a réitéré son soutien inconditionnel à la solution des deux Etats, seule à même d'offrir aux habitants de la région une vie dans la paix, la sécurité et la dignité.

Déclaration de la Suisse sur la situation humanitaire au Proche-Orient, Conseil de sécurité de l'ONU, 02.07.2024

26.06.2024 – Les efforts pour protéger les enfants dans les conflits armés doivent être renforcés.

«Il n'y a pas de deuxième chance pour l'enfance. Alors que nous sommes réunis ici, des enfants craignent pour leur vie dans de nombreux conflits armés à travers le monde», a souligné la Suisse lors du débat annuel ouvert au Conseil de sécurité de l'ONU sur les enfants et les conflits armés, le 26 juin.

Des enfants syriens suivent des cours dans une école de fortune installée dans un camp de déplacés internes.
Des enfants suivent des cours dans une école de fortune installée dans un camp de déplacés syriens dans la province d'Idlib, au nord-ouest de la Syrie. © Keystone

Le rapport annuel du Secrétaire général de l'ONU sur les enfants et les conflits armés dresse un tableau sombre de la situation. Il s'agit du nombre le plus élevé de violations graves des droits de l'enfant jamais vérifié et il concerne des enfants dans toutes les régions du monde. Il s'agit notamment des tendances alarmantes à la hausse du recrutement d'enfants dans les conflits armés au Myanmar et en République démocratique du Congo, de l'enlèvement et de l'assassinat d'enfants en Israël et dans le nord du Nigeria, du nombre écrasant d'enfants tués et mutilés à Gaza et au Soudan, ainsi que de l'accès insuffisant pour l'aide humanitaire dans ces deux contextes. Les attaques contre des écoles et des hôpitaux au Myanmar et en Ukraine ainsi que les violences sexuelles commises contre des enfants par des bandes armées en Haïti sont également particulièrement préoccupantes.

Dans sa déclaration, la Suisse a souligné que le Conseil de sécurité devait intensifier ses efforts pour la protection des enfants dans les conflits armés. Les phases de transition lors du retrait des missions de l'ONU des zones de conflit en sont un exemple concret. «Nous constatons avec une grande inquiétude que le nombre de violations graves des droits des enfants a soit stagné soit augmenté dans plusieurs phases de transition, comme par exemple en République démocratique du Congo», a déclaré la représentante de la Suisse à New York. Il est du devoir du Conseil de sécurité de s'assurer que la protection des enfants continue d'être une priorité, même dans de telles phases de transition. La Suisse y contribue en finançant l'UNICEF ou en envoyant des spécialistes de la protection de l'enfance dans des organisations de l'ONU – comme par exemple après le retrait de la mission de l'ONU au Mali.

La Suisse a en outre appelé toutes les parties au conflit à respecter le droit international humanitaire, à mettre fin aux attaques contre les écoles et les hôpitaux et à garantir l'accès à l'aide humanitaire.

«La paix et le respect du droit international sont la meilleure protection des enfants. Le droit international humanitaire, les droits de l'homme et le droit international des réfugiés doivent notamment être respectés. En même temps, il est de notre devoir, en tant que membres du Conseil de sécurité, de renforcer nos efforts pour trouver des solutions politiques aux conflits et pour les prévenir», a souligné la Suisse.

Déclaration de la Suisse sur les enfants dans les conflits armés, Conseil de sécurité de l'ONU, 26.06.2024

25.06.2024 – Proche-Orient : la Suisse demande l'application des résolutions du Conseil de sécurité

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est à nouveau penché aujourd'hui sur la situation au Proche-Orient. Dans sa déclaration, la Suisse a souligné l'urgence du respect du droit international et de la mise en œuvre des résolutions du Conseil de sécurité.

La résolution 2334, adoptée par le Conseil en décembre 2016, réaffirme que les colonies de peuplement d'Israël dans le territoire palestinien occupé constituent une violation du droit international et un obstacle à la réalisation de la solution à deux États. La Suisse a critiqué à New York le fait que les attaques, les menaces et les intimidations des colons israéliens à l'encontre de la population palestinienne en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, se poursuivent pratiquement en toute impunité. Elle condamne ces attaques, exige qu'elles cessent immédiatement et rappelle les obligations d'Israël en tant que puissance occupante en vertu du droit international, y compris l'obligation de protéger la population civile.

Lors de la séance d'aujourd'hui, la Suisse a en outre relevé que le personnel, l'infrastructure et les biens humanitaires devaient être respectés et protégés, ce qui inclut les locaux de l'UNRWA ainsi que ceux du CICR. En adoptant la résolution sur la protection du personnel humanitaire, que la Suisse avait soumise au vote du Conseil de sécurité le 24 mai 2024, le Conseil a récemment réaffirmé la responsabilité des États et des parties au conflit de respecter et de protéger les populations civiles, y compris le personnel humanitaire, dans le cadre de tous les conflits dans le monde.

Il y a environ deux semaines, le Conseil de sécurité a adopté la résolution 2735, qui appelle toutes les parties à mettre en œuvre immédiatement et sans conditions le plan en trois phases présenté par l'administration américaine, qui devrait conduire à un cessez-le-feu durable à Gaza. Dès l'adoption de la résolution le 10 juin, la Suisse avait souligné que ce plan représentait pour l'instant la meilleure chance de sortir du conflit, qui a fait des dizaines de milliers de victimes depuis les attaques terroristes du Hamas le 7 octobre dernier, que la Suisse condamne avec la plus grande fermeté.

En conséquence, la Suisse a réitéré son appel à un cessez-le-feu immédiat, à l'acheminement rapide et sans entrave de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, au respect du droit international humanitaire par toutes les parties ainsi qu'à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages.

Elle a en outre souligné une nouvelle fois l'importance de la solution à deux États, seule base pour la paix et la stabilité dans la région.

Déclaration de la Suisse sur la situation au Proche-Orient, Conseil de sécurité de l'ONU. 25.06.2024

20.06.2024 – Le droit international humanitaire s'applique aussi au cyberespace

Dans le cadre d'un débat ouvert du Conseil de sécurité de l'ONU, les États ont des nouvelles menaces pour la paix internationale qui peuvent émerger dans le cyberespace. La Suisse a souligné deux points qui requièrent l'attention de la communauté internationale. D'une part, la numérisation croissante des conflits et des cyber-opérations militaires peut conduire à de nouvelles dimensions de conflits. D'autre part, l'intensité croissante des attaques utilisant des logiciels de rançon et des cyberattaques financées par des États contre des infrastructures critiques sont préoccupantes. L'utilisation de ransomwares pour extorquer des devises et des cryptomonnaies ou les attaques ciblées sur des infrastructures critiques menacent de paralyser des structures importantes des sociétés.

Représentation de code de programmation.
Les conflits se déroulent de plus en plus souvent dans le cyberespace. Celui-ci représente une menace supplémentaire pour la paix et la sécurité internationales. © Unsplash/Markus Spiske

La Suisse a souligné à New York que le Conseil de sécurité devait réaffirmer des principes reconnus afin de lutter contre ces évolutions. Il s'agit notamment de l'applicabilité du droit international public dans le cyberespace en général et du droit international humanitaire aux activités menées dans le cyberespace dans le cadre de conflits armés.

Déclaration de la Suisse sur les menaces dans le cyberespace, Conseil de sécurité de l'ONU, 20.06.2024

18.06.2024 – Le dialogue sur la paix en Ukraine doit se poursuivre après la conférence du Bürgenstock

Dans le cadre d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur l'Ukraine, la Suisse a souligné l'objectif de la conférence de haut niveau sur la paix en Ukraine du week-end dernier : "Nous devons avoir le courage de construire la paix. Et pour ce faire, nous devons en parler".

Au Conseil de sécurité, la Suisse a remercié les 101 délégations qui se sont réunies au Bürgenstock afin d'inspirer un processus de paix en Ukraine. Le dialogue intensif au plus haut niveau a permis de mieux comprendre les points de vue des délégations de toutes les régions du monde afin de promouvoir une vision commune pour une paix durable et juste basée sur la Charte de l'ONU et le droit international, et en particulier sur la Charte de l'ONU. Le communiqué de la conférence du Bürgenstock, soutenu par une grande majorité des États et délégations participants, reflète cette vision et fixe trois objectifs clés:

  1. l'utilisation sûre et sécurisée des centrales nucléaires ukrainiennes et l'inadmissibilité de toute menace ou utilisation d'armes nucléaires;
  2. le transport sans entrave des produits agricoles à travers la mer Noire afin d'améliorer la sécurité alimentaire;
  3. les prisonniers de guerre doivent être libérés dans le cadre d'un échange global. Tous les enfants ukrainiens déportés et expulsés illégalement, ainsi que tous les autres civils ukrainiens détenus illégalement, doivent être rapatriés en Ukraine.

La Suisse a souligné au Conseil de sécurité que ces thèmes se prêtent à l'instauration de la confiance. La paix ne peut toutefois être atteinte que si toutes les parties s'engagent et dialoguent. "La Suisse reste un partenaire pour la paix et le dialogue. Il est nécessaire de poursuivre cet engagement au-delà de cette première conférence", a souligné la Suisse à New York.

Déclaration de la Suisse sur un processus de paix en Ukraine, 18.06.2024

Newsticker: Conférence de haut niveau sur la paix en Ukraine

13.06.2024 – Résolution sur la situation à El-Fasher, Soudan, adoptée

Le 13 juin 2024, le Conseil de sécurité a adopté une résolution sur la situation à El-Fasher au Soudan. La capitale du Nord-Darfour est assiégée depuis des semaines par la milice paramilitaire "Rapid Support Forces" (RSF) et est le théâtre de combats acharnés entre les RSF d'une part et les "Sudanese Armed Forces" (SAF) et d'autres groupes armés du Darfour d'autre part. La poursuite des combats a entraîné une grave détérioration de la situation humanitaire. Selon le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, la population civile (>1,8 million) est confinée dans la ville, à la merci des combats, ou tente de fuir, sans espoir de sécurité et de protection. De plus, l'aide humanitaire ne parvient guère dans les zones de combat. La menace de famine est imminente et touche principalement le Darfour, mais aussi le reste du pays.

La résolution soutenue par la Suisse appelle d'une part les RSF à mettre fin au siège et d'autre part toutes les parties au conflit à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et du droit international des droits de l'homme. Elle appelle également les parties au conflit à cesser immédiatement les combats et à protéger la population civile, demande que cette dernière soit autorisée à quitter la ville assiégée et que les belligérants permettent l'accès à l'aide humanitaire. La Suisse, en tant que point focal pour la question de la faim et des conflits, s'est engagée durant les négociations pour que la résolution fasse explicitement référence au risque imminent de famine.

Déclaration de la Suisse après le vote, Conseil de sécurité de l'ONU, 13.06.2024

12.06.2024 – Une initiative suisse pour discuter de mesures contre les disparitions dans les conflits armés

Chaque année, des centaines de milliers de personnes disparaissent dans des conflits armés. Cela représente non seulement une tragédie humanitaire pour les personnes concernées et leurs proches, mais a également des conséquences à long terme sur la stabilité des sociétés ainsi que sur les efforts de paix. Quelles mesures préventives peuvent être prises pour éviter que des personnes ne disparaissent ? Le 12 juin, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est penché sur cette question lors d'une réunion informelle dans le format dit «Arria». Celle-ci a été organisée par la Suisse en collaboration avec l'Alliance mondiale pour les personnes disparues (en) à l'occasion du cinquième anniversaire de la résolution 2474 (2019) du Conseil de sécurité de l'ONU sur les personnes disparues dans les conflits armés. Cet événement s'inscrit dans une série d'initiatives prises par la Suisse pour mettre en œuvre sa priorité «Protéger les civils».

Une femme se tient devant un mur de photos de personnes disparues.
Pour éviter que des personnes ne disparaissent dans des conflits armés et pour que la situation soit clarifiée pour ceux qui ont perdu un proche, il faut que les responsables soient tenus de rendre des comptes. © Keystone

Les raisons des disparitions sont multiples: certaines perdent le contact avec des proches en fuyant des guerres, d'autres sont victimes d'arrestations arbitraires. D'autres encore ne sont jamais retrouvées parce que leurs restes ne sont pas exhumés ou identifiés. Comme le souligne le rapport annuel du secrétaire général de l'ONU sur la protection des civils dans les conflits armés, le CICR a enregistré en 2023 le plus grand nombre de disparitions depuis des décennies. Face à ces chiffres alarmants, la réunion en format Arria avait pour objectif de sensibiliser la communauté internationale et de mettre en avant les obligations légales de toutes les parties au conflit en matière de prévention et de recherche des personnes disparues.

Lors de la rencontre, la Suisse a également souligné la nécessité d'aborder systématiquement la question des personnes disparues dans les processus de médiation et de paix. Avec la multiplication des conflits armés dans le monde, le nombre de personnes disparues augmente également. Pour éviter que d'autres personnes ne disparaissent et pour que la situation soit clarifiée pour ceux qui ont perdu un proche, les responsables doivent être tenus de rendre des comptes. C'est la seule façon de mettre fin à l'impunité et d'instaurer une paix durable.

Outre l'obligation de rendre des comptes, d'autres aspects – humanitaires, politiques, juridiques et extrajudiciaires – ont été mis en avant. Les membres des familles et les organisations civiles jouent souvent un rôle central dans la recherche des personnes disparues. Des représentants du Koweït et de la Colombie ont partagé leurs expériences dans ce domaine. En outre, un représentant de la société civile du Népal a fait part de son engagement personnel à réunir les familles de proches disparus. Le CICR a également partagé sa longue expérience lors de la réunion, par exemple dans le cadre du travail du Service central de recherches. 

Déclaration de la Suisse, réunion Arria du Conseil de sécurité de l'ONU, 12.06.2024

Article: «L’un des grands défis de l’Ukraine dans le domaine des personnes disparues est le nombre important de cas à analyser»

Article: Identification et recherche des personnes disparues, essentiel pour la reconstruction d’un pays

10.06.2024 – Proche-Orient: le Conseil de sécurité de l'ONU appelle à la mise en œuvre du plan en trois phases présenté par le président américain Biden

En adoptant cette résolution de la plume des États-Unis, le Conseil de sécurité de l'ONU demande à Israël et au Hamas de s'entendre sur le plan en trois phases présenté par le président américain Joe Biden et de le mettre en œuvre intégralement, immédiatement et sans condition. La résolution définit les phases u plan comme suit:

  • Phase 1: un cessez-le-feu immédiat, total et intégral avec la libération des otages, y compris des femmes, des personnes âgées et des blessés, la restitution des dépouilles de certains otages tués, l'échange de prisonniers palestiniens, le retrait des forces israéliennes des zones habitées de la bande de Gaza, retour de la population civile palestinienne dans ses maisons et ses quartiers dans toutes les zones de la bande de Gaza, y compris le nord, et distribution sûre et efficace d'une aide humanitaire à grande échelle dans toute la bande de Gaza à l'ensemble de la population civile palestinienne dans le besoin, y compris des unités de logement fournies par la communauté internationale;
  • Phase 2: après accord entre les parties, cessation permanente des hostilités en échange de la libération de tous les autres otages encore présents dans la bande de Gaza et retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza;
  • Phase 3: lancement d'un vaste programme pluriannuel de reconstruction de la bande de Gaza et restitution à leurs familles des dépouilles de tous les otages encore présents dans la bande de Gaza.
Le Conseil de sécurité de l'ONU vote.
Le Conseil de sécurité de l'ONU appelle à la mise en œuvre du plan en trois phases présenté par le président américain Biden. © DFAE

Sur cette base, les parties au conflit devraient parvenir à une cessation durable des hostilités avec le soutien des États membres de l'ONU. La résolution adoptée souligne à nouveau l'engagement du Conseil en faveur de la solution à deux États, dans laquelle Israël et la Palestine coexistent côte à côte à l'intérieur de frontières sûres et reconnues. Dans ce contexte, la résolution souligne également l'importance de l'unification de la bande de Gaza et de la Cisjordanie sous l'administration de l'Autorité palestinienne.

La Suisse a soutenu la résolution au Conseil de sécurité. Après huit mois de guerre depuis les attaques terroristes du Hamas du 7 octobre – que la Suisse condamne avec la plus grande fermeté –, il est urgent de rétablir un horizon politique au Proche-Orient. Dans sa déclaration après le vote, la Suisse a souligné que le plan présenté par les États-Unis est pour l'instant l'option qui offre les meilleures chances de sortir de la violence au Proche-Orient. La Suisse attend en conséquence du Hamas et d'Israël un accord immédiat et inconditionnel et la mise en œuvre du plan. Elle a en outre souligné que les parties doivent respecter pleinement leurs obligations en vertu du droit international, y compris le droit international humanitaire et les droits de l'homme, comme l'exigent les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU adoptées depuis le 7 octobre.

Déclaration de la Suisse après le vote, Conseil de sécurité de l'ONU, 10.06.2024

10.06.2024 – Adoption d'une résolution sur le régime de sanctions ISIL/Al-Qaïda

Le Conseil de sécurité a adopté aujourd'hui une résolution sur la prolongation à tour de rôle de deux institutions importantes dans le régime de sanctions ISIL/Al-Qaïda : le Monitoring Team et l'ombudsman indépendant fournissent au Conseil de sécurité des rapports sur la mise en œuvre des sanctions. L'ombudsman traite les demandes de retrait de la liste des sanctions et constitue ainsi un pilier important pour la préservation de l'État de droit dans le régime des sanctions. Par cette résolution, le Conseil de sécurité exprime également sa volonté de renforcer le rôle de l'ombudsman, ce qui est également une préoccupation de la Suisse depuis longtemps. Le Conseil de sécurité se penche en outre sur la thématique des violences sexuelles commises par ISIL et Al-Qaida. La Suisse a approuvé la résolution.

31.05.2024 – UN Peacekeeping Day: quel avenir pour le maintien de la paix de l'ONU ?

À l'occasion de la Journée du maintien de la paix de l'ONU, la Suisse organise à New York un événement de haut niveau centré sur la gestion des défis actuels et futurs du maintien de la paix des Nations Unies. En plus de nombreux experts scientifiques et politiques, Pälvi Pulli, secrétaire d'État adjointe pour la politique de sécurité au DDPS, l'ambassadeur Thomas Greminger, directeur du Centre de politique de sécurité de Genève (GCSP) et Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint de l'ONU pour les opérations de paix, participeront notamment à cette manifestation.

Un véhicule blindé blanc d'une mission de paix de l'ONU roule à grande vitesse dans un paysage désertique.
La gestion des défis actuels et futurs pour le maintien de la paix de l'ONU est au centre d'un événement organisé par la Suisse à New York. © UN Photo

Les changements géopolitiques et les nombreux défis interdépendants, comme par exemple les conséquences du changement climatique ou les crises économiques, peuvent avoir des répercussions négatives sur la paix et la sécurité internationales. Les missions de paix de l'ONU en sont également affectées partout dans le monde. L'événement du jour à New York crée un espace pour un dialogue politique orienté vers l'avenir. Il réunit des experts du maintien de la paix du monde entier. L'objectif est d'échanger sur la meilleure façon de préparer les opérations de maintien de la paix de l'ONU à ces défis. En organisant cet échange, la Suisse contribue à la promotion d'une paix durable, une priorité du Conseil fédéral pour l'adhésion de la Suisse au Conseil de sécurité de l'ONU en 2023-2024.

La nouvelle application Peacekeeping App permet d'avoir un aperçu rapide des missions de paix de l'ONU

À cette occasion, la Suisse présente également une exposition avec des données et des aperçus des coulisses du maintien de la paix de l'ONU. Celle-ci provient du projet « UN Peace Mission Mandates » (UNPMM), mis en œuvre par l'ETH de Zurich et le Geneva Graduate Institute avec le soutien du Fonds national suisse et du DFAE.

Grâce à une application pour smartphone, ce projet permet d'avoir un aperçu rapide de jeux de données complets sur les mandats des missions de paix de l'ONU, y compris les différentes composantes des mandats et l'évolution de ces missions au fil des ans. On y trouve par exemple des résumés utiles sur les raisons de la création et de l'arrêt d'une mission ou un tableau permettant de comparer facilement les missions qui ont poursuivi une tâche donnée, comme la promotion des droits de l'homme ou la sécurité climatique. L'application Peacekeeping peut être téléchargée sur l'App Store ou sur Google Play ou être consultée sur le site web

L'expérience de la mission d'observation des Nations unies au Moyen-Orient (UNTSO) joue un rôle important dans ce contexte. En 1948, le Conseil de sécurité des Nations unies a mandaté l'ONUST pour sa première mission de maintien de la paix afin de surveiller le cessez-le-feu entre Israël et la Syrie. Il est toujours actif aujourd'hui et a acquis beaucoup de connaissances et d'expérience au cours des 75 dernières années. Même dans un contexte difficile, le travail de l'ONUST présente de nombreuses qualités de missions flexibles, adaptables et efficaces que les Nations unies souhaitent continuer à promouvoir à l'avenir. Sur cette base, le GCSP, en coopération avec l'organisation EPON, a élaboré une étude qui montre dans quelle mesure l'expérience de l'UNTSO peut également être pertinente pour les futures missions de maintien de la paix. Cette étude, financée par la Suisse, sera également présentée et discutée lors de l'événement.

31.05.2024 – Le Conseil de sécurité de l'ONU renouvelle deux mandats et un régime de sanctions

Le Conseil de sécurité de l'ONU a renouvelé le mandat de la Mission d'assistance des Nations Unies en Irak (MANUI), les sanctions pour le Sud-Soudan et la résolution sur la lutte contre le trafic d'armes au large de la Libye. La Suisse a soutenu ces trois décisions.

La résolution sur la lutte contre le trafic d'armes au large de la Libye autorise les États membres de l'ONU actifs sur place et les organisations régionales à inspecter et à saisir en haute mer les navires dont ils ont des raisons de penser qu'ils contribuent à la livraison d'armes en Libye.

La Mission d'assistance des Nations unies en Irak (MANUI) conseille et soutient le gouvernement et le peuple irakiens dans la promotion d'un dialogue politique inclusif et de la réconciliation aux niveaux national et local, dans le processus électoral et dans la protection des droits de l'homme ainsi que dans les réformes judiciaires et juridiques. Le mandat de la MANUI a été prolongé une dernière fois aujourd'hui jusqu'à la fin 2025. La mission sera ensuite retirée.

La prolongation des mesures de sanction au Sud-Soudan du 30 mai, qui comprennent un embargo sur les armes sur l'ensemble du territoire du Sud-Soudan et des sanctions ciblées contre des individus des deux côtés du conflit, ainsi que le mandat du panel d'experts y afférent sont des étapes importantes du Conseil de sécurité pour la stabilité dans la région.

29.05.2024 – Tirs de roquettes sur Israël et attaques sur Rafah: la Suisse condamne l'escalade de la violence

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est à nouveau penché aujourd'hui sur la situation au Proche-Orient. La Suisse est extrêmement préoccupée par la spirale de la violence, qui a franchi une nouvelle ligne le week-end dernier.

La Suisse condamne fermement l'attaque de la part d’Israël du 26 mai contre un camp de personnes déplacées à Rafah. Selon les données de l'ONU, cette attaque a fait des dizaines de victimes parmi la population civile. La population de Gaza manque cruellement de protection alors qu'elle a déjà été contrainte au déplacement, qu'elle est exposée à une famine imminente et qu'elle continue de subir les conséquences des hostilités. La Suisse condamne également avec la plus grande fermeté les tirs de roquettes indiscriminés du Hamas sur Israël. De telles attaques sont contraires au droit international humanitaire. C’est ce que la Suisse a souligné au Conseil de sécurité.

Dans ce contexte, la Suisse a appelé à New York toutes les parties à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire. Elles doivent ainsi respecter le principe de distinction sans exception et prendre des mesures de précaution pour protéger la population civile et éviter les dommages aux biens civils. La Suisse a réitéré devant le Conseil sa demande d'un cessez-le-feu immédiat, d'un accès humanitaire sûr et sans entrave ainsi que de la libération immédiate et inconditionnelle des otages.

La Suisse s'est également exprimée au Conseil de sécurité sur la situation en Cisjordanie. Elle condamne les violences commises par les colons israéliens, notamment les attaques répétées contre les installations de l'ONU à Jérusalem-Est et contre les convois d'aide humanitaire.

Le respect du droit international humanitaire par toutes les parties et l'application des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU ainsi que des mesures préventives de la Cour internationale de justice sont des conditions préalables à une désescalade. La Suisse reste fermement convaincue que seule une solution négociée à deux États, dans laquelle Israël et la Palestine cohabitent côte à côte, dans la paix et la sécurité à l'intérieur de frontières reconnues, constitue la base d'une paix durable au Proche-Orient.

Déclaration de la Suisse sur la situation au Proche-Orient, Conseil de sécurité de l'ONU, 29.05.2024

24.05.2024 – Afrique de l'Ouest et Sahel : le Conseil de sécurité de l'ONU adopte la déclaration présidentielle de la Suisse

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est mis d'accord sur une déclaration présidentielle concernant la situation au Sahel et en Afrique de l'Ouest. Cette région est le domaine d'activité du bureau régional de l'ONU UNOWAS. Dans ce dossier, la Suisse assume le rôle de porte-plume avec la Sierra Leone. En février 2023 déjà, elle a pu obtenir la prolongation du mandat de l'UNOWAS pour trois années supplémentaires.

Qu'est-ce qu'une déclaration présidentielle ?

Une déclaration présidentielle est une prise de position formelle du Conseil de sécurité, obtenue par consensus et lue par la présidence en exercice du Conseil de sécurité. Dans une telle déclaration, le Conseil s'exprime sur une situation géographique ou sur un sujet d'actualité en matière de politique de paix et de sécurité. Une déclaration présidentielle peut réaffirmer des éléments de résolutions antérieures ou servir à lancer de futures décisions du Conseil de sécurité. 

Scène de rue au Nigeria.
Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est mis d'accord sur une déclaration présidentielle concernant la situation au Sahel et en Afrique de l'Ouest. © Keystone

La déclaration présidentielle envoie un message important du Conseil de sécurité pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel – une région confrontée à de nombreux défis et souvent placée indûment bas dans la liste des priorités des instances internationales. Il n'y avait pas eu de saisine du Conseil de sécurité sur cette région depuis près de trois ans. L'adoption par consensus est le résultat d'un travail approfondi mené par les États élus du Conseil de sécurité depuis le début de l'année 2022 lors de plusieurs cycles de négociations. Dans la déclaration, le Conseil se dit préoccupé par la sécurité dans la région ainsi que par la situation humanitaire et politique.

Sécurité

La déclaration présidentielle souligne que le Conseil de sécurité est conscient de la situation sécuritaire difficile en Afrique de l'Ouest et dans la région du Sahel. Les facteurs qui y contribuent sont les conflits armés – avec des groupes armés et, entre autres, ceux liés à des organisations terroristes internationales –, la criminalité organisée transfrontalière, ainsi que le changement climatique, qui frappe la région plus durement que la moyenne. Dans sa déclaration, le Conseil de sécurité condamne les violations persistantes du droit international humanitaire, y compris les attaques contre la population civile et les biens civils. Il demande que tous les acteurs soient tenus responsables des violations du droit international humanitaire ou des droits de l'homme.

Situation politique

Le Conseil de sécurité souligne dans la déclaration les progrès réalisés dans plusieurs pays en faveur du maintien et de la promotion de la démocratie, par exemple avec la tenue d'élections pacifique, de processus de dialogue et de réconciliation. Mais le Conseil exprime également sa préoccupation face aux changements anticonstitutionnels de gouvernement et aux tentatives de coup d'État, dont on sait qu'ils ont des répercussions sur la paix et la sécurité dans la région. Il souligne l'importance du rétablissement de l'ordre constitutionnel dans les pays de la région qui sont engagés dans un processus de transition politique. En outre, le Conseil salue les bons services rendus par l'UNOWAS pour prévenir les conflits et les tensions et pour promouvoir la paix et la stabilité politique.

Situation humanitaire

Par la déclaration présidentielle, le Conseil de sécurité exprime sa préoccupation face à la détérioration de la situation humanitaire dans certaines parties de la région, causée par les conflits et aggravée par d'autres facteurs tels que le changement climatique. Il en résulte une augmentation des déplacements forcés, une pauvreté extrême et un manque de nourriture et d'eau, des inégalités sociales et de la violence. En tant que co-leader et dans le cadre de sa priorité « Aborder la sécurité climatique », la Suisse s'est engagée à ce que cette thématique soit prise en compte de manière adéquate. Le Conseil de sécurité exige un accès sans entrave et rapide à l'aide humanitaire et médicale pour tous ceux qui en ont besoin, ainsi que la garantie de l'accès à l'éducation et aux soins de santé.

Lors des négociations qui ont finalement abouti à la déclaration présidentielle, la Suisse a travaillé en étroite collaboration avec les co-chefs de file que sont le Ghana (2023) et la Sierra Leone (2024) et a eu des échanges avec tous les membres du Conseil.

Déclaration présidentielle du Conseil de sécurité de l'ONU sur l'Afrique de l'Ouest et le Sahel, 24.05.2024 (PDF, 7 Pages, 141.8 kB, Français)

24.05.2024 – Protection du personnel humanitaire : le Conseil de sécurité des Nations Unies adopte une résolution de la Suisse

Le 24 mai 2024, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté une résolution sur la protection du personnel humanitaire et du personnel des Nations Unies dans les zones de conflit. La Suisse a négocié cette résolution et l’a soumise au vote du Conseil. La résolution souligne son engagement de longue date en faveur de la protection de la population civile, une priorité que le Conseil fédéral a fixée pour le mandat de la Suisse au Conseil de sécurité en 2023-2024.

Le nombre de conflits armés dans le monde augmente rapidement, passant d’une vingtaine à l’époque du changement de millénaire à plus de 120 aujourd’hui. Des millions de personnes sur presque tous les continents sont tributaires de l’aide humanitaire. Dans le même temps, les équipes humanitaires et le personnel de l’ONU qui fournissent cette aide subissent une pression de plus en plus forte et sont eux-mêmes la cible d’attaques. En 2023, plus de 500 travailleurs humanitaires ont été victimes de violences, et plus de 250 ont perdu la vie. Au cours des dix dernières années, le nombre de victimes parmi le personnel humanitaire a augmenté de plus de 50 %. Dans 90 % des cas, il s’agit d’employés nationaux ou locaux.

Le Conseil de sécurité de l'ONU adopte la résolution de la Suisse à New York.
Le 24 mai 2024, le Conseil de sécurité de l'ONU adopte la résolution de la Suisse pour la protection du personnel humanitaire. © UN Photo

La Suisse est fortement préoccupée par l’augmentation de la violence à l’encontre des personnes qui fournissent des secours. De telles attaques se produisent dans toutes les régions en conflit et entravent souvent les actions visant à sauver des vies. En tant que membre élu du Conseil de sécurité, la Suisse a donc négocié un projet de résolution sur la protection du personnel humanitaire et du personnel des Nations Unies. L'adoption de la résolution constitue un signe important pour la protection des civils. Elle était soutenue par un total de 98 États membres de l’ONU (coparrainages).

Par cette résolution, le Conseil de sécurité appelle concrètement les États membres de l’ONU à respecter les obligations qui leur incombent en vertu du droit international pour protéger le personnel humanitaire et celui de l’organisation, y compris les employés nationaux et locaux, ainsi que leurs installations et leurs biens. La résolution condamne la violence croissante exercée à l’encontre du personnel humanitaire et attire l’attention de la communauté internationale sur cette évolution négative. Le Conseil demande expressément à tous les États, ainsi qu’aux parties étatiques et non étatiques aux conflits de respecter et de protéger ces personnes. Le secrétaire général de l’ONU doit présenter au Conseil de sécurité, dans un délai de six mois, des recommandations concrètes sur la manière de mieux prévenir ces attaques et de lutter contre l’impunité. Le texte évoque également les menaces émergentes auxquelles le personnel est confronté, telles que la désinformation.

La résolution illustre la longue tradition humanitaire de la Suisse et réaffirme le droit international humanitaire, notamment dans la perspective du 75e anniversaire des Conventions de Genève, qui sera célébré en août de cette année. Le soutien et la protection des personnes en détresse constituent des éléments essentiels de la stratégie de politique extérieure 2024-2027 de la Suisse.

Article : le Conseil de sécurité des Nations Unies adopte une résolution de la Suisse

Résolution du Conseil de sécurité de l’ONU sur la protection du personnel humanitaire, 24 mai 2024 (PDF, 8 Pages, 251.8 kB, Anglais)

23.05.2024 – Le savoir-faire des États africains en matière de prévention des conflits doit être davantage mobilisé

«L'Afrique est placée sous le signe de nouvelles opportunités». C'est ce qu'écrivait le conseiller fédéral Ignazio Cassis dans l'avant-propos de la stratégie pour l'Afrique subsaharienne 2021-2024 du Conseil fédéral. C'est précisément ce potentiel qui était aujourd'hui au centre d'un débat ouvert du Conseil de sécurité de l'ONU, sous la présidence du Mozambique. «Nous pouvons continuer à mobiliser le potentiel des États africains sur la base de leur expérience en matière de prévention», a souligné l'ambassadrice suisse à l'ONU Pascale Baeriswyl à New York.

Deux femmes derrière un stand de marché rempli de tomates mûres en Ouganda.
La mobilisation du savoir-faire des États africains en matière de prévention des conflits peut apporter une contribution importante à la paix et à la sécurité en Afrique mais aussi dans le monde. © Keystone

L'Afrique continue d'être confrontée à des défis de différentes natures. L'instabilité et les conflits sur le continent africain trouvent leur origine dans un mélange de causes profondes: le manque de perspectives économiques, la faible présence de l'État dans certaines régions, la concurrence pour les ressources ainsi que les conséquences indirectes du changement climatique. Une prévention efficace des conflits doit tenir compte de tous ces facteurs d'instabilité et de leurs interactions.

À New York, la Suisse a souligné que les connaissances et les acquis des États africains, issus d'une tradition de plusieurs décennies de résolution des conflits et de médiation, présentaient un grand potentiel pour une prévention nationale forte des conflits. Le traitement du passé en fait également partie et constitue un pilier important pour l'instauration d'une paix durable. Il existe par exemple un tribunal spécial en Sierra Leone ou une commission vérité en Afrique du Sud pour l'établissement de la justice pour les victimes de violations des droits humains. De telles institutions servent en même temps à prévenir de futures atrocités et à promouvoir la réconciliation entre communautés.

Les États africains et l'Union africaine sont bien placés pour jouer un rôle important dans la prévention, non seulement sur le continent africain, mais aussi au niveau multilatéral. La représentante de la Suisse a souligné à New York le grand potentiel d'une coopération renforcée entre l'Union africaine et le Conseil de sécurité de l'ONU. En tant qu'organe, le Conseil peut tirer des enseignements des expériences des pays africains dans le domaine de la prévention des conflits. Ainsi, l'échange entre le Conseil de sécurité et l'Union africaine envisagé pendant la présidence suisse du Conseil de sécurité en octobre 2024 est un instrument important pour le partage mutuel d'informations.

Déclaration de la Suisse sur le renforcement du rôle des États africains pour la sécurité mondiale, Conseil de sécurité de l'ONU, 23.05.2024

21.05.2024 – Débat au Conseil de sécurité de l'ONU dans le cadre de la Semaine pour la protection des civils

En 1999, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté une résolution qui introduisait pour la première fois la protection des civils dans les conflits armés. Vingt-cinq ans plus tard, cette question, érigée en rempart pour la paix et la sécurité internationales, est de plus en plus confrontée à de sérieuses menaces. Face à des défis croissants, tels que les difficultés d'accès de l'aide humanitaire à Gaza, les violences sexuelles et les attaques indiscriminées contre les civils au Soudan, les attaques contre les infrastructures civiles en Ukraine et les trois millions de personnes déplacées suite au conflit au Myanmar, s’observe une érosion des principes du droit international humanitaire.

L'ambassadeur Thomas Gürber s'exprime au Conseil de sécurité de l'ONU.
Dans un contexte où la manière de mener la guerre change en permanence, les mécanismes de respect des règles internationales doivent être renforcés a souligné l'ambassadeur Thomas Gürber à New York. © DFAE

Le débat d'aujourd'hui au Conseil de sécurité de l'ONU, initié par le Mozambique, visait à réaffirmer l'importance historique des règles internationales mises en place au cours du siècle dernier, c'est-à-dire depuis la signature des Conventions de Genève il y a 75 ans. L'échange du jour avait pour but de renforcer la protection des civils dans le monde entier. Dans ce contexte, l'engagement des États membres de l'ONU et d'autres parties prenantes est essentiel pour le respect et la promotion des principes du droit international humanitaire et le renforcement des droits de l'homme.

Les Conventions de Genève sont la base de l'édifice normatif que nous avons construit pierre par pierre à partir des décombres des guerres afin de protéger les populations civiles.
Ambassadeur Thomas Gürber, secrétaire d'État suppléant du DFAE

«Les Conventions de Genève sont la base de l'édifice normatif que nous avons construit pierre par pierre sur les décombres des guerres afin de protéger les populations civiles. Il est donc difficile de comprendre pourquoi nous déconstruisons aujourd'hui notre propre œuvre en paroles et en actes», a déclaré le secrétaire d'État adjoint du DFAE Thomas Gürber lors du débat au Conseil. Des mécanismes plus solides sont nécessaires pour garantir le respect des règles et la responsabilité, d'autant plus dans un contexte où la nature et les méthodes de guerre évoluent en permanence.

Au Conseil de sécurité, la Suisse a fait appel au bon sens des parties au conflit. Elle demande notamment un accès rapide, sûr et sans entrave pour l'aide humanitaire, ce qui implique de facto une meilleure protection pour le personnel des organisations humanitaires. « Changeons cela! Assumons nos responsabilités», a conclu Thomas Gürber.

Article : La résolution du Conseil de sécurité sur la protection des civils a 25 ans

Déclaration de la Suisse lors du débat ouvert sur la protection des civils, Conseil de sécurité de l'ONU, 21.05.2024

20.05.2024 – Proche-Orient : la Suisse demande un cessez-le-feu immédiat et l'application des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est penché aujourd'hui sur la situation humanitaire et la détresse de la population civile au Proche-Orient. De nombreux civils continuent d'être tués et blessés dans la bande de Gaza en raison de la poursuite des hostilités. Des centaines de milliers de personnes ont été déplacées. Dans ces circonstances, la Suisse a demandé au Conseil de sécurité un cessez-le-feu immédiat et la fin de l'opération militaire en cours à Rafah. Les conséquences de cette opération sur la population civile de Rafah, qui subit depuis plus de sept mois des bombardements, des déplacements répétés et la faim, sont inacceptables. « La population a aujourd'hui besoin de soutien et ne peut plus supporter plus de souffrance », a souligné l'ambassadrice suisse à l'ONU Pascale Baeriswyl à New York.

Dans sa déclaration, la Suisse a fait référence aux nombreuses résolutions adoptées par le Conseil de sécurité pour condamner et faire cesser les attaques contre les civils, les prises d'otages et les actes de terrorisme. Les attaques terroristes du Hamas et les prises d'otages du 7 octobre, que la Suisse condamne avec la plus grande fermeté, sont contraires à toutes ces résolutions. La Suisse exiger toujours la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages.

Au Conseil, la Suisse a salué la possibilité d'acheminer l'aide humanitaire par voie maritime dans la bande de Gaza. Elle a en même temps souligné que l'aide humanitaire qui parvient actuellement dans la bande de Gaza est loin d'être suffisante. Elle a demandé que toutes les parties respectent leurs engagements de garantir l'accès humanitaire dans toute la bande de Gaza. En outre, il est essentiel que la protection du personnel humanitaire soit assurée par les parties afin qu'il puisse s'acquitter pleinement de ses tâches.

Au vu de la catastrophe humanitaire qui se déroule au Proche-Orient, la Suisse a appelé à la mise en œuvre immédiate des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. Celles-ci sont contraignantes en droit international et exigent de toutes les parties qu'elles respectent le droit international humanitaire et les droits de l'homme. En outre, la Suisse a réaffirmé son soutien à une solution négociée à deux États, dans laquelle Israël et la Palestine coexistent en paix, côte à côte, à l'intérieur de frontières sûres et reconnues. Une telle solution est la seule possibilité d'instaurer une paix durable au Proche-Orient.

Déclaration de la Suisse sur la situation au Proche-Orient, Conseil de sécurité de l'ONU, 20.05.2024

17.05.2024 – Rencontre en format Arria au Conseil de sécurité sur appel de la Suisse : mettre le potentiel de la science au service de la paix et de la sécurité

Le 17 mai 2024, la Suisse a organisé une réunion informelle du Conseil de sécurité de l'ONU qui a mis l'accent sur le renforcement de l'interaction entre la science et les travaux du Conseil de sécurité. À cette fin, elle a fait venir à New York des intervenants de deux institutions suisses centrales dans le domaine scientifique, le GESDA et l'ETH Zurich. «Le Conseil de sécurité a pour mandat de s'occuper des nombreuses crises qui secouent le monde. Mais même en ces temps difficiles, il est essentiel que nous adoptions une vision à plus long terme», a déclaré Thomas Gürber, secrétaire d'État adjoint du DFAE, devant le Conseil de sécurité. Les conflits dans le monde augmentent et les défis pour la paix et la sécurité globales deviennent de plus en plus complexes. Les conséquences du changement climatique aggravent les risques déjà existants, les nouvelles technologies influencent profondément nos sociétés et la désinformation entame la confiance entre les États.

Thomas Gürber, secrétaire d'État suppléant du DFAE, lors de son discours à la réunion en format Arria au Conseil de sécurité de l'ONU.
Thomas Gürber, secrétaire d'État adjoint du DFAE, souligne au Conseil de sécurité de l'ONU l'importance de la science pour la paix et la sécurité dans le monde. © DFAE

La réunion organisée par la Suisse avait pour objectif de recueillir des perspectives sur la manière dont le Conseil de sécurité pourrait renforcer son interaction avec la science afin de mettre les connaissances fondées sur des preuves au service de la paix et de la sécurité. La science a le potentiel de renforcer la confiance entre les États. «La confiance repose sur la compréhension mutuelle, mais aussi sur des faits et des connaissances fiables. Les acteurs scientifiques disposent des instruments et sont expérimentés pour justement produire ces connaissances fiables», a souligné Thomas Gürber à New York. Il faut que le Conseil de sécurité agisse avec détermination sur la base des connaissances scientifiques afin de comprendre, d'anticiper et de traiter les risques pour la paix et la sécurité.

Pour s'en assurer concrètement, la Suisse encourage par exemple déjà les échanges entre les États membres de l'ONU et le monde académique afin de mieux comprendre les multiplicateurs de risques de conflits ciblés, comme le changement climatique, dans certains contextes d'intervention des missions de paix de l'ONU. Elle peut s'appuyer sur l'expérience acquise dans le cadre de l'initiative suisse «Blue Peace», dans laquelle elle associe des connaissances approfondies au dialogue politique afin de promouvoir la coopération régionale et transfrontalière sur la gestion pacifique de ressources en eau limitées. L'objectif à long terme de la Suisse est que l’ONU travaille avec les outils et les méthodes les plus récents, basés sur des données et des connaissances scientifiques. Cela recèle un grand potentiel pour un meilleur soutien du travail du Conseil de sécurité et des missions de paix de l'ONU sur le terrain.

Article : Entretien avec GESDA et l'EPFZ sur le potentiel de la science pour la paix et la sécurité

Communiqué de presse : Conseil de sécurité de l'ONU : exploiter le potentiel de la science pour et de la sécurité, 17.05.2024

Déclaration de la Suisse sur l'exploitation du potentiel de la science pour la paix et la sécurité, Conseil de sécurité de l'ONU, 17.05.2024

15.05.2024 – Bosnie et Herzégovine : des perspectives d’avenir pour les jeunes, la confiance dans les institutions et le traitement du passé sont essentiels pour une paix durable

Près de 30 ans se sont écoulés depuis la fin du conflit armé en Bosnie-Herzégovine. L'accord de paix de Dayton, signé par les parties au conflit le 14 décembre 1995, a jeté les bases de la formation d'un État multiethnique doté d'un gouvernement démocratiquement élu et de la paix en Bosnie-Herzégovine. Cependant, des tensions entre les différents groupes ethniques de la société restent vives. «La Suisse réaffirme son engagement à soutenir la Bosnie-Herzégovine sur la voie de la paix, de la stabilité et de la prospérité et à construire un avenir uni pour la jeune génération», a souligné la Suisse au Conseil de sécurité.

Les restes humains d'une personne disparue depuis 1995 sont enterrés dans un cimetière en Bosnie-Herzégovine.
Aujourd'hui encore, des restes humains de victimes bosniaques musulmanes, tuées lors de l'offensive serbe de 1995, sont identifiés et enterrés. L'élucidation du sort des personnes disparues est centrale pour le traitement du passé. © Keystone

Un moyen décisif pour y parvenir est la création de perspectives pour la population dans tout le pays. La Direction du développement et de la coopération (DDC) soutient par exemple sur place le projet «Youth for Change», mis en œuvre par la fondation Mozaik, afin de mobiliser de jeunes entrepreneurs et leur donner l’opportunité de favoriser la mutation économique et politique en Bosnie-Herzégovine. L'objectif du projet est d'encourager, entre 2016 et 2026, les jeunes innovateurs à défendre des valeurs économiques et sociales inclusives et à créer des emplois. Ils jouent un rôle de modèle pour les autres jeunes et contribuent à la prospérité du pays, et donc au bien-être général. Plus de 450 000 personnes dans tout le pays ont participé au projet jusqu'à présent.

Au-delà de la création de perspectives, il faut renforcer la confiance de la société dans le fonctionnement des institutions de l'État en Bosnie-et-Herzégovine, dans l'ordre constitutionnel et dans la protection des libertés fondamentales. Cela constitue la base d'une société démocratique, pacifique et stable. La Suisse a également souligné au Conseil de sécurité que toutes les parties devaient redoubler d'efforts pour promouvoir la coexistence pacifique et la réconciliation et s'abstenir de tout discours de haine et de toute rhétorique de division. De même, le traitement historique et juridique du passé est nécessaire pour prévenir la violence et instaurer une paix durable.

Déclaration de la Suisse sur la situation en Bosnie et Herzégovine, Conseil de sécurité de l'ONU, 15.05.2024

29.04.2024 – La Suisse soutient la prolongation de la mission de l'ONU au Sud-Soudan

Le Conseil de sécurité de l'ONU a prolongé aujourd'hui le mandat de la Mission des Nations Unies au Sud-Soudan (MINUSS) d'une année supplémentaire. La Suisse a soutenu cette résolution à New York, car la MINUSS apporte une contribution importante à la protection de la population civile et à la promotion d'une paix durable, deux priorités de son siège au Conseil. Les tâches de la MINUSS comprennent la promotion de la mise en œuvre de l'accord de paix, le renforcement du droit international humanitaire et des droits de l'homme ainsi que le soutien logistique aux programmes humanitaires dans le pays.

Deux véhicules tout-terrain blancs portant les inscriptions "UN" et "Ambulance" sont garés sur une place sablonneuse.
Une équipe médicale de la Mission des Nations unies au Soudan du Sud (MINUSS) fournit des soins aux civils sud-soudanais à Juba, la capitale du pays. © UN Photo

Après des décennies de conflit, le Soudan du Sud a obtenu son indépendance politique en 2011. Mais dès 2013, le nouveau gouvernement est tombé et une guerre civile a commencé. Celle-ci n'a pris fin qu'en 2018 après la signature d’un accord de paix. Mais cette paix vacille: les nombreux problèmes qui ont déchiré la société sont toujours présents et les traumatismes profonds des guerres récentes restent. Les réformes politiques qui permettraient de relever ces défis ne sont pas encore dues. Des élections sont prévues pour décembre 2024, mais rien n’indique qu'elles auront bien lieu à cette date.

Le 5 mars 2024, la Suisse avait déjà souligné son soutien total au mandat de la MINUSS lors d'une séance d'information publique du Conseil de sécurité. Elle a en outre souligné à l'époque des aspects essentiels pour la stabilité et la sécurité au Sud-Soudan. Il s'agit d'une part la création d'un environnement sûr et protégé pour la tenue d'élections. Des élections libres, équitables et inclusives, mission que la résolution adoptée aujourd'hui confie également à la MINUSS, sont essentielles pour la mise en œuvre de l'accord de paix de 2018. D'autre part, la situation humanitaire, déjà précaire, doit être améliorée. Celle-ci s'est encore nettement aggravée en raison de la guerre qui sévit au Soudan depuis la mi-avril 2023. Jusqu'à présent, plus d'un demi-million de Soudanais ayant fui le pays ont trouvé refuge au Sud-Soudan. L'afflux de personnes en provenance du Soudan renforce les tensions économiques, sociales et politiques existantes et a un impact négatif sur la sécurité alimentaire fragile au Sud-Soudan. L’incertitude alimentaire était déjà grande en raison des conflits, des déplacements de population et du changement climatique. Un accès humanitaire rapide et sans entrave est essentiel pour fournir de l'aide aux personnes dans le besoin. De même, le personnel humanitaire doit être protégé en toutes circonstances.

Une paix fragile au Soudan du Sud 

Déclaration de la Suisse sur la situation au Sud-Soudan, Conseil de sécurité de l'ONU, 05.03.2024  

22.04.2024 – Favoriser la tenue d’élections libres, équitables et sûres en Haïti

Haïti est actuellement en proie à une crise multidimensionnelle ; la situation sécuritaire dans le pays se détériore de façon significative. Les gangs criminels contrôlent toujours de vastes zones de la capitale Port-au-Prince et étendent leur influence à d'autres régions du pays. La violence entre gangs, les déplacements internes, les violations des droits de l'homme, les enlèvements et les violences sexuelles minent toujours les perspectives de paix sur l’île. L'escalade de violence a des conséquences dramatiques sur la population civile.

Une jeune femme dans un site de déplacés internes à Port-au-Prince.
La capitale d'Haïti a connu une journée calme, sans affrontements entre les gangs et la police, ce qui a permis aux gens de se rendre à l'église et au marché. © Keystone

Un Conseil présidentiel de transition a été formé dans le but de nommer un nouveau premier ministre intérimaire ainsi qu’un Conseil des ministres. Facilitée par la CARICOM, la Communauté des Caraïbes, la création d’un conseil présidentiel de transition doit favoriser la tenue d’un dialogue intra-haïtien inclusif et participatif, seule condition pour parvenir à une solution politique à la crise. Il aura le rôle difficile de favoriser la tenue d’élections libres, participatives, équitables et sûres.

Durant son intervention lors d’un briefing tenu aujourd’hui au Conseil de sécurité de l’ONU, la Suisse a salué la récente formation du Conseil présidentiel de transition ainsi que le rôle de facilitation opéré par la CARICOM. « Compte tenu de l'importance de la phase de transition politique ouverte par ces mesures encourageantes, il est essentiel qu'elles soient mises en œuvre rapidement, de manière inclusive, sans créer un vide politique susceptible de perturber davantage la fragile situation sécuritaire », a déclaré Adrian Hauri au Conseil.

Répondre aux espoirs de la population haïtienne

La Suisse a par ailleurs rappelé que l’aide humanitaire doit être augmentée de manière significative pour répondre aux besoins de la population haïtienne. Près de la moitié des Haïtiens souffre en effet d’insécurité alimentaire à cause de la violence des gangs, notamment en raison des restrictions de mouvement et des difficultés d’approvisionnement dans l’ensemble du pays. Elle a également salué le travail et les efforts consentis par le personnel du Bureau intégré des Nations unies (BINUH) en Haïti.

La Suisse a enfin appelé la communauté internationale à utiliser tous les moyens disponibles pour soutenir la Police nationale d’Haïti. La Suisse a notamment appelé au déploiement dans les plus brefs délais de la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MMSS), autorisée le 2 octobre dernier par le Conseil de sécurité de l’ONU. « La situation est à un point de bascule et il pourrait bientôt être trop tard pour agir, a rappelé la Suisse durant son intervention. Le Conseil de sécurité ainsi que la communauté internationale doivent poursuivre leurs efforts pour répondre aux espoirs de la population haïtienne. »

Déclaration de la Suisse sur la situation en Haïti, Conseil de sécurité de l'ONU, 22.04.2024

22.04.2024 – L'instauration de la confiance essentielle à la normalisation des relations entre la Serbie et le Kosovo

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni aujourd'hui autour de la situation actuelle au Kosovo en présence du président de la Serbie, Aleksandar Vučić, et de la présidente du Kosovo, Vjosa Osmani. Dans sa déclaration, la Suisse a souligné que la confiance entre les deux pays devait encore être renforcée dans l'intérêt des deux peuples. Pour ce faire, les deux parties doivent miser sur une rhétorique modérée, viser de nouveaux progrès dans le processus de normalisation mené par l'UE et faire suivre les engagements déjà pris d'actions concrètes.

Les drapeaux de la Suisse et du Kosovo se trouvent côte à côte au Palais fédéral ouest.
Au Kosovo, la Suisse encourage l'instauration de la confiance entre les communautés kosovare et serbe, et notamment dans la gestion de leur passé. © Keystone

Par le biais de ses bons offices, la Suisse œuvre à l'établissement de relations constructives entre les parties. Ainsi, depuis 2015, elle organise des rencontres parallèles au dialogue mené par l'UE afin de permettre un contact direct entre les représentants des partis politiques du Kosovo et de la Serbie. "Les deux parties partagent la responsabilité de faire diminuer les tensions", a souligné la Suisse au Conseil de sécurité.

Pour empêcher toute escalade, il est essentiel d'instaurer une confiance mutuelle entre les ethnies. Un aspect important dans ce domaine est le travail de mémoire et la gestion du passé. La Suisse a par exemple soutenu le Kosovo dans la mise en place d'une commission de vérité et de réconciliation. Elle aide également les familles à faire la lumière sur le sort des personnes disparues ou captives.

Dans le cadre de sa coopération internationale au Kosovo, la Suisse concentre son soutien sur trois domaines thématiques : la gouvernance démocratique et la paix, le développement économique durable ainsi que le changement climatique, l'eau et la santé. En outre, les aspects d'égalité des sexes sont pris en compte dans tous les projets.

Déclaration de la Suisse sur la situation au Kosovo, Conseil de sécurité de l'ONU, 22.04.2024

19.04.2024 – L'OSCE est un pilier central de l'architecture de paix en Europe

L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et le Conseil de sécurité de l'ONU partagent le même objectif : instaurer et maintenir la paix et la sécurité. Le Conseil de sécurité s’engage dans ce mandat au niveau mondial, l'OSCE au niveau régional. La coopération entre les deux organes multilatéraux est essentielle. Ce thème était au centre d'un briefing du Conseil de sécurité aujourd'hui.

Des véhicules tout-terrain blancs de l'OSCE sont garés sur un parking dans une zone de conflit.
L'OSCE observe notamment et joue un rôle de médiateur dans les zones de conflit, contribuant ainsi à la prévention et à la gestion des conflits. © Keystone

La création de l'OSCE il y a près de 50 ans a jeté les bases d'un ordre pacifique fondé sur des règles dans la région de l'OSCE - comme le prévoit également la Charte de l'ONU. La guerre contre l'Ukraine a ébranlé l'OSCE et l'a placée devant de nouveaux défis, mais elle continue d'apporter une contribution importante à la stabilité dans de nombreuses régions de notre continent. En Abkhazie et en Ossétie du Sud, par exemple, elle contribue à la prévention et à la gestion pacifique des conflits. Ou dans les Balkans occidentaux, où l'OSCE promeut la gouvernance démocratique, y compris les élections, les droits de l'homme ainsi que les activités économiques et l'implication des jeunes dans les processus politiques. Ce sont tous des facteurs essentiels pour une paix durable - une priorité de la Suisse pour son adhésion au Conseil de sécurité de l'ONU.

En tant que médiateur et observateur impartial et grâce à son observation indépendante des élections, l'OSCE est un pilier central de l'architecture de la paix et de la sécurité en Europe, surtout en période de pressions accrues. Parallèlement à son siège au Conseil de sécurité de l'ONU, la Suisse s'engage également au sein de l'OSCE pour un multilatéralisme et une paix efficaces. Elle attache une grande importance à la cohérence entre les deux organes. Pour une Europe sûre, il faut aussi une OSCE forte et capable d'agir.

Déclaration de la Suisse, briefing OSCE, Conseil de sécurité de l'ONU, 19.04.2024

18.04.2024 – Demande d’adhésion de la Palestine comme État membre à part entière de l’ONU

La demande d’adhésion de la Palestine comme État membre à part entière de l’ONU n’a pas été soumise à l’Assemblée générale de l’ONU en raison du veto qu’y ont opposé les États-Unis le 18 avril au sein du Conseil de sécurité. La Suisse s’est abstenue lors du vote. Après avoir bien considéré tous les intérêts en jeu et consulté les présidents des commissions de politique extérieure du Parlement, le Conseil fédéral est arrivé à la conclusion que l’adhésion de la Palestine en tant que membre à part entière de l’ONU n’était pas, pour l’heure, de nature à favoriser un apaisement de la situation et les efforts de paix au Proche-Orient. La Suisse demeure attachée à la solution à deux États.

Depuis 2012, la Palestine a un statut d’État observateur aux Nations Unies. Elle a réactivé, le 2 avril 2024, la demande d’adhésion en tant que membre à part entière de l’ONU qu’elle avait faite en 2011 et qui n’était jamais allée à son terme. Conformément à la Charte de l’ONU, l’admission d’un nouveau membre se fait sur décision de l’Assemblée générale. Avant de parvenir à ce stade, le Conseil de sécurité doit émettre une recommandation positive à l’égard de la demande d’adhésion. Les États-Unis ayant opposé leur veto à la recommandation, la demande ne sera pas soumise au vote à l’Assemblée générale.

La Suisse estime qu’eu égard à la situation très instable au Proche-Orient et dans une perspective globale de politique de paix, l’adhésion pleine et entière de la Palestine à l’ONU n’est pas appropriée à l’heure actuelle. C’est pourquoi le Conseil fédéral a décidé de s’abstenir lors du vote au Conseil de sécurité de l’ONU sur la demande palestinienne. Cette décision a fait suite à une évaluation complète de la situation géopolitique globale et à la consultation des présidents des commissions de politique extérieure des Chambres fédérales, selon l’art. 152, al. 4 de la loi sur le Parlement. La Suisse estime qu’il serait mieux de procéder à l’adhésion de la Palestine aux Nations Unies en tant que membre à part entière à un moment où une telle mesure s’insérerait dans la logique d’une paix émergente.

La Suisse demeure attachée à la solution à deux États. Le Conseil fédéral est convaincu, comme cela a été souligné dans la stratégie MENA 2021-2024, que seule une solution à deux États négociée par les deux parties, conformément au droit international et aux paramètres convenus au niveau international, peut conduire à une paix durable au Proche-Orient.

Déclaration de la Suisse après le vote, Conseil de sécurité de l'ONU, 18.04.2024

Communiqué de presse: Demande d’adhésion de la Palestine comme État membre à part entière de l’ONU, 18.04.2024

Actualité: Situation au Proche-Orient

18.04.2024 – Proche-Orient : la solution à deux Etats est la base d'une paix durable

Dans le cadre d'un débat ministériel, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est penché sur la situation actuelle au Proche-Orient. Au vu des derniers développements et de l'escalade de la spirale de la violence, la Suisse a souligné dans sa déclaration la nécessité urgente de la désescalade et du respect du droit international. « Le respect de la Charte de l’ONU, du droit international humanitaire et des droits de l’homme doit guider toutes les parties aux conflits », a déclaré l'ambassadrice suisse à l'ONU au Conseil de sécurité.

Depuis les actes terroristes du Hamas du 7 octobre, que la Suisse condamne avec la plus grande fermeté, le Conseil de sécurité a adopté trois résolutions qui n'ont pas été appliquées. A New York, la Suisse a exigé aujourd'hui leur mise en œuvre immédiate. « Le cessez-le-feu exigé par la résolution du 25 mars exigé par la résolution 2728 n’a pas été respecté, tous les otages n’ont pas été libérés et de nombreux civils sont chaque jour victimes des combats », a rappelé l'ambassadrice suisse à l'ONU.

La situation humanitaire déjà dramatique dans la bande de Gaza se détériore à vue d'œil, une famine est imminente. L'aide humanitaire doit pouvoir être acheminée sans entrave par tous les points de passage possibles et distribuée dans tout Gaza, y compris dans le nord. En outre, la Suisse a réitéré sa demande de libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages restants.

Parallèlement, la situation en Cisjordanie ne doit pas être oubliée. La violence y a atteint un niveau record, notamment la violence des colons, que la Suisse condamne.

A New York, la Suisse a appelé toutes les parties au strict respect du droit international humanitaire. Elle reste convaincue que la base d'une paix durable au Proche-Orient repose sur une solution à deux Etats. Seule cette solution, négociée par les deux parties dans le respect du droit international, peut conduire à une paix durable entre Israéliens et Palestiniens. « La Suisse est prête à contribuer de manière constructive à une telle solution », a souligné l'ambassadrice suisse à New York.

Déclaration de la Suisse sur la situation au Proche-Orient, Conseil de sécurité de l'ONU, 18.04.2024

17.04.2024 – Les jeunes jouent un rôle central pour la paix

Le 17 avril 2024, dans le cadre d'un débat ouvert, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est penché sur le rôle des jeunes pour la paix dans le bassin méditerranéen. La Suisse est convaincue de la nécessité d’offrir aux jeunes de bénéficier d'un environnement épanouissant dans lequel ils et elles peuvent contribuer à la cohésion sociale, à l'apaisement des tensions et à l'économie.

« Le destin de chaque nation dépend de sa jeunesse », dit un proverbe arabe, une langue parlée par de nombreux jeunes dans la région de la Méditerranée. Les jeunes y jouent un rôle important dans la promotion de la paix. De nombreux jeunes hommes et femmes du bassin méditerranéen ont grandi au milieu des guerres et des conflits, par exemple en Bosnie-Herzégovine, en Syrie ou au Proche-Orient. Aux conflits s'ajoutent d'autres défis comme le manque de perspectives économiques, les obstacles à la participation politique et les conséquences négatives du changement climatique, qui se font particulièrement ressentir dans le bassin méditerranéen.

Des jeunes se tiennent sur un escalier.
Les barrières juridiques et institutionnelles doivent être levées pour que les idées des jeunes en faveur de la paix soient entendues. © Keystone

Dans leur quête vers une vie meilleure, ces jeunes ont de plus en plus tendance à perdre confiance dans les institutions étatiques. L'absence de protection de l'État, les déplacements forcés ou les arrestations arbitraires sont autant de facteurs qui accélèrent cette perte de confiance. Malgré cela, de nombreux jeunes des pays méditerranéens font preuve de résilience et s'engagent pour un avenir meilleur. Leur résilience et leur élan sont des piliers centraux pour l'instauration d'une paix durable – une priorité de la Suisse pour son mandat au Conseil de sécurité de l'ONU.

« La volonté des jeunes à s'engager ne fait aucun doute. Ce qu'il faut, c'est la volonté des dirigeantes et dirigeants politiques à faire leur part », a déclaré l'ambassadrice suisse à l'ONU Pascale Baeriswyl au Conseil. Dans sa déclaration à New York, la Suisse a souligné les éléments nécessaires à la pleine participation et au développement du potentiel des jeunes : Autonomisation, valorisation et protection. Premièrement, les jeunes ont besoin de perspectives économiques durables pour favoriser la confiance et la participation politique. En Bosnie-Herzégovine, par exemple, la Suisse soutient les jeunes dans le développement de compétences professionnelles dans le cadre du projet « Youth for Change ». En outre, les barrières juridiques et institutionnelles doivent être levées pour que les idées des jeunes pour la paix soient entendues. Pour le Conseil de sécurité, cela pourrait signifier, par exemple, une meilleure mise en œuvre de ses résolutions sur la jeunesse, la paix et la sécurité à travers la création d’un plan d'action. Enfin, les jeunes ont besoin de plates-formes hors ligne et en ligne dans lesquelles ils et elles peuvent s'exprimer sans crainte de représailles. Les discours de haine et la discrimination doivent céder la place au dialogue interculturel et intergénérationnel.

Déclaration de la Suisse sur le rôle des jeunes pour la paix, Conseil de sécurité de l'ONU, 17.04.2024

05.04.2024 – Proche-Orient : réunion d'urgence sur une menace de famine et les attaques contre les travailleurs humanitaires

Le Conseil de sécurité de l'ONU a débattu, lors d'une réunion d'urgence aujourd'hui, de la grave insécurité alimentaire dans la bande de Gaza et des attaques contre les travailleurs humanitaires. La réunion a été, entre autres, convoquée par la Suisse. Malgré l'adoption de la résolution du 25 mars 2024 demandant un cessez-le-feu immédiat, les combats se poursuivent. Le manque d'accès à la nourriture et l'approvisionnement insuffisant en eau qui en résultent sont catastrophiques pour la population civile. Selon les données de l'UNICEF, la malnutrition chez les enfants dans la bande de Gaza n'a jamais atteint un niveau aussi précaire dans le monde.

Lors d'une réunion d'urgence, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est penché aujourd'hui sur la situation catastrophique de la sécurité alimentaire dans la bande de Gaza et sur les attaques contre le personnel humanitaire.
Lors d'une réunion d'urgence, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est penché aujourd'hui sur la situation catastrophique de la sécurité alimentaire dans la bande de Gaza et sur les attaques contre le personnel humanitaire. UN Photo

Seule l'acheminement d’aide humanitaire peut y remédier. Mais l'insécurité généralisée et les restrictions de mouvement obligent les organisations humanitaires à suspendre leur travail. « La bande de Gaza est devenue l'endroit le plus dangereux pour les humanitaires », a souligné l'ambassadeur suisse Adrian Hauri et chargé d'affaires au Conseil de sécurité de l'ONU. La Suisse a exprimé à New York son profond respect pour tous les travailleurs humanitaires qui risquent leur vie chaque jour au Proche-Orient. « Nos pensées vont aujourd’hui aux organisations et familles des quelque deux cents travailleurs et travailleuses humanitaires qui ont été tués à Gaza depuis le 7 octobre. Les attaques contre les humanitaires constituent une violation du droit international humanitaire et doivent cesser immédiatement », a déclaré Adrian Hauri.

La Suisse a rappelé au Conseil que la Cour internationale de justice avait exigé d'Israël qu'il coopère étroitement avec l'ONU afin de garantir l’acheminement par toutes les parties concernées des services de base et de l'aide humanitaire dont le pays a urgemment besoin. Elle a, en conséquence, de nouveau appelé les parties au strict respect du droit international, en particulier du droit international humanitaire et des droits de l'homme. La Suisse a aussi insisté sur la mise en application de toutes les résolutions sur le Proche-Orient adoptées par le Conseil de sécurité depuis l'escalade de la violence en octobre dernier. « Un cessez-de-feu immédiat est le seul moyen de ne pas perdre plus de vies civiles », a souligné l'ambassadeur suisse. En outre, tous les otages encore détenus à Gaza doivent être libérés immédiatement et sans condition.

Déclaration de la Suisse sur la situation au Proche-Orient, Conseil de sécurité de l'ONU, 05.04.2024

04.04.2024 – Aggravation des conflits au Myanmar : la Suisse demande des mesures

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est penché sur la situation au Myanmar. Depuis le coup d'État militaire de 2021, le pays se trouve dans une profonde crise politique, sociale, économique et humanitaire. Dans différentes régions du pays, des groupes armés mènent depuis de nombreuses années une lutte contre l'armée. L'escalade constante de la violence a des conséquences catastrophiques pour la population civile. Des violations des droits de l'homme et des déplacements internes à grande échelle sont perpétrés dans tout le pays.

Une femme et un enfant sont visibles sur fond d'abris provisoires mis en place pour les réfugiés rohingyas déplacés.
La crise des Rohingyas n'est pas résolue depuis 2017. Plus d'un million de personnes ont été chassées du Myanmar et vivent aujourd'hui dans des camps au Bangladesh, sans perspective de retour en toute sécurité. © Keystone

Au Conseil, la Suisse a condamné l'escalade des conflits armés depuis la prise de pouvoir par les militaires et a appelé au dialogue entre toutes les parties au conflit afin de trouver une solution politique. Les rapports indépendants selon lesquels de possibles crimes de guerre et crimes contre l'humanité auraient eu lieu au Myanmar attisent la préoccupation. Au Conseil, la Suisse a appelé les parties au conflit à respecter leurs obligations en matière de droit international humanitaire et de droits de l'homme. Elle a en outre souligné à New York que toutes les parties sont tenues d’assurer un accès humanitaire rapide et sans entrave. La protection de la population civile et du personnel humanitaire et médical doit être garantie. En outre, l'étroite collaboration entre l'ONU et les acteurs régionaux tels que l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) est essentielle pour la médiation ainsi que pour la fourniture de l'aide humanitaire.

Dans sa déclaration, la Suisse a souligné que le Conseil de sécurité de l'ONU doit jouer un rôle plus actif dans l'instauration de la paix et de la sécurité au Myanmar. C'est pourquoi elle est résolument prête à soutenir les mesures du Conseil pour la réduction de la violence, la protection de la population civile et l'accès humanitaire.

Déclaration de la Suisse sur la situation au Myanmar, Conseil de sécurité de l'ONU, 04.04.2024

02.04.2024 – Proche-Orient: frappe aérienne contre le consulat iranien à Damas

La Suisse condamne la frappe aérienne contre le consulat iranien dans la capitale syrienne Damas, qui a fait plusieurs morts et blessés. Cette frappe aérienne accroît considérablement le risque d'une escalade majeure dans la région. La spirale de l'escalade doit s'arrêter immédiatement. La Suisse appelle toutes les parties au dialogue et à la plus grande retenue afin d'éviter une nouvelle aggravation de la situation et de trouver une solution. La Suisse a également souligné cela aujourd'hui lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU à New York.

Déclaration de la Suisse sur l'attaque aérienne contre le consulat iranien à Damas, Conseil de sécurité de l'ONU, 02.04.2024

28.03.2024 – Le mandat du Groupe d’experts du Comité des sanctions contre la Corée du Nord ne sera pas prolongé

La prolongation du mandat du Groupe d’experts du Comité des sanctions contre la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a échoué aujourd'hui en raison de veto russe au Conseil de sécurité de l'ONU. Depuis 2006, le Conseil de sécurité impose des sanctions à la RPDC dans le but de mettre un terme à son programme d'armes nucléaires et de missiles. Les sanctions comprennent différentes mesures telles que des restrictions commerciales, des restrictions financières ou un embargo sur les armes, qui ont pour but de stopper le flux de ressources et de technologies qui pourraient être utilisées pour les programmes militaires de la RPDC.

Un camion transportant un missile balistique lors d'un défilé militaire en Corée du Nord.
La Suisse s'engage activement contre la prolifération des armes nucléaires et a donc soutenu la résolution visant à prolonger le mandat du Groupe d’experts du Comité des sanctions contre la Corée du Nord. © Keystone

Le Groupe est composé d’experts indépendants. Ils sont nommés par le Conseil de sécurité pour surveiller la mise en œuvre des sanctions du Conseil. Le rôle principal du Groupe est d'enquêter sur la mise en œuvre des sanctions et d'en faire rapport au Conseil de sécurité. Les experts recueillent des informations sur les violations potentielles, les analysent et recommandent des mesures pour faire appliquer les sanctions. Par son travail, le Groupe d'experts contribue à améliorer la mise en œuvre des sanctions.

La Suisse a soutenu à New York la résolution visant à prolonger le mandat du Groupe d'experts et regrette la décision prise aujourd'hui par le Conseil. Dans sa politique étrangère, elle s'engage activement contre la prolifération des armes nucléaires et continue d'assumer ses responsabilités au sein du Conseil de sécurité de l'ONU en tant que présidente du Comité des sanctions pour la RPDC. Dans ce rôle, la Suisse cultive le consensus entre les membres du Conseil et s’engage pour le fonctionnement du Comité dans un contexte de tensions politiques accrues. Elle poursuivra cet engagement après la décision prise aujourd'hui par le Conseil.

Déclaration de la Suisse après le vote, Conseil de sécurité de l'ONU, 28.03.2024

Déclaration à la presse de la Suisse, New York, 28.03.2024

25.03.2024 – Proche-Orient : le Conseil de sécurité de l'ONU appelle à un cessez-le-feu immédiat

Le 25 mars 2024, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté une résolution sur la situation au Proche-Orient. Le Conseil demande ainsi un cessez-le-feu immédiat jusqu’à la fin du ramadan et qui devrait aboutir sur un cessez-le-feu durable et soutenu. La résolution a été soumise au vote du Conseil de sécurité par la Suisse et les neuf autres membres non permanents du Conseil en tant que co-Penholders.

Après plusieurs vetos, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté aujourd'hui, pour la première fois depuis le 7 octobre 2023, une résolution demandant un cessez-le-feu immédiat au Proche-Orient. La Suisse, qui a joué un rôle déterminant dans la recherche d'une solution entre les membres du Conseil durant les négociations, se félicite de cette adoption. Au vu des conséquences dramatiques du conflit sur la population civile, il était indispensable que le Conseil de sécurité émette un appel clair. 

Le Conseil de sécurité de l'ONU vote.
Le 25 mars 2024, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté une résolution sur la situation au Proche-Orient. Le Conseil demande ainsi un cessez-le-feu immédiat jusqu’à la fin du ramadan. © DFAE

La résolution contient d'autres requêtes, essentielles pour la Suisse : le Conseil réitère son exigence que toutes les parties respectent leurs obligations en vertu du droit international, y compris le droit international humanitaire et les droits de l'homme. La résolution exige la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages, la protection de la population civile et la garantie de l'accès de l'aide humanitaire. En outre, le Conseil déplore tous les actes de terrorisme et rappelle que les prises d'otages sont interdites par le droit international.

Dans sa déclaration après le vote, la Suisse a souligné l'importance de cette résolution. Elle s'attaque aux besoins les plus urgents sur le terrain et doit être mise en œuvre sans délai, ceci dans la perspective d'un cessez-le-feu durable et soutenu. La Suisse a réitéré à New York sa condamnation des actes terroristes du Hamas du 7 octobre et a souligné une nouvelle fois que la solution des deux États est la seule condition pour assurer la paix et une cohabitation digne et sûre d’Israël et de la Palestine en tant qu’États voisins.

La Suisse a œuvré sans relâche avec tous les membres du Conseil pour permettre l'adoption de cette résolution. La décision prise aujourd'hui par le Conseil souligne l’influence que les membres non permanents du Conseil peuvent exercer malgré les blocages pour permettre au Conseil de sécurité d'assumer son mandat de maintien de la paix et de la sécurité internationales.

Déclaration de la Suisse après le vote, 25.03.2024

22 .03.2024 – Proche-Orient : la résolution des États-Unis échoue au Conseil de sécurité de l'ONU en raison d'un double veto

Une résolution présentée par les États-Unis sur la situation au Proche-Orient a échoué aujourd'hui au Conseil de sécurité de l'ONU en raison du veto de la Russie et de la Chine. La résolution soulignait la nécessité d'un cessez-le-feu immédiat et durable à Gaza. Pour atteindre cet objectif, la résolution soutenait les négociations diplomatiques en cours, menées par les États-Unis, le Qatar et l'Égypte. Cette résolution exigeait également, entre autres, que les parties respectent leurs obligations en vertu du droit international et appelait à une augmentation de l'aide humanitaire. La Suisse estime qu'il est nécessaire de mettre en place un cessez-le-feu humanitaire immédiat. Une telle mesure doit notamment faciliter la libération des otages et l'acheminement immédiat de l'aide humanitaire vers et à l'intérieur de la bande de Gaza. La Suisse a soutenu la résolution à New York et en regrette le dénouement. Il est urgent que le Conseil de sécurité appelle les parties à respecter le droit international humanitaire et à protéger la population civile.

Dans sa déclaration après le vote, la Suisse a souligné que l'adoption de cette résolution aurait constitué un appel clair aux parties pour qu'elles respectent pleinement leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et des droits de l'homme. La résolution aurait également incité à œuvrer en faveur d’un cessez-le-feu durable, près de six mois après les actes de terreur perpétrés par le Hamas, que la Suisse a condamnés. En outre, la résolution aurait souligné l'importance cruciale d'une solution à deux États, seule base pour la paix et la sécurité dans la région

Déclaration après le vote de la résolution des États-Unis, Conseil de sécurité de l'ONU, 22.03.2024

18.03.2024 – Haïti: la population civile souffre de la violence entre gangs

La situation sécuritaire en Haïti se détériore de façon significative. Les gangs criminels contrôlent de vastes zones de la capitale Port-au-Prince et étendent leur influence à d'autres régions du pays. La violence entre gangs, les expulsions, les violations des droits de l'homme, les enlèvements et les violences sexuelles sont en nette augmentation et minent la paix, la stabilité et la sécurité en Haïti et dans la région. L'escalade de la violence, qui a récemment conduit à la libération de milliers de prisonniers de différentes prisons, a des conséquences catastrophiques sur la population civile. Selon les chiffres de l'ONU, plus de cinq millions de personnes sont menacées de famine aiguë en Haïti. 

Une famille avec un enfant fuit la violence en Haïti avec ses biens dans une brouette.
La violence entre gangs en Haïti a provoqué le déplacement d'environ 360 000 personnes à l'intérieur du pays. © Keystone

En octobre dernier, le Conseil de sécurité de l'ONU a autorisé l'envoi d'une mission multinationale d'assistance à la sécurité en Haïti. Alors que le Kenya s'est déclaré prêt à diriger la mission de police, l'envoi a été retardé en raison de processus politiques internes. Face à l'aggravation de la situation en Haïti, le Conseil de sécurité a récemment débattu de la situation de crise à trois reprises en l'espace de deux semaines. La semaine dernière, le Conseil a appelé, dans une déclaration, les acteurs concernés à agir. Il a condamné la violence et a demandé aux bandes armées de mettre immédiatement fin à leurs actions déstabilisatrices. Le Conseil a également exprimé son souhait de voir la mission du Conseil de sécurité se rendre en Haïti dès que possible. En outre, le Conseil a souligné la nécessité de créer des conditions de sécurité qui permettent un processus politique inclusif et des élections libres et équitables en Haïti. La semaine dernière, il a été annoncé qu'un conseil présidentiel et un Premier ministre intérimaire remplaceront le Premier ministre démissionnaire Ariel Henry. Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est à nouveau réuni aujourd'hui pour des consultations à huis clos. La Suisse s'engage pour que le Conseil continue à soutenir Haïti dans sa quête de paix, de stabilité et de sécurité. Sur place, la coopération suisse au développement poursuit son soutien à la population haïtienne.

15.03.2024 – Le Conseil de sécurité de l'ONU prolonge la mission de l'ONU en Afghanistan

Le Conseil de sécurité de l'ONU a prolongé à l'unanimité le mandat de la Mission des Nations unies en Afghanistan (MANUA) pour une année supplémentaire. L'Afghanistan est confronté à une multitude de crises complexes qui touchent l'économie ainsi que les droits de l'homme et en particulier les droits des femmes. En outre, les conséquences du changement climatique représentent un sérieux défi pour le pays. La lutte croissante pour l'eau a exacerbé les conflits, l'instabilité et l'insécurité au-delà des frontières de l'Afghanistan. En outre, le pays souffre fortement d'une crise humanitaire. Près de 20 millions de personnes dépendent de l'aide humanitaire.

Une femme et un homme se réchauffent les mains autour d'un feu en Afghanistan. Le sol est recouvert de neige.
La population civile d'Afghanistan souffre d'une crise humanitaire. Les températures rigoureuses de l'hiver aggravent encore la situation. © Keystone

La Suisse a soutenu la résolution au sein du Conseil et s'est félicitée de son adoption aujourd'hui. La MANUA joue un rôle important pour la population civile en Afghanistan. Elle fournit une aide humanitaire en Afghanistan, promeut les droits de l'homme, protège les enfants touchés par les conflits armés et soutient l'égalité de genre. La mission est également chargée de promouvoir les domaines du développement et de la gouvernance en Afghanistan, notamment l'État de droit. Tous occupent une place centrale dans la politique étrangère de la Suisse. Sur place, la Suisse s'engage avec des organisations partenaires comme l'ONU, le CICR et des ONG pour réduire la souffrance humaine.

12.03.2024 – Les femmes jouent un rôle clé dans la réalisation de la paix et de la sécurité

En marge de la 68e session de la Commission de la condition de la femme (CSW) de l'ONU, la présidente de la Confédération Viola Amherd a participé à une réunion informelle du Conseil de sécurité de l'ONU en formule «Arria» sur le thème «Femmes, paix et sécurité». La Suisse a organisé cette réunion. «Pour la Suisse, il n'y a aucun doute : la paix est indissociable de l'égalité des sexes et des droits des femmes», a souligné la présidente de la Confédération à New York. Leur participation aux processus de paix, à la prévention des conflits et à la reconstruction après les conflits est essentielle. 

La présidente de la Confédération Viola Amherd s'exprime lors d'une réunion informelle du Conseil de sécurité de l'ONU en formule « Arria » sur le thème «Femmes, paix et sécurité».
La présidente de la Confédération Viola Amherd a souligné à New York que la paix est indissociable de l'égalité des sexes et des droits des femmes. © DDPS

Dans le cadre de sa priorité «Promouvoir une paix durable», la Suisse poursuit l'objectif de renforcer la participation des femmes, sur un pied d'égalité, aux efforts de paix et de sécurité internationales. Au vu de la situation politique mondiale actuelle, ce n'est pas une tâche facile. La Convention de l'ONU sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW) constitue aujourd'hui le principal cadre normatif pour les droits des femmes et des filles au niveau mondial. «Elle doit être respectée et mise en œuvre, notamment dans le cadre de nos discussions au Conseil de sécurité», a souligné la présidente de la Confédération. Un autre instrument est la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l'ONU ainsi que les neuf autres résolutions consécutives sur le thème «Femmes, paix et sécurité». La Suisse est l'un des premiers pays à avoir adopté un plan d'action national pour la mise en œuvre de ces résolutions. Afin de garantir les droits des femmes et des filles en tout temps, en temps de paix comme en temps de conflit, Viola Amherd a demandé lors de la réunion du Conseil d'aujourd'hui que les synergies entre la CEDAW et l'agenda «Femmes, paix et sécurité» soient renforcées. La Suisse vise ainsi également à renforcer les liens entre la Genève internationale, ville hôte des organisations des droits de l'homme de l'ONU, et New York, siège du Conseil de sécurité.

Déclaration de la présidente de la Confédération Viola Amherd sur «Les femmes, la paix et la sécurité , Conseil de sécurité de l'ONU, 12.03.2024

11.03.2024 – Proche-Orient : la violence sexuelle constitue une grave violation du droit international humanitaire

Lors de sa réunion d'aujourd'hui, le Conseil de sécurité des Nations unies a examiné le rapport de la représentante spéciale des Nations unies chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit, Pramila Patten, publié le 4 mars à la suite de sa visite en Israël et dans les territoires palestiniens occupés. Selon ses déclarations, il y a des raisons de croire que des femmes et des filles ont été violées et torturées en divers endroits dans le cadre des attaques terroristes du 7 octobre coordonnées par le Hamas et d'autres groupes armés. À New York, la Suisse a réitéré sa condamnation des actes terroristes et réitéré sa condamnation de toutes les violences sexuelles dans les conflits. Le rapport Patten part également du principe que les otages encore en captivité sont exposés à des violences sexuelles. À New York, la Suisse a réitéré son appel à leur libération immédiate et inconditionnelle.

La violence sexuelle dans les situations de conflit est une violation grave du droit international humanitaire et des droits de l'homme. « Il est donc impératif que le Conseil de sécurité condamne unanimement toutes les violences sexuelles liées aux conflits, dans le contexte du conflit au Moyen-Orient comme dans tous les conflits armés, et agisse pour empêcher qu'elles ne se reproduisent », a déclaré la représentante permanente adjointe de la Suisse auprès de l'ONU, Riccarda Chanda, lors de la réunion du Conseil de sécurité. Elle a également souligné que les responsables doivent être identifiés et tenus de rendre des comptes. L'accès aux organes compétents de l'ONU doit être garanti. La Suisse a attiré l'attention sur les enquêtes en cours de la Cour pénale internationale. Celles-ci visent à enquêter sur toutes les violations du droit international commises en Israël et dans les territoires palestiniens occupés depuis le 7 octobre.

La Suisse s'est également déclarée profondément préoccupée par les informations contenues dans le rapport sur les formes de violence sexuelle et sexiste à l'encontre des Palestiniens et Palestiniennes dans les centres de détention, lors des perquisitions et aux postes de contrôle. Elle a condamné le fait que les hostilités dans la bande de Gaza continuent de faire de nombreuses victimes civiles, dont près de 9000 femmes. Selon l'ONU, 95 % des mères ne mangent pas à leur faim. Lors de la réunion du Conseil d'aujourd'hui, la Suisse a réitéré la nécessité d'un cessez-le-feu humanitaire immédiat à Gaza pour libérer les otages, permettre l'accès de l'aide humanitaire et protéger les civils. « Le Conseil de sécurité doit à tout prix mettre fin à la spirale de violence actuelle au Proche-Orient et relancer un processus de dialogue en vue d'une solution politique à ce conflit, dans lequel les femmes jouent un rôle décisif », a déclaré la représentante de la Suisse à New York.

Déclaration de la Suisse sur la violence basée sur le genre au Moyen-Orient, Conseil de sécurité de l'ONU, 11.03.2024

11.03.2024 – De bonnes méthodes de travail sont essentielles au bon fonctionnement du Conseil de sécurité de l'ONU

Le Conseil de sécurité de l'ONU a discuté aujourd'hui de ses méthodes de travail dans le cadre d'un débat ouvert annuel. L'objectif de cette réunion, organisée à l'initiative de la présidence japonaise, était d'échanger sur la responsabilité, la transparence et l'efficacité du Conseil afin qu'il puisse mieux remplir son mandat de maintien de la paix et de la sécurité dans le monde. Cette préoccupation est centrale pour la Suisse, étant donné sa priorité de « renforcer l'efficacité du Conseil de sécurité ». Les membres non permanents du Conseil (Elected Ten, E10) – dont la Suisse – se sont exprimés lors du débat dans une déclaration commune.

Vue de la table en fer à cheval du Conseil de sécurité de l'ONU.
Les E10 ont souligné à New York leur détermination à faire en sorte que le Conseil puisse remplir efficacement son mandat, en particulier en ces temps difficiles. © DFAE

Les E10 ont souligné à New York leur détermination à faire en sorte que le Conseil puisse remplir son mandat efficacement, surtout en ces temps difficiles. Dans leur déclaration, les E10 ont souligné la nécessité de renforcer la coopération du Conseil avec d'autres organes des Nations unies, comme l'Assemblée générale. Un autre point souligné a été la participation égale des femmes et l'intégration d'une perspective de genre dans toutes les méthodes de travail. Les perspectives de la société civile doivent également être prises en compte. Les E10 ont également souligné l'importance des sanctions ciblées en tant qu'instrument important du Conseil. En outre, les E10 se sont montrés préoccupés par l'utilisation fréquente du veto, ce qui a empêché l'adoption de résolutions importantes au cours des derniers mois. Cela peut limiter la confiance dans le Conseil de sécurité. Conformément au code de conduite du groupe ACT (Accountability, Coherence and Transparency Group), ils ont appelé à la retenue dans l'utilisation du veto, en particulier dans les cas qui exigent des mesures pour prévenir et mettre fin à des atrocités de masse.

Dans le cadre du débat ouvert, la Suisse a également participé à une déclaration du groupe ACT, qui s'engage pour un Conseil de sécurité de l'ONU transparent, efficace, efficient et inclusif et qui est coordonné par la Suisse.

Déclaration des E10 sur les méthodes de travail du Conseil de sécurité de l'ONU, 11.03.2024 (en)

07.03.2024 – Soudan : le Conseil de sécurité de l'ONU demande un cessez-le-feu par résolution

Le Soudan est le théâtre de l'une des pires catastrophes humanitaires actuelles. Suite à l'escalade du conflit en avril 2023 entre l'armée soudanaise (SAF) et les « Rapid Support Forces » (RSF), près de 25 millions de personnes ont besoin d'une aide humanitaire selon les chiffres de l'ONU. Elles manquent de tout, notamment de nourriture, d'eau, d'abris et de soins médicaux.

Un homme déplacé à l'intérieur du Soudan marche le long d'une route avec ses affaires.
Des millions de personnes ont été déplacées au Soudan depuis le début des hostilités. Les besoins humanitaires sont immenses. © Keystone

Dans ce contexte, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté une résolution exigeant une cessation immédiate des hostilités pendant le mois de jeûne du Ramadan, qui débute le 10 mars. Le Conseil appelle en outre les parties au conflit à s'efforcer de trouver une solution durable au conflit, à respecter strictement le droit international humanitaire et à permettre un accès sécurisé, rapide et sans entrave à l'aide humanitaire.

La Suisse a soutenu la résolution à New York parce qu'elle reflète trois aspects prioritaires pour elle. Il s'agit notamment de la protection de la population civile, de l'amélioration de la situation humanitaire et de la recherche d'une solution politique au conflit. Au Conseil de sécurité, la Suisse a souligné qu'elle était profondément préoccupée par les rapports faisant état de graves violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme. Cela inclut les violences sexuelles et ethniques. « Nous réitérons notre appel urgent aux SAF et aux RSF de cesser immédiatement les hostilités, de respecter leurs obligations en vertu du droit international et de protéger les civils », a déclaré l'ambassadrice suisse à l'ONU Pascale Baeriswyl le 7 mars lors d'un briefing du Conseil de sécurité sur la situation au Soudan.

La Suisse a salué le communiqué des autorités soudanaises du 5 mars, qui annule la décision prise en février de suspendre l'aide humanitaire transfrontalière en provenance du Tchad. Cette décision ouvre en outre d'autres points de passage frontaliers et certains aéroports à l'aide humanitaire. La Suisse a demandé hier au Conseil une mise en œuvre rapide de cette annonce : « L'acheminement transfrontalier reste essentiel pour atteindre un plus grand nombre de personnes. Nous continuons à demander aux parties d’autoriser et de faciliter un accès humanitaire à travers les frontières et les lignes de front. » Enfin, la Suisse a souligné la nécessité d'une solution négociée durable au conflit. Elle a appelé les parties au conflit à revenir immédiatement à des négociations sur un cessez-le-feu ainsi qu'à un dialogue politique crédible et inclusif. Dans ce contexte, la Suisse salue l'adoption de la résolution aujourd'hui.

Déclaration de la Suisse sur la situation au Soudan, Conseil de sécurité de l'ONU, 07.03.2024  

27.02.2024 – Proche-Orient : insécurité alimentaire aiguë à Gaza

La crise alimentaire qui s'aggrave pour la population de Gaza était aujourd'hui au centre d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU. Cette réunion a été convoquée à la demande de la Suisse et de la Guyane, en leur qualité de points focaux conjoints au sein du Conseil sur le thème « Faim et conflit ». Selon les informations du Bureau humanitaire de l'ONU (OCHA), l'ampleur de l'insécurité alimentaire et le risque de famine qui en découle dans la bande de Gaza sont alarmants. L'escalade des hostilités au Proche-Orient depuis le 7 octobre est la cause principale de cette détresse aiguë. Les combats ont un impact négatif sur l'approvisionnement en eau, l'agriculture et la production de nourriture à Gaza. En raison des restrictions de mouvement et d'accès imposées dans le cadre du bouclage de la bande de Gaza en place depuis 2008, la situation était déjà préoccupante auparavant en raison de la pauvreté qui y règne. Selon OCHA, une personne sur quatre à Gaza est aujourd'hui touchée par la malnutrition sévère – ce qui représente plus d'un demi-million de personnes. Les enfants, les femmes enceintes et allaitantes, les personnes handicapées et les personnes âgées sont ainsi exposés à un risque de mortalité particulièrement élevé.

Cette situation dramatique est encore aggravée par les restrictions considérables imposées aux transports de denrées alimentaires dans et à l'intérieur de la bande de Gaza. Au Conseil de sécurité, la Suisse a rappelé à Israël qu'il devait mettre en œuvre les mesures ordonnées par la Cour internationale de justice le 26 février 2024. La Cour exige notamment d'Israël qu'il garantisse l'approvisionnement de base dont la population palestinienne a urgemment besoin et qu'il permette une aide humanitaire rapide et sans entraves. Dans ce contexte, la Suisse a appelé toutes les parties au conflit à respecter le droit international humanitaire, y compris l'interdiction de recourir à la faim comme arme de guerre, et à protéger la population civile.

« Nous, les membres de ce Conseil, nous devons utiliser notre influence et prendre des mesures pour éviter une famine et pour sauver des vies », a souligné le représentant de la Suisse au Conseil de sécurité. Un cessez-le-feu humanitaire immédiat est nécessaire de toute urgence. Avec la résolution 2417 de 2018, le Conseil de sécurité de l'ONU condamne fermement l'affamement de la population civile et le refus illégal de l'accès à l'aide humanitaire comme tactique de guerre. La Suisse a déclaré au Conseil qu'elle restait prête à collaborer avec tous les membres du Conseil pour trouver une solution politique qui mette fin aux souffrances des populations et rétablisse les perspectives de paix.

Déclaration de la Suisse sur la situation de la sécurité alimentaire au Moyen-Orient, Conseil de sécurité de l'ONU, 27.02.2024

23.02.2024 – «Notre objectif est la paix»

Le conseiller fédéral Ignazio Cassis a participé à un débat de haut niveau au Conseil de sécurité de l'ONU, centré sur le deuxième anniversaire de la guerre en Ukraine. Le chef du DFAE a rappelé au Conseil que la recherche de la paix était l'objectif fondateur déclaré des Nations unies dans la Charte de l'ONU et a souligné que cet objectif constituait la raison d'être de l'organisation. «Nous portons ensemble la responsabilité de cet idéal, décidé il y a trois quarts de siècle», a souligné le chef du DFAE à New York.

Le conseiller fédéral Ignazio Cassis au Conseil de sécurité de l’ONU.
«Nous travaillons sans relâche pour initier une dynamique à la fois pragmatique et inclusive», a souligné le chef du DFAE au Conseil de sécurité. © DFAE

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité n'a pas pu assumer sa responsabilité de garantir la paix et la sécurité de l'Ukraine et de son peuple. Des milliers de personnes ont perdu la vie, des millions ont été déplacées et les souffrances humaines sont immenses. Dans ce contexte, le conseiller fédéral Cassis a posé la question des actions que la communauté internationale peut entreprendre pour que les principes de la Charte de l'ONU, les Conventions de Genève et le droit international humanitaire soient respectés en Ukraine mais aussi ailleurs dans le monde. «Nous ne devons pas céder au pessimisme», a déclaré le conseiller fédéral Cassis.

Le chemin vers la paix en Ukraine doit être parcouru ensemble. Et le premier pas dans cette voie est la tenue en Suisse de la première conférence internationale sur la paix en Ukraine. «Mais nous travaillons sans relâche pour initier une dynamique à la fois pragmatique et inclusive», a souligné le chef du DFAE au Conseil de sécurité. Pour que l'amorce d'un tel processus puisse réussir, le conseiller fédéral Cassis a organisé le mois dernier diverses activités de sensibilisation à différents niveaux. «La Suisse, avec sa tradition de bons offices, est convaincue que nous devons être à l'écoute de tous», a souligné Ignazio Cassis. La condition préalable à un processus de paix réussi est une large représentation incluant toutes les régions du monde.

Discours du conseiller fédéral Ignazio Cassis à l'occasion du 2e anniversaire de la guerre en Ukraine, Conseil de sécurité de l'ONU, 23.02.2024

20.02.2024 – Proche-Orient : la résolution pour un cessez-le-feu humanitaire échoue au Conseil de sécurité de l'ONU

Le Conseil de sécurité de l'ONU a voté aujourd'hui une résolution appelant à un cessez-le-feu humanitaire immédiat au Proche-Orient. Le projet de résolution, présenté par l'Algérie, a échoué en raison du veto des Etats-Unis. La situation humanitaire dramatique pour plus de deux millions de personnes à Gaza ne cesse de s'aggraver : la famine rôde, le secteur de la santé est réduit à néant et une grande partie de la population a déjà été plusieurs fois déplacée à l'intérieur du territoire. Le manque de tout, notamment d'accès humanitaire, est criant. De plus, la menace d’une offensive militaire terrestre israélienne à Rafah, au sud de la bande de Gaza, constitue une menace préoccupation pour plus d'un million de personnes. Pendant ce temps, de nombreux otages attendent toujours d'être libérés.

Pour faire face à ces développements, la résolution exigeait, outre un cessez-le-feu immédiat, la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages, le respect total du droit international humanitaire par toutes les parties et un accès humanitaire rapide, sûr et sans entrave aux populations civiles en détresse. Elle aurait également condamné les déplacements forcés de la population palestinienne. En adoptant la résolution, le Conseil de sécurité aurait également rappelé les mesures préventives de la Cour internationale de justice du 26 janvier 2024 pour la prévention d'un génocide au Proche-Orient et réitéré son appel à une solution à deux États. Enfin, le projet de résolution avorté a également exprimé une grande inquiétude face à la menace d'une nouvelle escalade dans la région élargie suite à la violence à Gaza.

La Suisse a appuyé la résolution et a aussitôt regretté le résultat du vote. Dans son explication de vote, elle a réaffirmé sa position concernant l'escalade actuelle au Proche-Orient et souligné que l’appel à un cessez-le-feu humanitaire immédiat à Gaza s’inscrit dans la logique de l’engagement collectif du Conseil de sécurité à respecter et faire respecter les Conventions de Genève, et le droit international humanitaire, en toutes circonstances. «Nous ne pouvons admettre que des centaines de milliers de civils assiégés soient laissés en proie à la famine et aux épidémies, sans garanties de sécurité adéquates que ce soit pour la fourniture de l’assistance humanitaire et pour leur propre protection», a déclaré la Suisse.

Lors des négociations sur le projet de résolution, la Suisse s'est engagée de manière décisive pour que la demande de la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages, le respect du droit international et la protection de la population civile soient inscrits dans le texte de la résolution. La Suisse appelle les parties au conflit à mettre en œuvre sans délai les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU adoptées en décembre et novembre 2023 relatives à la situation sur le terrain. La libération immédiate des otages, un cessez-le-feu humanitaire, l'accès sans entrave de l'aide humanitaire à Gaza et le respect total du droit international humanitaire et des droits de l'homme par toutes les parties sont urgents. Sur cette base, il convient ensuite d'œuvrer à un dialogue politique, avec pour objectif une solution à deux États.

Déclaration de la Suisse après le vote, Conseil de sécurité de l’ONU, 20.02.2024

Situation au Proche-Orient

13.02.2024 – La prévention est la clé pour atténuer les risques climatiques dans les régions en conflit

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est penché sur le lien entre les conséquences du changement climatique, de l'insécurité alimentaire et des conflits armés dans le cadre d'un débat ouvert présidé par le Guyana. «Agir pour la sécurité climatique» est l'une des quatre priorités thématiques définies par le Conseil fédéral pour le mandat de la Suisse au Conseil de sécurité. La Suisse, représentée par l'ambassadrice Alexandra Baumann, cheffe de la division Prospérité et durabilité (AWN) du DFAE, a souligné à New York la nécessité de la prévention. «Les conflits sont la principale cause de la faim, le changement climatique déstabilise encore plus la situation», a-t-elle souligné. Au cours de la dernière décennie, l'insécurité alimentaire aigüe a massivement augmenté. En dépit des objectifs fixés par l’Agenda 2030, près 800 millions de personnes sont confrontées à la faim de manière chronique.

Alexandra Baumann s'exprime à la table du Conseil de sécurité de l'ONU.
L'ambassadrice Alexandra Baumann a représenté la Suisse lors du débat ouvert sur le changement climatique, les conflits et la sécurité alimentaire au Conseil de sécurité de l'ONU. © DFAE / UN Photo

Au Conseil de sécurité, la Suisse a présenté des solutions visant notamment à prévenir les risques liés au climat et à réduire les tensions. Au cours des dernières années, des systèmes d'alerte précoce ont été développés pour l'insécurité alimentaire, les conflits et les événements climatiques extrêmes. A l'heure actuelle, ces systèmes fonctionnent encore souvent en silos. Il est essentiel de les mettre en réseau afin d'éviter les angles morts dans la prévention des conflits. Les données ainsi obtenues doivent ensuite être utilisées pour une action préventive ciblée. Elles peuvent par exemple garantir la mise en place de systèmes alimentaires durables à long terme. Dans le cadre de sa coopération internationale, la Suisse s'engage également en ce sens au niveau bilatéral.

Une collaboration coordonnée entre les acteurs de la politique environnementale, de la politique de paix et de l'aide humanitaire est également nécessaire. Outre le Conseil de sécurité de l'ONU, cela concerne l'ensemble du système onusien mais également les organisations régionales comme l'Union africaine, les institutions locales, les scientifiques et le secteur privé. La Suisse encourage activement le dialogue entre ces acteurs et a récemment organisé des dialogues à Addis-Abeba sur les effets du changement climatique et des conflits sur la sécurité alimentaire.

Le Conseil doit prendre en compte l’impact du changement climatique sur la paix et la sécurité.
Alexandra Baumann, cheffe de la division Prospérité et durabilité au DFAE

Le résultat du cercle vicieux des conflits, de l'insécurité alimentaire et des conséquences du changement climatique est le même dans de nombreuses régions en conflit dans le monde : plus d'instabilité, plus d'insécurité et plus de souffrances pour la population civile. « Pour parvenir à des réponses adaptées au contexte, le Conseil doit prendre en compte l’impact du changement climatique sur la paix et la sécurité », a souligné Alexandra Baumann à New York. Au sein du Conseil de sécurité, la Suisse continuera à thématiser les effets du changement climatique pertinents pour la politique de sécurité et de paix ainsi qu’à identifier des solutions possibles et à contribuer à la formation d'un consensus entre les membres du Conseil.

Déclaration de la Suisse sur le changement climatique et la sécurité alimentaire, Conseil de sécurité de l'ONU, 13.02.2024

Article : Pourquoi les conséquences du changement climatique peuvent exacerber les conflits

09.02.2024 – Le Conseil de sécurité se rend en Colombie pour soutenir le processus de paix

Les délégations des 15 États membres du Conseil de sécurité de l'ONU et le président colombien Gustavo Petro posent pour une photo de groupe.
Rencontre entre les membre du Conseil de sécurité de l’ONU et le président colombien Gustavo Petro, à la Casa de Narino, le 8 février 2024, à Bogota. © Mission de l’ONU en Colombie

Du 7 au 11 février, la Suisse co-dirige une visite des 15 membres du Conseil de sécurité de l’ONU en Colombie avec le Guyana et le Royaume-Uni, Pour le Conseil, l’objectif est de se rendre compte de la réalité dans le pays, de l’application de l’accord de 2016 ainsi que d’apporter son soutient à l’établissement d’une paix durable. La Suisse continue à s’engager fortement en faveur du processus de paix en Colombie.

Article: Le Conseil de sécurité se rend en Colombie pour soutenir le processus de paix

05.02.2024 – Risque d'une nouvelle escalade régionale: la Suisse appelle à la retenue

Dans le cadre d'une réunion d'urgence demandée par la Russie, le Conseil de sécurité de l'ONU a mené un débat sur les frappes aériennes en Syrie et en Irak, menées par les États-Unis après l'attaque d'une base américaine en Jordanie. Au Conseil, la Suisse s'est dite préoccupée du risque d'escalade régionale, qui se profile toujours plus depuis les attaques terroristes du Hamas le 7 octobre et la guerre à Gaza. Ce risque s’est considérablement aggravé au cours des dix derniers jours. «Il existe dans la région un véritable risque pour la paix et la sécurité internationales», a souligné le représentant permanent adjoint de la Suisse à l'ONU, Adrian Hauri, à New York.

La Suisse a appelé les parties au conflit et tous les acteurs qui y exercent une influence à faire preuve d'un maximum de retenue afin d'éviter une nouvelle escalade dans la région. « Une seule erreur de calcul peut avoir des conséquences désastreuses », a déclaré le représentant de la Suisse lors de la réunion du Conseil. La Suisse a rappelé que toutes les mesures militaires devaient être conformes au droit international et a appelé toutes les parties à garantir le respect du droit international humanitaire et des droits de l'homme. Seules des solutions politiques peuvent en fin de compte garantir la paix et la sécurité dans la région. Un cessez-le-feu humanitaire est notamment nécessaire à Gaza. Au sujet de la Syrie, la Suisse a déclaré au Conseil que la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l'ONU appelle à un cessez-le-feu au niveau national.

Déclaration de la Suisse sur la situation en Syrie et en Irak, Conseil de sécurité de l'ONU, 05.02.2024

31.01.2024 – Proche-Orient: les mesures de la Cour internationale de justice sont contraignantes pour les deux parties

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est à nouveau penché aujourd'hui sur la situation actuelle au Proche-Orient. La Suisse a réaffirmé sa position et a notamment appelé au respect du droit international humanitaire. Compte tenu de la situation humanitaire catastrophique à Gaza, une trêve humanitaire est urgente afin de permettre l'accès humanitaire et la libération de tous les otages. La Suisse a souligné son soutien indéfectible à la Cour internationale de justice et a rappelé que les mesures provisoires du 26 janvier sont contraignantes pour les deux parties. Elle attend d'Israël qu'il se conforme à l'ordonnance de la Cour et prenne les mesures nécessaires pour empêcher la commission de tout acte de génocide et l'incitation à celui-ci. Cela nécessite des mesures efficaces qui doivent être prises sans délai afin de permettre également la fourniture de services de base et d'aide humanitaire.

Par ailleurs, la Suisse s'est montrée préoccupée à New York par les graves accusations portées contre des employés de l'UNRWA soupçonnés d'avoir participé aux actes terroristes du 7 octobre. La Suisse applique une politique de tolérance zéro à l'égard de tout soutien au terrorisme et de toute incitation à la haine ou à la violence. La Suisse a pris note des mesures immédiates prises par l'UNRWA à l'encontre de ses collaborateurs et attend de l'enquête interne qu'elle fasse toute la lumière sur ces accusations.

Enfin, la Suisse a mis en garde contre une régionalisation du conflit et a réaffirmé que le respect du droit international, un cessez-le-feu humanitaire, l'accès à Gaza pour l'acheminement de l'aide et la libération des otages ne sont que les premières étapes d'une solution politique durable au conflit, qui doit reposer sur une solution à deux États.

Déclaration de la Suisse sur la situation au Proche-Orient, Conseil de sécurité de l'ONU, 31.01.2024

30.01.2024 – Stabilité et sécurité à Chypre: la mission de maintien de la paix de l’ONU prolongée d’un an

Le Conseil de sécurité de l’ONU a prolongé aujourd’hui à l’unanimité le mandat de la mission de maintien de la paix de l’ONU à Chypre (UNFICYP) par le biais d’une résolution. L’UNFICYP est déployée depuis 60 ans sur l’île méditerranéenne et apporte une contribution importante à la stabilité sur place et en Europe.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a envoyé cette mission de maintien de la paix en 1964, après l’éclatement de violences entre les communautés chypriotes turque et grecque. Il s’agit donc de l’une des plus anciennes missions de maintien de la paix de l’ONU encore en cours. Un cessez-le-feu a certes été conclu entre les parties au conflit, mais le pays reste divisé depuis l’invasion du nord de l’île par les troupes turques en 1974. Dans ce contexte, l’UNFICYP maintient une zone tampon entre les troupes des deux camps.

Des membres de la force de maintien de la paix de l’ONU, l’UNFICYP, traversent une ruelle entre des bâtiments en ruine dans la zone tampon.
L’UNFICYP apporte une contribution importante à la stabilité et la sécurité à Chypre et en Europe. © Keystone

Avec l’adoption de cette résolution, le Conseil de sécurité de l’ONU salue également la nomination de Maria Angela Holguin Cuellar comme envoyée personnelle du secrétaire général de l’ONU pour Chypre. Il s’agit là d’une étape importante dans la recherche d’un terrain d’entente en vue de revenir à des négociations formelles et de relancer un éventuel processus de négociation. La Suisse soutient l’envoyée et les bons offices du secrétaire général de l’ONU.

Au sein du Conseil, la Suisse a soutenu la prolongation de la mission de maintien de la paix de l’ONU et considère qu’une solution politique acceptable pour les deux parties est essentielle. Elle soutient une solution fédéraliste qui, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité, repose sur deux zones pour les deux communautés, avec une égalité de droits politiques. Pour y parvenir, la confiance et le dialogue entre les parties doivent être renforcés. C’est pourquoi la Suisse s’engage notamment au niveau bilatéral auprès du Comité des personnes disparues à Chypre. Ce dernier est composé de Chypriotes grecs et turcs. En outre, la Suisse continue à se proposer comme hôte pour des discussions. L’ONU a ainsi pu maintenir le dialogue politique, notamment au Bürgenstock (2004), au Mont Pèlerin (2016) et à Crans-Montana (2017).

23.01.2024 – Conseil de sécurité de l'ONU: Le conseiller fédéral Cassis souligne la nécessité d’une solution globale

Le conseiller fédéral Ignazio Cassis a participé le 23 janvier à un débat ministériel sur le Proche-Orient au Conseil de sécurité de l'ONU. Sous présidence française, ce débat avait pour objectif de contribuer à des avancées concrètes en vue d'une solution politique à la crise au Proche-Orient. Au Conseil, le chef du DFAE a fait une analyse de la situation et présenté ses vues pour une solution au conflit et une paix durable dans la région.

Le conseiller fédéral Cassis a réaffirmé la position du Conseil fédéral sur le conflit au Proche-Orient lors d'un débat de haut niveau au Conseil de sécurité de l'ONU. Il a condamné les attaques terroristes du Hamas contre Israël et a exigé la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages détenus par le Hamas. Le chef du DFAE a également pointé la précarité de la situation humanitaire à Gaza: «Depuis le 7 octobre dernier, la violence ne semble plus avoir de limites en Israël, à Gaza, comme dans tout le Territoire palestinien occupé.»

Le conseiller fédéral Ignazio Cassis s'exprime au Conseil de sécurité de l'ONU.
Le conseiller fédéral Ignazio Cassis lors du débat ministériel sur le Proche-Orient au Conseil de sécurité de l'ONU. © DFAE

Le chef du DFAE s'est également exprimé à New York sur l’engagement du Conseil de sécurité de l'ONU sur le conflit au Proche-Orient. Ce dernier a adopté récemment des résolutions essentielles qui sont très difficilement mises en œuvre. Seule une partie des otages a été libérée, des civils sont quotidiennement victimes des combats et le droit humanitaire international est continuellement violé. «Nous ne pouvons pas céder à la frustration. Nous ne pouvons pas nous laisser décourager» a déclaré Ignazio Cassis devant le Conseil de sécurité. Il a souligné la nécessité d'une solution globale, impliquant notamment les États de la région. «Sans un consensus politique régional, une paix durable au Proche-Orient n'est pas possible» a précisé le chef du DFAE. Au niveau diplomatique, les dernières années ont montré qu'il y avait une marge de manœuvre pour une entente politique et des intérêts communs entre Israël et les États de la région. Cette marge de manœuvre doit être utilisée pour œuvrer à une paix durable, qui passera par la solution à deux États. «C’est la seule solution qui donnera tant aux Israéliens qu’aux Palestiniens la perspective de vivre en paix et en sécurité», a souligné le conseiller fédéral Cassis.

Le chef du DFAE a appelé les parties au conflit, les États de la région et les membres du Conseil de sécurité à agir afin de jeter les bases d'une cessation durable des hostilités et d'une solution politique à la crise. Cette dernière passera par la libération immédiate des otages, un cessez-le-feu humanitaire, l'accès sans entrave de l'aide humanitaire à Gaza et le respect total du droit international humanitaire. La Suisse est prête à soutenir ces efforts en collaboration avec Israël, l'Autorité palestinienne, et les États de la région.

Discours du conseiller fédéral Ignazio Cassis sur la situation au Proche-Orient, Conseil de sécurité de l'ONU, 23.01.2024

La situation au Proche-Orient

12.01.2024 – Réunion d'urgence sur la situation en mer Rouge

Suite à de nouvelles attaques menées ces derniers jours par les Houthis yéménites contre des navires marchands en mer Rouge, suivies de frappes militaires des États-Unis et du Royaume-Uni, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni d'urgence aujourd'hui. Au Conseil de sécurité, la Suisse a souligné que ces récents développements sont préoccupants et augmentent le risque d'une escalade régionale.

Il y a deux jours, le Conseil de sécurité a adopté une résolution appelant à une plus grande sécurité des navires et au strict respect des droits et libertés de navigation, conformément au droit international. La Suisse a soutenu cette résolution, car le Conseil exprime ainsi sa préoccupation face à la situation dans la région et appelle les Houthis à cesser immédiatement leurs attaques contre les navires en mer Rouge.

La Suisse a souligné aujourd'hui à New York – tout comme après le vote du 10 janvier – son appréciation juridique de la résolution: le droit de prendre des mesures militaires mentionné dans l'article correspondant de la résolution est limité à l'interception d'attaques contre des navires marchands et de guerre. Cela ne concerne donc que la protection d'un navire attaqué et de son équipage. Dans ce contexte, toute opération militaire qui irait au-delà de la nécessité immédiate de protéger les navires et les personnes serait disproportionnée et non couverte par la résolution.

La Suisse s'inquiète des frappes militaires de la coalition anglo-américaine. Les incidents en mer Rouge ont déjà des conséquences négatives sur le transport maritime et le commerce international. Mais la situation précaire des populations civiles au Yémen et dans la région, qui dépendent d'une aide humanitaire vitale acheminée par voie maritime, peut également s'aggraver si les hostilités se poursuivent. Face à cette situation, la Suisse a appelé au Conseil de sécurité toutes les parties et tous les acteurs en mer Rouge et de la région environnante à faire preuve de prudence et de retenue et à strictement respecter le droit international. Ceci dans le but d'éviter une escalade régionale. A long terme, seule une paix durable au Yémen, impliquant tous les acteurs concernés, permettra de garantir la sécurité en mer Rouge.

Déclaration de la Suisse sur la situation en mer Rouge, Conseil de sécurité de l'ONU, 12.01.2024

12.01.2024 – Proche-Orient: la Suisse demande l'application intégrale des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU

Dans le cadre d'une réunion d'urgence, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est à nouveau penché aujourd'hui sur la situation au Proche-Orient, en particulier sur l'expulsion forcée de la population palestinienne. La Suisse s'est montrée préoccupée par l'augmentation constante de la violence et des souffrances de la population civile. Face à la situation humanitaire catastrophique, elle a appelé à faciliter l'accès humanitaire à la bande de Gaza et à permettre la libération des otages qui s'y trouvent encore. Pour y parvenir, la Suisse a souligné la nécessité d'un cessez-le-feu humanitaire durable. Au Conseil de sécurité, la Suisse a une nouvelle fois condamné les attaques terroristes du Hamas du 7 octobre et en particulier les violences sexuelles contre les femmes et les filles.

Pour atténuer les souffrances de la population civile, il est essentiel que les deux résolutions du Conseil de sécurité sur le Proche-Orient adoptées en novembre et en décembre soient pleinement mises en œuvre. Ces résolutions demandent notamment d'augmenter l'aide humanitaire à Gaza en garantissant un accès rapide, sûr et sans entrave, conformément au droit international humanitaire. Une grave famine, qui touche déjà près d'un demi-million de personnes à Gaza, se profile.

La Suisse a également souligné à New York que les Conventions de Genève interdisent les déplacements forcés de population et que de tels déplacements peuvent constituer un crime de guerre. Elle s'oppose aux appels à l'expulsion de civils du territoire palestinien occupé, y compris de Gaza, et a appelé les dirigeants de toutes les parties à s'abstenir de toute déclaration provocatrice. En outre, toutes les violations du droit international commises en Israël et dans l'ensemble du territoire palestinien occupé doivent faire l'objet d'une enquête et leurs auteurs doivent répondre de leurs actes devant les instances compétentes. À cette fin, la Cour pénale internationale (CPI) mène actuellement une enquête sur la situation dans le territoire palestinien occupé, qui couvre à la fois les événements du 7 octobre et les événements en cours à Gaza et en Cisjordanie.

La recherche d'une solution politique est urgente. Dans cette optique, la Suisse continue de soutenir la solution des deux États, afin que Gaza puisse être reconstruite en tant que partie d'un futur État palestinien, qui pourra exister en paix et à l'intérieur de frontières sûres et reconnues, côte à côte avec Israël.

Déclaration de la Suisse sur la situation au Proche-Orient, Conseil de sécurité de l'ONU, 12.01.2024

11.01.2024 – UNOWAS: la prévention, un moyen d'assurer la paix et la sécurité en Afrique de l'Ouest et au Sahel

Le travail du Bureau régional des Nations unies pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel (UNOWAS) a été au centre d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU aujourd'hui. L'UNOWAS est actif dans 16 pays où des millions de personnes sont confrontées à des défis nombreux et complexes qui menacent la sécurité de la région. Fin janvier 2023, le Conseil de sécurité a renouvelé le mandat de l'UNOWAS, dirigé par la Suisse et le Ghana, pour une nouvelle période de trois ans. Malgré une tendance positive dans le domaine du renforcement de la gouvernance démocratique dans certains pays, la situation sécuritaire reste instable dans une grande partie de la région et les besoins humanitaires augmentent. Lors de la réunion du Conseil, aujourd'hui, la Suisse a souligné que la prévention est essentielle pour éviter de nouveaux conflits et l'escalade de ceux déjà existants. 

 Des bulletins de vote sur lesquels sont écrits «Oui» et «Non» sont posés sur une table en bois.
L'UNOWAS soutient des élections inclusives en Afrique de l'Ouest et dans la région du Sahel, renforçant ainsi la gouvernance démocratique. © Keystone

La Suisse s'est félicitée au Conseil des améliorations apportées à la gouvernance démocratique. Ainsi, l'année dernière, plusieurs élections dans la région se sont déroulées de manière manifestement pacifique. Au Nigeria, la Suisse a notamment soutenu le « National Peace Committee » afin d'endiguer la violence en amont et pendant les élections.

En outre, la Suisse s'est félicitée au Conseil de l’aide apportée par l'UNOWAS au Ghana, à la Mauritanie, au Sénégal et au Togo pour l’organisation des élections. En outre, la Suisse a souligné que la promotion des lois visant à renforcer le rôle des femmes dans les processus politiques doit se poursuivre et leur mise en œuvre assurée. Cela contribue à la construction et à la consolidation des institutions politiques, des processus électoraux et de la gouvernance démocratique dans toute la région.

La situation sécuritaire des civils reste préoccupante dans certaines régions du Sahel en raison des attaques de groupes armés. La Suisse a déclaré à New York qu'il fallait notamment suivre de près l'évolution de la situation après le retrait de la mission de maintien de la paix de l'ONU (MINUSMA) du Mali à la fin de l’année 2023. Face à cela, elle a souligné la nécessité de renforcer le travail des États membres de l'ONU au niveau bilatéral et multilatéral afin de limiter le risque d'une crise régionale grave. Cela devrait notamment se faire en étroite collaboration avec l'Union africaine et les organisations sous-régionales.

Un autre facteur important pour la protection des populations est le renforcement des actions humanitaires afin de prévenir les crises humanitaires graves et d'atténuer celles qui existent déjà, causées par les conflits, l'instabilité, les déplacements internes et les conséquences du changement climatique. Environ 26 millions de personnes dans la région du Sahel ont aujourd'hui besoin d'une aide humanitaire pour survivre. Dans ce contexte, la Suisse a souligné que la prise en compte des risques climatiques est centrale pour une prévention efficace des conflits en Afrique de l'Ouest et au Sahel. Les effets du changement climatique, tels que les inondations et les sécheresses, ont des conséquences importantes sur la sécurité dans la région. Au sein du Conseil, la Suisse a souligné que l'analyse continue des risques climatiques et une meilleure compréhension du lien entre le climat, la paix et la sécurité restaient importantes pour aider les pays concernés à s'adapter aux effets du changement climatique. La Suisse a également lu une déclaration au nom de plusieurs pays afin d'attirer l'attention sur les effets négatifs du changement climatique sur la paix et la sécurité.

Déclaration de la Suisse sur la situation en Afrique de l'Ouest et au Sahel, Conseil de sécurité de l'ONU, 11.01.2024

Déclaration commune sur la sécurité climatique, Conseil de sécurité de l'ONU, 11.01.2024 (en)

10.01.2024 – Le Conseil de sécurité de l'ONU appelle à plus de sécurité pour les navires en mer Rouge

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté aujourd'hui une résolution condamnant les attaques menées par les Houthis yéménites contre des navires marchands en mer Rouge. Par cette résolution, le Conseil demande aux Houthis de cesser immédiatement leurs attaques qui entravent le commerce mondial et nuisent à la sécurité dans la région. La Suisse a soutenu la résolution.

Le 19 novembre 2023, les Houthis ont capturé le cargo «Galaxy Leader» en route vers l'Inde depuis la Turquie, se sont emparés de l'équipage et ont détourné le navire vers la province yéménite de Hodeida. La résolution du Conseil de sécurité adoptée aujourd'hui exige la libération immédiate de l'équipage et la restitution du «Galaxy Leader».

Le cargo bleu et blanc «Galaxy Leader» jette l'ancre sur des eaux turquoises en mer Rouge, au large des côtes yéménites.
Le cargo «Galaxy Leader» capturé par les Houthis le 19 novembre 2023 au large des côtes yéménites. © Keystone

Par cette résolution, le Conseil de sécurité souligne que les droits et libertés de navigation des navires marchands doivent être respectés conformément au droit international. En outre, le Conseil appelle à la prudence et à la retenue afin d’éviter une nouvelle escalade en mer Rouge et dans l’ensemble de la région.  

Déclaration de la Suisse après le vote, Conseil de sécurité de l'ONU, 10.01.2024

29.12.2023 – La Suisse souligne la nécessité d’une solution politique durable au Proche-Orient

Sur demande des Émirats Arabes Unis, une réunion d’urgence a été tenu au Conseil de sécurité de l’ONU vendredi 29 décembre au sujet de la situation actuelle au Proche-Orient. La poursuite des hostilités à Gaza et la montée de la violence en Cisjordanie sont préoccupants et renforcent la menace d’une extension régionale du conflit. Ces développements compromettent la perspective politique de mise en œuvre d’une solution à deux États, telle que soutenue par la Suisse.

Face aux derniers développements, la Suisse a de nouveau souligné que le respect du droit international humanitaire et des droits humains, la protection des civils et la libération des otages, doivent rester une priorité du Conseil de sécurité. La Suisse a également souligné la nécessité d’une solution politique durable au Proche-Orient.

Au nom de la Suisse et du Brésil, en tant que points focaux informels sur les conflits et la faim au sein du Conseil de sécurité, une déclaration a également été prononcée par rapport à l'insécurité alimentaire aiguë dans la bande de Gaza, qui touche plus de 90 % de la population.

Déclaration de la Suisse au Conseil de sécurité de l’ONU, 29.12.2023 

Déclaration conjointe de la Suisse et du Brésil, Conseil de sécurité de l’ONU, 29.12.2023 (PDF, 1 Page, 107.0 kB, Anglais)

22.12.2023 – Proche-Orient : le Conseil de sécurité de l'ONU adopte une résolution pour augmenter l'aide humanitaire à Gaza

Face à l'aggravation de la situation dans la bande de Gaza, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté aujourd'hui une résolution visant à augmenter l'aide humanitaire. La résolution aborde les besoins humanitaires urgents de la population civile, déplore toutes les attaques contre les civils, y compris les actes terroristes - qui incluent ceux du Hamas depuis le 7 octobre - et demande ce qui suit :

  • Le respect du droit international humanitaire par toutes les parties au conflit.
  • Accès rapide et sans entrave pour accélérer les livraisons humanitaires en quantité suffisante, y compris le mécanisme de l'ONU pour l'aide humanitaire et l'ouverture de différents points de passage.
  • Libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages restants.
  • Protection de la population civile par les deux parties au conflit.
  • Nécessité d'une solution à deux États.
  • Appel à la création des conditions d'une cessation durable des hostilités.

La Suisse a soutenu la résolution présentée au Conseil par les Émirats arabes unis parce qu'elle contribue à atténuer la situation humanitaire catastrophique dans la bande de Gaza et qu'elle reprend différents aspects de la position suisse sur le conflit actuel. Il s'agit notamment du respect du droit international humanitaire par toutes les parties au conflit, de la libération de tous les otages, de la garantie d'un accès humanitaire sûr et sans entrave à la bande de Gaza et de la nécessité d'une solution à deux États.

Dans le but de permettre un accès humanitaire rapide et sans entrave, la résolution adoptée aujourd'hui souligne la nécessité urgente d'envisager des mesures visant à créer les conditions d'une cessation durable des hostilités. Cela ne porte pas atteinte au droit d'Israël d'assurer sa défense et sa sécurité, mais vise plutôt à faciliter l'accès humanitaire et à permettre la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages. Dans sa déclaration après le vote, la Suisse a salué la décision du Conseil et souligné que la résolution d'aujourd'hui doit être complémentaire au droit international humanitaire, selon lequel toutes les parties au conflit et les autres États sont tenus d'autoriser et de faciliter les mesures d'aide aux populations en détresse.

Déclaration de la Suisse après le vote, Conseil de sécurité de l'ONU, 22.12.2023

21.12.2023 – La Suisse s’engage pour le financement durable des opérations de soutien à la paix de l’Union Africaine

Le 21 décembre 2023, le Conseil de sécurité de l’ONU a voté une résolution en faveur d’un financement durable des opérations de soutien à la paix de l’Union Africaine (UA). La Suisse a soutenu le texte présenté par les trois pays africains du Conseil, le Gabon, le Ghana et le Mozambique.

Les opérations de paix menées par l’Union Africaine sont essentielles pour gérer les défis sécuritaires présents sur le continent africain. Au cours des 20 dernières années, les opérations de paix menées par l’UA ont permis de trouver des réponses à des situations complexes, faisant par exemple face aux prises de pouvoir illégitimes dans plusieurs pays, en accompagnant des élections ou en observant des accords de cessez-le-feu. Cela illustre le rôle prépondérant que les acteurs régionaux peuvent assumer pour relever les défis de sécurité sur le continent. Les opérations de paix dirigées par l'UA ont généralement un meilleur ancrage local, une connaissance plus détaillée du contexte, et une plus grande propension à prendre des risques face à des menaces complexes.

Néanmoins, l’UA dispose de moyens limités ne lui permettant pas de faire valoir systématiquement ses atouts pour soutenir les efforts de paix sur le continent. L’UA a notamment besoin de ressources stables et de financement durables. Une résolution dans ce sens a été adoptée le 21 décembre dernier au Conseil de sécurité sur initiative du Gabon, du Ghana et de la Mozambique. La Suisse avait, dès le début des discussions, activement soutenu cette résolution, dès lors qu’elle assurait un financement prévisible, durable et flexible de la part de l’ONU aux opérations de soutien à la paix dirigées par l’UA.

Impulsion sous présidence suisse

La question du financement des opérations de soutien à la paix dirigées par l’Union Africaine avait déjà été abordée en mai 2023 au Conseil de sécurité sous la présidence de la Suisse.

Déclaration de la conseillère fédérale Viola Amherd lors du Briefing paix et sécurité en Afrique – Conseil de sécurité de l’ONU, 25 mai 2023

En 2018, la Suisse avait déjà coparrainé un projet de résolution des trois pays africains au Conseil, jugeant le financement de ces opérations crucial pour la crédibilité du système onusien. Ce projet n’a pas abouti. Le principe de la résolution, votée le 21 décembre dernier, vise en premier lieu à formuler des «solutions africaines pour des défis africains». Promouvoir des solutions provenant d’Afrique-même aux défis qui concernent le continent revient à promouvoir des solutions durables. En ce sens, la Suisse a toujours soutenu l’ancrage régional des opérations de paix. Cela vaut également dans d’autres régions du monde, y compris en Europe via l’OSCE. Grâce à cette résolution, l'UA et l'ONU disposent désormais d'un cadre auquel elles peuvent se référer lors de futurs déploiements éventuels de missions de paix dirigées par l'UA sous mandat du Conseil de sécurité, ce qui facilite la planification financière. À l'avenir, les autorisations concrètes devront toujours être prises au cas par cas par le Conseil de sécurité et la commission de l'Assemblée générale des Nations unies chargée des questions financières. Par ailleurs, la Suisse reconnait et salue les progrès faits par l’Union Africaine depuis 2018 pour instaurer un cadre aux opérations de soutien à la paix.

Respect du droit international humanitaire et des droits de l’homme

La résolution adoptée à l’unanimité au Conseil le 21 décembre a mis l’accent sur le fait que toutes les forces de sécurité respectent le droit international humanitaire et les droits de l’homme. Ce respect est une condition essentielle à l’octroi de fonds par l’ONU. Il s’agit d’une exigence de diligence en matière de droits de l’homme des Nations Unies. «La Suisse a eu à cœur d'apporter son soutien et de jouer un rôle constructif dans le processus de négociation, en visant à promouvoir une conciliation entre les positions», a déclaré Pascale Baeriswyl. Elle a aussi invité toutes les parties à contribuer de leur mieux à la mise en œuvre de cette résolution-cadre. «Nous appelons en particulier à la volonté de chacun de trouver des compromis pour les futures négociations au cas par cas. C’est un pas décisif pour l’avenir des opérations de soutien à la paix dirigés par l’Union Africaine pour promouvoir la paix et la sécurité sur le continent», a-t-elle conclu.

Résolution en faveur d’un financement durable des opérations de soutien à la paix de l’Union Africaine (UA), Conseil de sécurité de l’ONU, 21 décembre 2023

Déclaration après le vote de la Suisse, Conseil de sécurité de l’ONU, 21 décembre 2023

 

21.12.2023 – Le Conseil de sécurité de l'ONU prolonge le mandat de la Force des Nations unies chargée d’observer le désengagement sur le plateau du Golan

Le Conseil de sécurité de l'ONU a aujourd'hui prolongé à l'unanimité de six mois le mandat de la Force des Nations unies chargée d'observer le plateau du Golan (FNUOD). Mandatée pour la première fois par le Conseil de sécurité en mai 1974, la FNUOD est l'une des missions de l'ONU à avoir été déployée le plus longtemps. Son déploiement remonte à la "guerre du Kippour" entre Israël et la Syrie, qui a éclaté en octobre 1973 et qui s'est en partie déroulée sur le plateau du Golan. En mai de l'année suivante, les deux parties au conflit se sont mises d'accord à Genève sur un cessez-le-feu et sur la création d'une zone démilitarisée. La FNUOD surveille cette zone démilitarisée et le respect du cessez-le-feu entre Israël et la Syrie.

Un véhicule blanc de l'ONU passe un point de contrôle dans un paysage aride et vallonné.
Depuis près de 50 ans, la FNUOD surveille le cessez-le-feu entre Israël et la Syrie sur le plateau du Golan. Ici, une photo prise en 1990. © UN Photo

La Suisse a soutenu la résolution au sein du Conseil de sécurité car la FNUOD apporte une contribution importante à la paix et à la stabilité au Proche-Orient. Dans un contexte d'escalade de la violence au Moyen-Orient après les actes terroristes du Hamas le 7 octobre et des fortes tensions régionales, cette mission est encore plus importante pour éviter une régionalisation du conflit actuel.

19.12.2023 – Siège de la Suisse au Conseil de sécurité de l’ONU: bilan et perspectives

L’année 2023 a été marquée par une série de crises, sur lesquelles le Conseil de sécurité de l’ONU a été appelé à se pencher. Il n’est guère un foyer de conflit qui n’ait pas figuré à l’ordre du jour de ses séances pratiquement quotidiennes, de l’Ukraine au Proche-Orient, en passant par le Soudan et Haïti. Durant l’année qui se termine, la Suisse a mis l’accent sur certaines thématiques suivant les quatre priorités fixées par le Conseil fédéral. Un travail qu’elle entend poursuivre et consolider tout au long de la seconde moitié de son mandat en 2024.

Article: Siège de la Suisse au Conseil de sécurité de l’ONU: bilan et perspectives

08.12.2023 – Une résolution pour un cessez-le-feu humanitaire échoue au Conseil de sécurité de l'ONU en raison d'un veto

Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a écrit le 6 décembre au Conseil de sécurité de l'ONU pour demander un cessez-le-feu humanitaire en raison de la situation insoutenable dans la bande de Gaza. Dans ce contexte, les Émirats arabes unis avaient présenté au Conseil de sécurité une résolution demandant un cessez-le-feu humanitaire immédiat, le respect du droit international humanitaire et la protection des populations civiles israéliennes et palestiniennes par les deux parties au conflit, ainsi que la libération immédiate de tous les otages restants. La Suisse avait soutenu la résolution. Elle a toutefois échoué en raison du veto des États-Unis. Pendant les négociations, la Suisse s'était engagée avec succès pour que la protection des civils de la part des deux parties et la libération des otages soient inscrites dans le texte de la résolution.

La résolution était axée sur l’humanitaire et visait à améliorer la situation catastrophique pour la population civile dans la bande de Gaza. Après le vote, la Suisse a assuré que le cessez-le-feu humanitaire demandé dans la résolution aurait été compris comme une pause humanitaire limitée dans le temps, et qui ne porterait pas atteinte au droit d'Israël à la défense et à la sécurité. Le Conseil fédéral s'est penché sur le projet de résolution lors de sa réunion d'aujourd'hui.

La Suisse regrette la décision prise aujourd'hui par le Conseil. Elle continuera à s'engager pour que le Conseil de sécurité s'accorde sur des mesures qui vont au-delà de l'aide humanitaire. Celle-ci est nécessaire à la survie, mais elle ne résoudra pas le conflit. Une solution à deux États négociée par les deux parties constitue la base de la paix et de la stabilité au Proche-Orient.

Déclaration de la Suisse après le vote

Déclaration de la Suisse, briefing sur la situation au Proche-Orient, Conseil de sécurité de l'ONU, 08.12.2023

06.12.2023 – L'hiver s'installe en Ukraine: la protection des civils est désormais encore plus importante

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni aujourd'hui pour discuter de la situation en Ukraine. L'agression militaire de la Russie contre son voisin se poursuit sans relâche. L'arrivée de l'hiver représente un fardeau supplémentaire pour la population civile en détresse. Les attaques continues de la Russie contre les infrastructures essentielles aggravent la situation humanitaire précaire. Elles provoquent des coupures d'électricité, de chauffage et d'eau, qui sont particulièrement vitales en hiver. Les organisations humanitaires travaillent sans relâche pour remédier à cette situation. Le manque d'accès humanitaire aux zones ukrainiennes sous contrôle russe reste préoccupant.

Un garçon ukrainien coupe du bois dans son jardin.
De nombreux Ukrainiens s'attendent à un hiver rigoureux et s'y sont préparés pendant des mois en collectant du bois de chauffage et en achetant des générateurs. © Keystone

Dans ce contexte, la Suisse a souligné au Conseil de sécurité l'urgence de renforcer les mesures humanitaires dont dépendent quelque 18 millions de personnes. Ces mesures devraient assurer l'approvisionnement en électricité et en chauffage. La Suisse a également réitéré son appel au respect du droit international humanitaire et à la protection de la population civile. Elle a également souligné la protection particulière du personnel et des installations médicales. Depuis le 24 février 2022, au moins 10'000 civils ont perdu la vie en Ukraine et plus de 18'500 ont été blessés. La poursuite des frappes aériennes russes, qui ne s'arrêtent pas aux habitations, écoles, hôpitaux et autres installations civiles dans tout le pays, augmente encore ce chiffre. Par ailleurs, la Suisse a souligné au Conseil la nécessité de renforcer la sécurité alimentaire en Ukraine, car la sécurité alimentaire dans de nombreuses régions du monde en dépend également. Dans ce contexte, la Suisse a réitéré son soutien aux efforts de l'ONU et d'autres acteurs pour faciliter les exportations de céréales en provenance d'Ukraine.

La visite du président de la Confédération Alain Berset à Kyiv (Kiev) il y a dix jours, à l'occasion d'un sommet international sur la sécurité alimentaire mondiale, a souligné la solidarité constante de la Suisse avec les citoyens ukrainiens. Dans le cadre de ses activités humanitaires, la Suisse continuera à fournir une aide hivernale à la population civile ukrainienne et s'engagera fortement dans le déminage humanitaire du pays.

Déclaration de la Suisse sur la situation en Ukraine, Conseil de sécurité de l'ONU, 06.12.2023

01.12.2023 – La Suisse regrette le retrait de la Mission de l'ONU au Soudan

Le Conseil de sécurité de l'ONU a décidé aujourd'hui, à la demande du gouvernement soudanais, de mettre fin à la mission politique de l'ONU au Soudan (MINUATS). Sans l'accord et la volonté politique du pays hôte, les missions politiques des Nations unies ne peuvent pas mettre en œuvre leur mandat. Le 16 novembre, le gouvernement a retiré son consentement à la MINUATS par le biais d'une lettre adressée au Secrétaire général. Dans sa déclaration, la Suisse a regretté, après le vote, que la mission de l'ONU au Soudan ne sera plus opérationnelle à l'avenir. Le mandat de la MINUATS était, à l'origine, destiné à accompagner la transition du pays, mais celle-ci a été brutalement interrompue par l'éclatement du conflit en avril dernier. Plusieurs agences de l'ONU resteront dans le pays. Au sein du Conseil, la Suisse a réitéré son soutien à l'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Soudan, récemment nommé, et aux efforts de paix régionaux. Elle a également appelé toutes les parties au conflit à respecter leurs obligations dans le cadre du droit international humanitaire, notamment en ce qui concerne la protection des civils.

Des femmes et des hommes montent dans un camion bondé à Khartoum.
Des habitants de la capitale soudanaise Khartoum quittent leur domicile pendant une pause dans les combats. © Keystone

Le conflit actuel a un impact massif sur la population civile. La situation humanitaire dans le pays est catastrophique. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), plus de cinq millions de personnes ont été déplacées à l'intérieur du Soudan depuis le début des violences et plus d'un million ont fui les conséquences du conflit en direction des pays voisins. Le nombre de personnes déplacées est ainsi devenu l'un des plus élevés au monde. Le conflit continue d'aggraver la situation humanitaire. Les chiffres du Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) confirment que près de 25 millions de personnes – la moitié de la population soudanaise – ont un besoin urgent d'aide humanitaire. Ils souffrent du manque de nourriture, d'eau potable, d'installations sanitaires, d'abris, de soins médicaux et, plus généralement, de protection. Pour répondre précisément à ces besoins humanitaires au Soudan et dans les pays voisins concernés, la Suisse a débloqué jusqu’ici environ 60 millions de francs suisses en 2023.

Face à la poursuite des violences, aux déplacements de population et aux besoins humanitaires croissants, la Suisse tient à ce que le Conseil de sécurité continue d'assumer ses responsabilités en matière de paix et de sécurité et reste informé de la situation au Soudan. C'est pourquoi, lors des négociations sur la résolution, la Suisse s'est également engagée à ce que le Conseil continue de recevoir des rapports sur la situation dans le pays et sur le rôle de l'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Soudan. Celui-ci doit jouer un rôle important dans le soutien des efforts de paix régionaux.

Déclaration de la Suisse après le vote, 01.12.2023

29.11.2023 – Proche-Orient: la Suisse salue la libération des otages au Conseil de sécurité de l'ONU

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est penché aujourd'hui, en présence de plusieurs ministres, sur l’urgence de la situation au Proche-Orient. L'ambassadeur Thomas Gürber, chef de la division ONU du DFAE, représentait la Suisse. Au début des débats, le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a affirmé au Conseil de sécurité que la situation au Moyen-Orient se détériore de plus en plus et appelé à ce que cette tendance soit inversée.

L'ambassadeur Thomas Gürber s'exprime à la table en fer à cheval du Conseil de sécurité de l'ONU à New York.
L'ambassadeur Thomas Gürber a réaffirmé au Conseil de sécurité de l'ONU la position de la Suisse sur le conflit actuel au Proche-Orient. © UN Photo

Thomas Gürber a fait référence à la résolution du Conseil de sécurité sur la protection des enfants, adoptée le 15 novembre, qui constitue une première étape importante pour le Conseil dans la gestion du conflit actuel. Cette résolution appelle toutes les parties à respecter leurs obligations en vertu du droit international et du droit international humanitaire, notamment en ce qui concerne la protection des civils.

La Suisse salue la libération des otages et remercie les États concernés pour leurs efforts de médiation, ainsi que le CICR pour son rôle dans la mise en œuvre de la libération des otages. L'ambassadeur Gürber a rappelé que la Suisse exigeait la libération de tous les otages. Pour y parvenir, des pauses humanitaires sont nécessaires, comme le demande le Conseil dans sa résolution. Thomas Gürber a souligné que les pauses humanitaires devaient être prolongées à cette fin, mais aussi pour fournir une assistance humanitaire à la population civile de la bande de Gaza.

L'aide humanitaire est vitale, mais elle ne constitue pas une solution durable au conflit. La Suisse continuera à s'engager au sein du Conseil de sécurité en faveur de la promotion du consensus et d'une solution politique au conflit. La solution à deux États, au sein de laquelle les populations israélienne et palestinienne peuvent vivre ensemble dans la paix, la sécurité et la dignité, est la seule base pour garantir la paix et la stabilité au Proche-Orient.

En outre, Thomas Gürber a réaffirmé au Conseil la position de la Suisse sur le conflit actuel: elle condamne fermement les actes de terrorisme commis par le Hamas depuis le 7 octobre, reconnaît le droit légitime d'Israël d'assurer sa sécurité et sa défense et appelle toutes les parties à respecter le droit international humanitaire pour protéger la population civile. Elle exige enfin un accès humanitaire rapide et sans entrave à la bande de Gaza.

Déclaration de la Suisse sur la situation au Proche-Orient, Conseil de sécurité de l'ONU, 29.11.2023

Situation en Israël et sur le territoire palestinien occupé

20.11.2023 – La coopération au développement et la promotion de la paix en point de mire du Conseil de sécurité de l'ONU

Le 20 novembre 2023, le Conseil de sécurité de l’ONU mènera un débat ouvert sur le lien entre coopération au développement et promotion de la paix. Un lien qui constitue depuis de nombreuses années une priorité de la coopération internationale de la Suisse. Au sein du Conseil, la Suisse apporte son expertise dans les discussions, en insistant sur le fait que le développement économique d’un État n’est pas toujours un gage de paix. À ses yeux, il importe avant tout de réduire les inégalités et de renforcer la capacité de résistance des communautés. Pour parvenir à une cohabitation pacifique, il est également essentiel de miser sur le dialogue, aussi bien entre les différents groupes sociaux qu’entre la population et ses décideurs. Ces résultats doivent ensuite être consolidés dans le cadre d’un dialogue politique avec les gouvernements locaux. Depuis 2016, la Suisse soutient en outre le détachement de conseillers de l’ONU en matière de paix et de développement. Dans leur rôle d’interface pour les activités de paix et de développement menées par l’ONU sur le terrain, ces spécialistes aident les acteurs locaux à prévenir les conflits violents. Les exemples sous le lien suivant illustrent la manière dont la Direction du développement et de la coopération (DDC) contribue efficacement au maintien de la paix et de la sécurité au Sahel et dans la Corne de l’Afrique.

Article: La coopération au développement et la promotion de la paix en point de mire du Conseil de sécurité de l'ONU

15.11.2023 – Le Conseil de sécurité de l'ONU adopte une résolution axée sur la protection des enfants au Moyen-Orient

Après des semaines de tractations, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté aujourd'hui une résolution sur la protection des enfants au Moyen-Orient. Le texte de la résolution, soumis au vote par Malte en tant que présidente du groupe de travail du Conseil sur la protection des enfants dans les conflits armés, appelle à la protection des enfants par des pauses humanitaires limitées dans le temps.

Selon la résolution, les pauses doivent servir entre autres à fournir des soins humanitaires à la population civile, en particulier aux enfants, à évacuer les enfants malades et blessés de la bande de Gaza et à retrouver les enfants disparus. Pour ce faire, la résolution exige un accès humanitaire sûr et sans entrave pour les organisations humanitaires de l'ONU, ses partenaires et le CICR pendant les pauses dans les combats.

La résolution adoptée par le Conseil de sécurité exige en outre de toutes les parties qu'elles respectent le droit international humanitaire et assurent la protection de la population civile, en particulier des enfants, ce qui correspond à une priorité de la politique étrangère suisse. De même, le texte demande la libération de tous les otages détenus par le Hamas depuis le 7 octobre.

La Suisse a soutenu la résolution parce qu'elle répond à l'urgence de la situation humanitaire dans la bande de Gaza. La résolution reflète quatre priorités de la Suisse : (1) des pauses humanitaires pour un accès humanitaire rapide ; (2) le respect du droit international humanitaire ; (3) la libération des otages et (4) la prévention de la propagation du conflit. Le texte concis de la résolution, axé sur les besoins opérationnels, a délibérément renoncé à une contextualisation politique, d'autant plus qu'une telle contextualisation ne s'est pas révélée consensuelle lors des négociations. En tant que pays doté d'une longue tradition humanitaire et dépositaire des Conventions de Genève, la Suisse attache une importance particulière à la protection des enfants dans les conflits. Selon le droit international humanitaire et les Conventions de Genève, les civils, dont les enfants font partie, doivent être protégés dans les conflits. Dans son explication de vote, la Suisse a réitéré la position du Conseil fédéral sur le conflit actuel au Moyen-Orient, notamment sa condamnation des actes de terreur du Hamas et la reconnaissance du droit d'Israël à assurer sa défense et sa sécurité. La «Déclaration après le vote» permet aux Etats présents à l'ONU d'exposer leurs positions et évaluations détaillées en complément de leur vote.

Après quatre tentatives infructueuses d'adopter une résolution sur le Proche-Orient depuis le 7 octobre, le Conseil de sécurité a témoigné de sa capacité d'action et de décision en adoptant la résolution d'aujourd'hui. En même temps, la résolution envoie un signal important à tous les acteurs et à la population civile concernée sur le terrain. La dernière fois que le Conseil de sécurité a été en mesure d'adopter une résolution sur le Moyen-Orient, c'était en 2016. La Suisse continuera à s'engager au sein du Conseil de sécurité de l'ONU pour que celui-ci prenne des mesures allant au-delà de la protection de la population civile et visant la situation globale dans le conflit actuel au Proche-Orient – notamment une résolution condamnant les actes terroristes du Hamas, exigeant la libération de tous les otages, reconnaissant le droit d'Israël à assurer sa sécurité et demandant un accès humanitaire rapide, sûr et sans entrave à Gaza.

Déclaration de la Suisse après le vote, Conseil de sécurité de l'ONU, 15.11.2023

Situation en Israël et sur le territoire palestinien occupé

15.11.2023 – Le Conseil de sécurité de l'ONU renouvelle quatre résolutions

Le Conseil de sécurité de l'ONU a renouvelé quatre résolutions les 14 et 15 novembre 2023. Il s'agit notamment des mandats des missions de maintien de la paix de l'ONU en République centrafricaine (MINUSCA), dans la région frontalière d'Abyei entre le Soudan et le Soudan du Sud (UNISFA), de la mission de transition en Somalie dirigée par l'Union africaine (ATMIS) et du régime de sanctions pour le Yémen. La Suisse a soutenu le renouvellement de ces quatre résolutions au sein du Conseil, car elles sont conformes à ses priorités pour l'adhésion de la Suisse au Conseil de sécurité.

MINUSCA en République centrafricaine

Alors que la situation sécuritaire s'est améliorée dans certaines régions de la République centrafricaine, la poursuite des affrontements armés continue de mettre en danger la population civile. La MINUSCA contribue de manière importante à faire avancer les efforts de paix dans le pays et à assurer une meilleure protection de la population civile. Sur place, la Suisse est représentée par un bureau de coopération de la DDC à Bangui. En collaboration avec le gouvernement et la MINUSCA, elle promeut le respect du droit international humanitaire et des droits de l'homme.

L'UNISFA dans la région d'Abyei, entre le Soudan et le Soudan du Sud

La région d'Abyei, riche en ressources, située entre le Soudan et le Soudan du Sud, a été le théâtre d'affrontements meurtriers après la déclaration d'indépendance du Soudan du Sud en 2011, provoquant le déplacement de plus de 100 000 personnes. Sur le terrain, l'UNISFA assure la protection des civils et l'accès des acteurs humanitaires.

ATMIS en Somalie

La mission de transition en Somalie (ATMIS), dirigée par l'Union africaine et mandatée par le Conseil de sécurité de l'ONU, soutient les autorités locales dans le maintien des opérations de maintien de la paix. L'objectif d'ATMIS est de permettre aux forces de sécurité somaliennes de maintenir de manière autonome la sécurité dans le pays.

Régime de sanctions au Yémen

Les sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU concernant le conflit au Yémen visent à soutenir les efforts politiques en cours pour parvenir à un cessez-le-feu et à la paix dans le pays. Les sanctions comprennent le gel des avoirs, l'interdiction de voyager et l'embargo sur les armes à l'encontre des personnes et des entités sanctionnées.

14.11.2023 – Les forces de police de l'ONU contribuent à la protection des civils dans les zones de conflit

Les policiers jouent un rôle important dans les missions de paix de l'ONU mandatées par le Conseil de sécurité. Ils travaillent parfois dans des conditions très difficiles pour maintenir l'ordre public et protéger la population civile dans les zones de conflit. Lors du débat ouvert annuel du Conseil de sécurité de l'ONU sur les forces de police dans les missions de paix, la Suisse a souligné leur importance pour la paix et la sécurité. Parallèlement, elle a évoqué plusieurs points pour que les forces de police puissent accomplir leur travail de manière encore plus efficace.

Huit policiers de l'ONU sont assis à l'arrière d'un pick-up blanc. Au premier plan, des enfants africains posent pour la photo.
Forces de police de l'ONU appartenant à la Mission de maintien de la paix des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) en patrouille dans un camp de personnes déplacées à Juba, au Soudan du Sud. © UN Photo

Il s'agit notamment de soutenir la formation des forces de police locales dans les pays hôtes des missions de maintien de la paix de l'ONU. Les autorités locales doivent être en mesure d'assurer elles-mêmes la sécurité de leurs populations. Concrètement, la capacité d'action de la police locale doit par exemple être renforcée pour le maintien de l'ordre public lors de l'organisation d'élections. De plus, les forces de police de l'ONU agissent comme un système d'alerte précoce. Ils disposent d'un vaste réseau grâce à leurs contacts quotidiens dans la société. Dans ce contexte, il est essentiel que le personnel de police puisse communiquer avec la population locale et reçoive une formation adaptée au contexte. Cela permet de s'assurer que les informations reçues peuvent être utilisées pour prendre des décisions lors de la planification des missions, pour protéger la population civile par exemple. Pour que ces décisions importantes puissent être prises, il est essentiel que les commandants de police soient préparés aux nombreux défis qui se posent dans les zones de conflit. C'est pourquoi la Suisse accueille un cours annuel de deux semaines pour les commandants de police dans les missions de paix de l'ONU, qui se déroule actuellement à Stans, dans le canton de Nidwald.

La Suisse contribue activement aux activités de la police au sein de l'ONU et met des policiers à disposition pour des missions de paix, par exemple en République démocratique du Congo ou au Soudan du Sud. Outre leur expertise technique, les connaissances linguistiques du personnel de police suisse constituent un atout. Dans le cadre de ses activités auprès de l'ONU, la Suisse poursuivra ses efforts afin d'accroître l'impact des missions de paix.

Déclaration de la Suisse, Débat ouvert sur les forces de police de l'ONU, Conseil de sécurité de l'ONU, 14.11.2023

10.11.2023 – Proche-Orient: les acteurs humanitaires doivent pouvoir opérer de manière sûre et efficace

Au vu de la situation au Moyen-Orient, le Conseil de sécurité des Nations Unies s'est à nouveau réuni d'urgence aujourd'hui. Tedros Ghebreyesus, directeur général de l'OMS, a présenté au Conseil des informations venues tout droit du terrain sur la situation humanitaire catastrophique actuellement dans la bande de Gaza.

Conformément à sa position, la Suisse a fermement condamné les actes terroristes du Hamas au sein du Conseil, a demandé la libération inconditionnelle de tous les otages du Hamas et a reconnu le droit d'Israël d'assurer sa défense et sa sécurité. Elle a en outre rappelé que toutes les parties devaient respecter le droit humanitaire international.

Le droit humanitaire international régit la conduite de la guerre et protège les victimes des conflits armés. Il a une portée universelle. En tant que pays ayant une longue tradition humanitaire et en tant que dépositaire des Conventions de Genève, la Suisse considère la protection des civils comme un pilier central de sa politique étrangère et une priorité énoncée lors de son adhésion au Conseil de sécurité de l'ONU. Au sein du Conseil, la Suisse s'est montrée profondément préoccupée par la situation humanitaire dramatique à Gaza. Elle a souligné que la population civile, privée d'eau, d'électricité et de services vitaux, a un besoin urgent d'aide et de protection. Le droit international humanitaire exige en outre la protection des installations médicales et des acteurs humanitaires. L'incident de mardi dernier, au cours duquel un convoi du CICR transportant des fournitures destinées à l'hôpital Al-Quds de Gaza a été pris pour cible, illustre le contexte d'insécurité dans lequel travaillent les organisations humanitaires à Gaza.

Au sein du Conseil de sécurité de l'ONU, la Suisse continuera à contribuer activement à ce que le Conseil prenne des mesures urgentes, telles que l'appel à des pauses ou à des trêves humanitaires, afin de garantir un accès rapide et sans entrave de l'aide humanitaire à Gaza. Cela devrait permettre au CICR et aux autres acteurs humanitaires d'atténuer la crise sanitaire qui s'aggrave sur place. Lors de la conférence humanitaire internationale qui s'est tenue hier à Paris, la Suisse a confirmé un financement supplémentaire de 90 millions de francs pour l'aide humanitaire d'urgence dans toute la région. 

Déclaration de la Suisse sur la situation au Proche-Orient, Conseil de sécurité de l'ONU, 10.11.2023

Situation en Israël et sur le territoire palestinien occupé

06.11.2023 – Réunion d'urgence sur la situation à Gaza

Dans le cadre d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU, la Suisse s'est déclarée profondément préoccupée par le nombre de victimes civiles à Gaza et par le fait que des hôpitaux, des bâtiments de l'ONU et d'autres installations civiles dans la bande de Gaza aient été touchés. Elle a souligné que les obligations du droit international humanitaire sont claires : la population civile et les biens civils doivent être protégés, en Israël comme dans la bande de Gaza.

Parallèlement, la Suisse a condamné une nouvelle fois sans équivoque les actes de terrorisme et les tirs de roquettes du Hamas contre la population israélienne, conformément à sa position. Elle a demandé la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages détenus par le Hamas à Gaza. La Suisse reconnaît le droit d'Israël d'assurer sa défense et sa sécurité et rappelle que toutes les parties sont tenues de respecter le droit international humanitaire. Face à la situation humanitaire catastrophique à Gaza, elle a appelé à assurer un approvisionnement rapide et sans entrave en biens et services de base pour tous les civils dans le besoin.

Situation en Israël et sur le territoire palestinien occupé

02.11.2023 – Bosnie-Herzégovine: prolongation votée à l'unanimité en faveur de EUFOR ALTHEA

Le 2 novembre 2023, le Conseil de sécurité de l'ONU a décidé à l'unanimité par résolution d'autoriser la mission EUFOR ALTHEA de l'UE pour une année supplémentaire. La tâche principale de la mission est d'aider les autorités à maintenir un environnement sécurisé dans le pays. Les négociations, cette année, se sont déroulées sous la direction de la Suisse. Dans ce rôle, elle a permis le dialogue entre toutes les parties concernées. La Suisse se félicite de la prolongation unanime de l'autorisation, qui constitue un signal fort de soutien à la stabilité et à la sécurité en Bosnie-Herzégovine.

Un militaire suisse observe une vallée en Bosnie-Herzégovine à l'aide de jumelles.
Depuis 2004, des militaires suisses contribuent au maintien de la paix en Bosnie-Herzégovine dans le cadre de l'EUFOR Althea. © DDPS

Par sa présence, EUFOR ALTHEA apporte une contribution importante au maintien de la paix en Bosnie-Herzégovine et contribue à la stabilisation de la région des Balkans occidentaux. Au-delà du maintien d'un environnement sécurisé, le mandat de la mission comprend également la mise en œuvre et le respect de l'accord de paix de Dayton et la coopération avec les autorités bosniaques pour atteindre ces objectifs. Conformément à son engagement de longue date dans le domaine de la promotion de la paix, la Suisse continuera à soutenir la mission en mettant à sa disposition des experts.

La situation en matière de politique de sécurité dans le pays reste fragile depuis la guerre de 1992-1995. Depuis 2004, jusqu'à 20 militaires suisses participent à la mission EUFOR ALTHEA dans les Balkans. Ils sont stationnés sur des sites de conflit connus ou potentiels et échangent avec la population locale et les autorités. Ils ont ainsi accès à des informations qui permettent à l'EUFOR d'évaluer la situation en matière de politique de sécurité dans le pays.

Dans le cadre de la coopération internationale, la Suisse soutient la Bosnie-Herzégovine dans le but de faire progresser les réformes et de créer de nouvelles perspectives pour la population. Au sein du Conseil de sécurité, la Suisse a assuré la Bosnie-Herzégovine qu'elle continuerait à la soutenir sur la voie d'un avenir unifié et pacifique.

Déclaration de la Suisse sur la situation en Bosnie-Herzégovine, Conseil de sécurité de l'ONU, 02.11.2023

31.10.2023 – Le Conseil de sécurité de l'ONU renouvelle quatre missions de paix

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté hier et aujourd'hui quatre résolutions renouvelant des missions de paix de l'ONU. Il s'agit des missions de l'ONU en Colombie, en Libye, au Sahara occidental et en Somalie. La Suisse a soutenu les quatre résolutions au sein du Conseil.

Vue de la salle du Conseil de sécurité de l'ONU.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a renouvelé fin octobre 2023 les missions de l'ONU en Colombie, en Libye, au Sahara occidental et en Somalie. © DFAE

UNVMC en Colombie

La Mission de surveillance des Nations unies en Colombie (UNVMC) a pour mandat de surveiller et de vérifier l'accord de paix entre les FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) et le gouvernement colombien. Dans le cadre de sa politique de paix de longue date en Colombie, la Suisse a accepté, à la demande du gouvernement colombien et du groupe rebelle EMC FARC-EP (Estado Mayor Central de las FARC-EP), un mandat officiel d'Etat garant des négociations de paix.

UNSMIL en Libye

La Mission d'assistance des Nations unies en Libye (UNSMIL) est active dans le pays depuis la chute du régime autoritaire de Mouammar Kadhafi en 2011. Les tâches de l'UNSMIL consistent notamment à aider le gouvernement libyen à établir l'état de droit et à organiser des élections démocratiques.

La MINURSO au Sahara occidental

La mission de paix de l'ONU au Sahara occidental (MINURSO) surveille le cessez-le-feu entre le gouvernement marocain et le mouvement indépendantiste Polisario. De même, la MINURSO soutient la réduction de la menace des mines. Des membres de l'armée suisse sont engagés dans le déminage humanitaire au Sahara occidental dans le cadre du Service de l’action antimines des Nations Unies (UNMAS).

UNSOM en Somalie

La Mission d'assistance des Nations Unies en Somalie (UNSOM) soutient le gouvernement somalien dans le maintien de la paix et l'établissement de l'État de droit. En outre, la MONUP aide le gouvernement à mettre en place des mécanismes de renforcement des droits de l'homme et à intégrer les femmes dans les processus politiques. En outre, la mission surveille les violations des droits de l'homme ou du droit international humanitaire en Somalie et aide à enquêter sur celles-ci.

30.10.2023 – Réunion d'urgence sur la situation au Moyen-Orient

Face aux hostilités qui se sont intensifiées au Moyen-Orient au cours du week-end dernier, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni en urgence aujourd'hui. La Suisse a souligné à cette occasion que l'appel lancé à toutes les parties à protéger la population civile est et doit rester une mission centrale du Conseil de sécurité de l'ONU. La population civile doit être protégée en Israël, dans la bande de Gaza et en Cisjordanie.

La Suisse condamne fermement les attaques terroristes et les prises d'otages du Hamas. Elle exige la libération immédiate et inconditionnelle des otages et exprime sa solidarité avec le peuple israélien. Trois semaines après le début des hostilités, la situation humanitaire dans la bande de Gaza est dramatique. La population souffre du manque de biens essentiels à sa survie, comme l'eau ou l'électricité. Face à cette situation, la Suisse demande à toutes les parties d'assumer leurs obligations dans le cadre du droit international humanitaire et de permettre un accès rapide, sécurisé et sans entrave de l'aide humanitaire à Gaza.

Vue de la salle du Conseil de sécurité de l'ONU.
Face aux hostilités qui se sont intensifiées au Moyen-Orient au cours du week-end dernier, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni en urgence aujourd'hui. © DFAE

Le droit international humanitaire, y compris les Conventions de Genève, a une portée universelle. Il constitue le cadre juridique en faveur de la protection des populations civiles dans les conflits. La Suisse reconnaît la volonté légitime d'Israël d'assurer sa défense et sa sécurité nationales. Elle rappelle que le droit international humanitaire tient compte des besoins légitimes tels que la sécurité et la nécessité militaire, raison pour laquelle il doit donc être respecté sans exception. Les violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme doivent faire l'objet d'enquêtes et les auteurs doivent être tenus de rendre des comptes.

Au sein du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale des Nations unies, la Suisse s'est engagée ces dernières semaines en faveur de mesures telles que des pauses humanitaires ou un cessez-le-feu humanitaire. Elle a de nouveau demandé au Conseil de sécurité d'œuvrer ensemble pour mettre un terme à la violence. Quatre résolutions sur le Proche-Orient ont échoué au Conseil au cours des deux dernières semaines. La Suisse continue de s'engager activement en faveur d'une action commune du Conseil de sécurité et d'une solution pacifique.

Déclaration de la Suisse sur la situation au Proche-Orient, Conseil de sécurité de l'ONU, 30.10.2023

Situation en Israël et sur le territoire palestinien occupé

 

25.10.2023 – Toujours pas d'accord sur la résolution concernant la situation au Moyen-Orient

Le 25 octobre 2023, le Conseil de sécurité de l'ONU a voté sur un projet de résolution des États-Unis concernant la situation au Moyen-Orient. L'adoption de la résolution a échoué en raison du veto de la Russie et de la Chine. La Suisse a soutenu la résolution parce qu'elle aurait représenté un pas en avant du Conseil de sécurité pour protéger la population civile au Moyen-Orient et parce qu'elle insistait sur les pauses humanitaires comme mesure d'accès humanitaire. La Suisse s'est activement impliquée dans les négociations avant le vote afin que le droit international humanitaire et les pauses humanitaires soient inscrits dans le texte de la résolution.

Le Conseil a également voté sur un projet de résolution russe qui n'a pas obtenu la majorité. La Suisse s'y est abstenue. La proposition russe demandait un cessez-le-feu humanitaire, ce que la Suisse soutient en principe, mais le texte de la résolution, qui n'avait pas été consulté au préalable par les membres du Conseil, contenait des éléments qui ne correspondaient pas à la position et aux estimations de la Suisse.

Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit à New York.
Le 25 octobre 2023, le Conseil de sécurité de l'ONU a voté sur un projet de résolution concernant la situation au Moyen-Orient. © UN Photo

La veille, lors d'un débat ouvert au Conseil de sécurité de l'ONU, la Suisse a de nouveau condamné les attaques terroristes, les tirs de roquettes indiscriminés contre la population israélienne et les prises d'otages par le Hamas. Elle a également souligné la volonté légitime d'Israël d'assurer sa défense et sa sécurité nationales et a appelé toutes les parties à respecter le droit international, en particulier le droit international humanitaire. Elle a également exhorté à prendre des mesures de désescalade. En outre, la Suisse a appelé tous les acteurs à lever les obstacles à l'acheminement rapide, sûr et sans entrave de l'aide à Gaza.

En tant qu'État dépositaire des Conventions de Genève, la Suisse place la protection des civils au premier rang de ses préoccupations et en a fait une priorité pour son adhésion au Conseil de sécurité. «Il est essentiel de protéger la population civile en Israël et à Gaza. Nous plaidons pour un Conseil de sécurité qui fasse du respect du droit international humanitaire une priorité, surtout en cas d'urgence», a déclaré à New York l'ambassadrice de Suisse Maya Tissafi, cheffe de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) et responsable de la Taskforce Moyen-Orient.

Dans son intervention, la Suisse a souligné son engagement, nourri depuis la semaine dernière, pour que le Conseil puisse adopter une résolution permettant des pauses humanitaires et un accès rapide, sûr et sans entrave à l'aide à Gaza. La semaine dernière déjà, deux textes de résolution ont échoué, respectivement en raison du manque de quorum et du veto des Etats-Unis.

La Suisse reste convaincue que des pauses humanitaires sont nécessaires de toute urgence afin que la population civile puisse recevoir des biens de première nécessité et que les organisations humanitaires puissent accéder à la bande de Gaza conformément au droit international humanitaire. Pour y parvenir, le Conseil de sécurité doit trouver une solution. La Suisse continue à s'engager dans ce sens.

La Suisse a demandé au Conseil de sécurité de l'ONU d'intensifier ses efforts afin d'assumer ses responsabilités en matière de protection des civils. Les mesures humanitaires d'urgence sont essentielles dans le contexte actuel, en situation d'escalade du conflit. L'objectif d'une paix durable au Proche-Orient, basée sur une solution à deux États, ne doit pas être perdu de vue.

Déclaration après le vote: La situation au Moyen-Orient, 25.10.2023 

Déclaration de la Suisse sur la situation au Proche-Orient, Conseil de sécurité de l'ONU, 24.10.2023

Situation en Israël et sur le territoire palestinien occupé

25.10.2023 – Les droits des femmes doivent être protégés pour qu'elles puissent contribuer à une paix durable

Le Conseil de sécurité de l'ONU a discuté, dans le cadre d'un débat ouvert sur «les femmes, la paix et la sécurité», des défis liés à la participation des femmes dans les processus de paix. La Suisse a déclaré au Conseil qu'elle souhaitait renforcer les voix des représentantes de la société civile. Leurs recommandations doivent être mieux prises en compte dans les débats et les décisions du Conseil. Lors des débats, la Suisse a donc réitéré des recommandations importantes émises par des femmes de la société civile lorsque celles-ci avaient été invitées en tant que rapporteures pendant la présidence suisse en mai. Les femmes du monde entier doivent avoir le droit à la liberté de participer pleinement aux processus de décision politique. Pour une paix durable, les femmes doivent pouvoir participer sur un pied d'égalité aux négociations et au maintien de la paix. Pour y parvenir, les femmes et les filles ont impérativement besoin d'être protégées contre la violence et les violations des droits de l'homme. Au sein du Conseil, la Suisse a demandé à tous les États de prévenir les violations des droits des femmes, y compris celles commises dans l'espace numérique. Les droits de l'homme appartiennent à tous les êtres humains, indépendamment de leur appartenance à une minorité nationale, éthique, religieuse ou linguistique.

La Suisse s'engage depuis des années dans le cadre du plan d'action national pour la mise en œuvre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l'ONU sur «les femmes, la paix et la sécurité". La Division Paix et Droits de l'Homme du DFAE (DPDH) s'engage dans plusieurs pays pour une participation égale des femmes à la prévention et à la résolution des conflits. Il s'agit par exemple de la mise en place d'un réseau national de médiatrices et de militantes pour la paix au Liban. En Colombie, au Népal et aux Philippines, l'initiative de la société civile les femmes à la table de la paix, «Women’s Peace Tables» (WPT) aide les femmes à participer aux processus de paix officiels dans leur pays.

La DDC soutient également le programme «Mujeres Resilientes» (en français «Femmes résistantes») au Salvador dans le cadre de la coopération internationale. Dans la vidéo, Camille Flückiger, qui travaille au bureau de coopération de Managua (Nicaragua), explique comment la Suisse donne sur place aux femmes les moyens de s'attaquer aux conflits locaux et de contribuer ainsi à la paix. 

23.10.2023 – Kosovo: la Suisse appelle les deux parties à reprendre le dialogue

La situation au Kosovo était aujourd'hui le sujet d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, à laquelle participaient la présidente kosovare Vjosa Osmani et la première ministre serbe Ana Brnabić. Les tensions et l'insécurité au Kosovo se sont accrues depuis la dernière réunion du Conseil. Lors d'une attaque contre la police en septembre dernier, un policier kosovar a perdu la vie et plusieurs personnes ont été blessées. La désescalade est donc essentielle dans l'optique d'un retour au processus de normalisation.

Dans ce contexte, la Suisse a condamné au Conseil de sécurité les récents actes de violence au Kosovo et a appelé toutes les parties à coopérer. Afin de mettre en œuvre des solutions politiques, il convient d'éviter la rhétorique incendiaire ou le renforcement du déploiement de troupes à proximité de la frontière. La Suisse a appelé les parties à s'engager dans le dialogue mené par l'UE et à mettre en œuvre leurs engagements dans le cadre de l'accord de normalisation des relations entre le Kosovo et la Serbie.

Un soldat et une soldate de l'armée suisse au sein de la KFOR discutent à côté d'un véhicule d'intervention blanc au Kosovo.
L'armée suisse participe à la Kosovo Force (KFOR) depuis 1999 avec la SWISSCOY. Les équipes de liaison et de surveillance servent de système d'alerte précoce à la KFOR pour les changements de situation potentiels. © DDPS

Depuis plus de trente ans, la Suisse entretient des relations étroites avec le Kosovo, où réside une importante diaspora. La Suisse soutient activement le dialogue entre la Serbie et le Kosovo et contribue à l'instauration de la confiance. Travailler sur le passé constitue un pilier central du processus de réconciliation. La Suisse soutient notamment activement les deux États dans la recherche et l'identification des personnes disparues. Dans le cadre de sa coopération internationale, la Suisse promeut au Kosovo une gouvernance inclusive et démocratique et crée des emplois décents. Elle contribue ainsi à offrir des perspectives d'avenir à l'ensemble de la société.

En outre, le contingent suisse auprès de la Kosovo Force (KFOR), qui compte jusqu'à 195 militaires, est le contingent suisse le plus important engagé dans une mission de paix. La KFOR est issue d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU de 1999. L'objectif de la KFOR est de garantir la liberté de mouvement de la population et de veiller à la stabilité de l'environnement. Les militaires suisses apportent une contribution concrète sur le terrain pour que la KFOR puisse atteindre cet objectif. Lors de la réunion du Conseil de sécurité de ce jour, la Suisse a souligné son soutien à la KFOR en tant que garante de la sécurité.

Déclaration de la Suisse sur la situation au Kosovo

18.10.2023 – Pas de consensus sur la résolution sur la situation humanitaire au Proche-Orient au Conseil de sécurité de l'ONU

Les populations civiles d'Israël et de la bande de Gaza sont les premières victimes de la reprise du conflit au Proche-Orient. Des milliers de personnes en Israël et à Gaza, dont des centaines d'enfants, ont déjà perdu la vie. C'est dans ce contexte que le Conseil de sécurité de l'ONU a voté le 18 octobre 2023 une résolution présentée par le Brésil, qui condamne les attaques du Hamas et appelle les parties à respecter le droit international humanitaire, à protéger la population civile et à permettre l'acheminement de l'aide humanitaire vers Gaza. La Suisse a soutenu la résolution. L'adoption de la résolution a échoué en raison d'un veto américain. Le projet de résolution présenté par le Brésil visait à obtenir un consensus au sein du Conseil de sécurité et présentait des points essentiels du point de vue de la Suisse. Elle regrette donc le rejet de cette résolution importante aujourd'hui.

Lundi soir, un texte de résolution présenté par la Russie avait échoué faute de majorité. Ce texte ne contenait pas de référence claire au droit international humanitaire - l'une des priorités de la Suisse au Conseil de sécurité. La Suisse s'était abstenue lors du vote.

Au sein du Conseil de sécurité, la Suisse continue à s'engager en faveur de solutions pour que le Conseil assume sa responsabilité de protection des populations civiles au Proche-Orient. Mais elle reste également active en dehors du Conseil de sécurité, aux niveaux multilatéral et bilatéral, afin d'améliorer la situation humanitaire dans la région.

Réunion d'urgence suite à l'explosion survenue à l'hôpital Al-Ahli de Gaza

Immédiatement après le vote de la résolution, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est penché sur l'explosion survenue à l'hôpital Al-Ahli de Gaza dans le cadre d'une réunion d'urgence. Selon l'ONU, des centaines de personnes ont été tuées et de nombreux blessés. La Suisse rappelle que les hôpitaux et les civils doivent toujours être protégés conformément au droit international humanitaire. Une enquête précise doit être menée.

La Suisse s'engage au Conseil de sécurité pour améliorer la situation au Proche-Orient

Ces derniers jours, la Suisse a pris position sur l'escalade de la situation au Proche-Orient au sein du Conseil de sécurité de l'ONU lors de différentes séances à huis clos. Vendredi dernier, elle a une nouvelle fois condamné les actes terroristes du Hamas et reconnu la volonté légitime d'Israël d'assurer sa défense et sa sécurité nationales. Elle a appelé les deux parties à respecter le droit international et a souligné que l'aide humanitaire et médicale devait être fournie rapidement et sans entrave. Lors des négociations sur la résolution, la Suisse s'est engagée en faveur de ces deux objectifs : d'une part, la condamnation des actes terroristes et la protection de la population civile et, d'autre part, le respect du droit international, en particulier du droit international humanitaire et des droits de l'homme.

La Suisse reste convaincue qu'une solution durable au conflit du Proche-Orient ne peut être atteinte que par des moyens pacifiques. Ceci sur la base d'une solution à deux États négociée par les deux parties, en accord avec le droit international et les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU.

Situation en Israël et sur le territoire palestinien occupé

12.10.2023 – Le Conseil de sécurité de l’ONU thématise la coopération entre l’ONU et les organisations régionales

Six jours après son voyage à Addis Abeba (Éthiopie) à l’occasion de la rencontre annuelle avec les membres du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine, le Conseil de sécurité a tenu une réunion sur la coopération étroite entre l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales dans les domaines de la prévention des conflits, de la médiation, du maintien de la paix et de la consolidation de la paix. « Le partenariat stratégique et un échange régulier entre l’ONU et l’UA sont nécessaires et essentiels pour un multilatéralisme efficace et effectif », a déclaré au nom de la Suisse Adrian Hauri à New York.

Les Nations Unies et les organisations régionales telles que l'UA apportent des forces et des perspectives différentes, ainsi que des approches uniques sur des questions d’intérêt commun. Lors de leur réunion annuelle, les membres du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine et du Conseil de sécurité de l’ONU ont exprimé leur inquiétude face à l'évolution de la situation sécuritaire sur le continent africain, et à la myriade de menaces qui pèsent sur la paix, la sécurité et la stabilité. À Addis Abeba, la Suisse s’est par exemple positionnée, avec d’autres pays, sur la situation actuelle au Sahel.

À New York, la Suisse a assuré qu’elle continuera à poursuivre son soutien de longue date pour l’architecture africaine de paix et de sécurité. « C’est notre intention de promouvoir davantage les échanges et la compréhension mutuelle entre l’ONU et l’UA », a déclaré Adrian Hauri.

Le Conseil pour la Paix et la Sécurité de l’Union Africaine voyagera à New York en octobre 2024. Cette rencontre aura donc lieu sous la prochaine Présidence suisse du Conseil de sécurité.

08.10.2023 – Réunion sur le Proche-Orient: la Suisse appelle au respect du droit international

Le Conseil de sécurité s'est réuni aujourd'hui en consultations à huis clos sur la situation au Proche-Orient. La Suisse a condamné les attaques choquantes, y compris les actes de terreur et les tirs de roquettes, du Hamas contre Israël. Elle a demandé la libération immédiate des personnes prises en otages et actuellement détenues à Gaza. Elle a déploré toutes pertes civiles et a appelé toutes les parties à protéger la population civile et à respecter les obligations du droit international humanitaire. La Suisse a également souligné que la désescalade était la priorité. Elle a appelé tous les responsables à faire preuve de la plus grande retenue, à tout mettre en œuvre pour instaurer un cessez-le-feu et éviter une escalade régionale. Cet appel était aussi destiné aux États qui peuvent exercer une influence sur les parties.

07.10.2023 – Réunion d'urgence sur l'escalade de la violence en Israël

En raison de l'escalade de la violence en Israël, le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira le 08.10.2023 en session d'urgence. La Suisse soutient que le Conseil aborde rapidement la situation actuelle au Proche-Orient. Elle condamne les tirs de roquettes effectués aujourd'hui par le Hamas et les attaques menées contre Israël depuis la bande de Gaza. La population civile doit être protégée et le droit international doit être respecté en tout temps. La Suisse demande un arrêt immédiat de la violence afin d'éviter une nouvelle escalade.

Prise de position de la Suisse

02.10.2023 – Crise sécuritaire en Haïti: le Conseil de sécurité de l’ONU autorise le déploiement d’une force internationale de police

Lors de sa réunion d’aujourd’hui, le Conseil de sécurité des Nations Unies a décidé d’autoriser l’envoi par des États tiers de forces de police en Haïti. En Haïti, l’intensification de la violence des gangs a entraîné une grave détérioration de la situation sécuritaire. Pour la seule période de janvier à juin 2023, plus de 2000 homicides ont été commis par des membres de gangs. Les violences sexuelles et les enlèvements sont monnaie courante. La police nationale haïtienne ne dispose pas de ressources suffisantes pour endiguer l’escalade de la violence. La situation humanitaire dans le pays est également préoccupante. D’après l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), environ cinq millions de personnes, soit près de la moitié de la population haïtienne, se trouvent en situation d’insécurité alimentaire. La menace d’une famine plane sur le pays. D’importantes inondations dues à de fortes pluies ainsi qu’un tremblement de terre en juin ont encore aggravé la situation.

Deux membres de gangs armés d'un revolver et d'un fusil dans une ruelle étroite de Port-au-Prince, la capitale d'Haïti.
Deux membres de gangs dans les rues de Port-au-Prince. Sous le coup d'une violence massive des gangs, Haïti est en proie à une crise sécuritaire précaire. Le Conseil de sécurité de l'ONU y répond par l'envoi de forces de police par des pays tiers. © Keystone

La mesure décidée le 2 octobre 2023 par le Conseil de sécurité de l’ONU est une réponse à une demande exprimée par le gouvernement haïtien. Le secrétaire général de l’ONU avait également suggéré au Conseil de sécurité, dans le cadre d’un rapport, de prendre une série de mesures pour rétablir la sécurité de la population dans cet État des Caraïbes. Le déploiement d’une mission multinationale de soutien composée de forces de police est l’une des mesures préconisées. Le Kenya s’est déjà porté volontaire pour diriger cette force. Lors des négociations de la résolution, la Suisse a notamment insisté pour que le respect du droit international et des droits de l’homme ainsi que la lutte contre les abus sexuels soient inscrits dans le texte et à ce qu'un mécanisme de surveillance soit mis en place au sein de la mission.

Le 6 septembre 2023, le Conseil fédéral a donné son accord de principe concernant l’autorisation d’une mission de soutien à la sécurité en Haïti. Il avait adopté des directives en vue des négociations à New York. Dans des cas exceptionnels et sous certaines conditions, la mission pourra également recourir à la force pour remplir son mandat consistant à aider la police locale à rétablir l’ordre et la sécurité publics. Conformément à l’art. 152, al. 4, de la loi sur le Parlement, les présidents des commissions de politique extérieure (CPE) du Conseil national et du Conseil des États ont été consultés sur cette question, selon les modalités convenues entre le Conseil fédéral et les CPE concernant l’implication du Parlement durant le mandat de la Suisse au Conseil de sécurité de l’ONU.

Déclaration de la Suisse

29.09.2023 – Le Conseil de sécurité de l'ONU lutte contre la traite des êtres humains au large de la Libye

Le Conseil de sécurité de l'ONU a décidé aujourd'hui de renouveler la résolution sur la lutte contre le trafic de migrants et la traite des êtres humains au large de la Libye. Les Etats membres de l'ONU et les organisations régionales actives dans ce pays sont ainsi autorisés à inspecter et à saisir en haute mer les navires dont ils ont de bonnes raisons de soupçonner qu'ils sont utilisés pour le trafic de migrants ou la traite d'êtres humains depuis la Libye vers l'Europe. La Suisse a soutenu au sein du Conseil le renouvellement annuel de cette résolution, introduite pour la première fois en 2015, car il s'agit d'un instrument important de lutte contre la traite d'êtres humains et pour la protection des vies humaines.

Des hommes et des femmes africains sont assis en rangs serrés dans un canot pneumatique en mer.
Par sa décision du 28 septembre, le Conseil de sécurité de l'ONU renforce la lutte contre l'immigration clandestine en provenance de Libye via la Méditerranée. © Keystone

La Libye est un pays de destination et de transit pour les migrants en provenance de toute l'Afrique. Le conflit qui a éclaté au Soudan en avril 2023 devrait encore aggraver la situation. Le nombre de personnes qui tentent de traverser la Méditerranée depuis la Libye est en augmentation constante. Selon un rapport du Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, près de 8500 personnes, dont des femmes et des enfants, ont été interceptées et ramenées en Libye au cours du premier semestre 2023. Environ 750 personnes se sont noyées en mer et près de 950 ont été portées disparues.

21.09.2023 – Réunion d'urgence sur la situation dans le Haut-Karabakh

Le Conseil de sécurité de l’ONU a tenu une réunion d’urgence sur la situation dans le Haut-Karabakh. La Suisse est profondément préoccupée par les opérations militaires lancées par l’Azerbaïdjan en début de semaine. Au sein du Conseil, elle a souligné l’importance de l’accès humanitaire. La Suisse est prête, avec ses bons offices, à contribuer au dialogue et à une paix durable si l’Arménie et l’Azerbaïdjan le souhaitent.

20.09.2023 – Le président de la Confédération Alain Berset représente la Suisse lors du débat sur l'Ukraine

Le président de la Confédération Alain Berset a participé à un débat sur l'Ukraine au Conseil de sécurité. Celui-ci s'est déroulé sous la présidence de l’Albanie pendant la semaine d'ouverture de l'Assemblée générale de l'ONU, en présence du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Le président de la Confédération a souligné à cette occasion l'importance cruciale de la Charte des Nations unies pour la paix et la sécurité dans le monde. Or, le nombre de conflits augmente et, avec lui, les souffrances de la population civile. Alain Berset a une nouvelle fois condamné l'agression militaire de la Russie contre l'Ukraine en ce qu’elle représente un exemple frappant de rupture avec les principes de la Charte de l'ONU. Le président de la Confédération a demandé à la Russie de cesser toutes les opérations de combat et de retirer immédiatement ses troupes du territoire ukrainien.

Le président de la Confédération Alain Berset s'exprime au Conseil de sécurité de l'ONU.
Le président de la Confédération Alain Berset a souligné au Conseil de sécurité de l'ONU l'importance du multilatéralisme pour une paix durable. © DFAE

Les conséquences de l'agression militaire de la Russie contre l'Ukraine se ressentent dans le monde entier. La sécurité alimentaire est menacée, le secteur de l'énergie est affecté et les risques nucléaires augmentent. C'est pourquoi un multilatéralisme fort et une confiance mutuelle sont plus importants que jamais pour parvenir à la paix en Ukraine.

La tâche de reconstruction de l'Ukraine dans l'esprit des principes de Lugano est immense. La Suisse a fait preuve de solidarité envers la population ukrainienne à de nombreux égards. Elle soutient notamment le déminage humanitaire avec le concert d'experts ainsi que des livraisons de matériel. Elle prévoit d’ailleurs d'élargir cet engagement. Le président de la Confédération a également appelé à un retour à l'initiative céréalière de la mer Noire.

Déclaration du président de la Confédération Alain Berset au Conseil de sécurité de l'ONU, 20.09.2023

20.09.2023 – La cohésion entre les membres non permanents est un facteur essentiel d’efficacité du Conseil

Le conseiller fédéral Ignazio Cassis a représenté la Suisse lors d’un point de presse commun des dix membres non permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (dix membres élus ou E10). Depuis janvier 2023, la Suisse est pour deux ans un membre élu du Conseil de sécurité. Les E10 représentent les deux tiers des membres du Conseil. Comme une décision du Conseil de sécurité, portant par exemple sur l’adoption d’une résolution, doit recueillir neuf votes positifs, les E10 jouent un rôle crucial pour permettre à cet organe principal de l’ONU de remplir sa mission, à savoir maintenir la paix et la sécurité dans le monde. 

Les dix membres élus du Conseil de sécurité. Le conseiller fédéral Ignazio Cassis a représenté la Suisse.
Les dix membres élus du Conseil de sécurité. Le conseiller fédéral Ignazio Cassis a représenté la Suisse. © DFAE
Un Conseil de sécurité efficient, transparent et efficace est aujourd’hui plus important que jamais.
Conseiller fédéral Ignazio Cassis

Dans une déclaration commune à la presse, les E10 ont souligné la cohésion existant entre eux et affirmé leur attachement au multilatéralisme: «Nous continuerons à jouer un rôle constructif afin de jeter des ponts et de trouver des compromis judicieux sur tous les sujets traités par le Conseil. Nous avons vu quelles mesures significatives le Conseil de sécurité peut prendre pour maintenir la paix lorsque ses membres sont d’accord entre eux.» Lors des échanges qui se sont tenus en août dernier sur les bords du lac Léman, les E10 ont approfondi leur coopération. «Un Conseil de sécurité efficient, transparent et efficace est aujourd’hui plus important que jamais. Je me félicite d’autant plus de la cohésion existant entre les membres élus du Conseil, qui poursuivent ensemble cet objectif», a déclaré le conseiller fédéral Ignazio Cassis à l’issue de l’évènement organisé à New York.

Déclaration commune à la presse (en)

19.09.2023 – Première livraison de matériel humanitaire en Syrie via Bab-al-Hawa depuis juillet

Près de vingt camions chargés de matériel humanitaire ont franchi le 19 septembre le point de passage de Bab-al-Hawa entre la Turquie et la Syrie. Et ce pour la première fois depuis juillet dernier. La Suisse salue le fait que l’aide humanitaire continue d’être acheminée vers le nord-ouest de la Syrie via Bab-al-Hawa. Plus de quatre millions de personnes dépendent de ces livraisons d’importance vitale.

Le renouvellement du mécanisme d’aide humanitaire transfrontalière via Bab-al-Hawa a échoué le 11 juillet 2023 en raison du veto de la Russie au Conseil de sécurité de l’ONU. La situation humanitaire dans toute la Syrie reste précaire et il est important que les organisations de l’ONU aient un accès humanitaire à toutes les régions de la Syrie. En tant que membre du Conseil de sécurité, la Suisse continue à s’engager pour que l’accord sur la poursuite de l’utilisation du point de passage de Bab-al-Hawa entre l’ONU et le gouvernement syrien soit mis en œuvre.

14.09.2023 – Des partenariats avec le secteur privé pour rendre l'aide humanitaire plus efficace

Plus de 100 conflits armés à travers le monde marquent l'époque actuelle. Ce sont surtout les populations civiles qui en souffrent. Le nombre de personnes déplacées a plus que doublé au cours des dix dernières années. Le nombre de personnes en détresse a plus que quintuplé. Alors que les besoins augmentent, le financement de l'aide humanitaire, qui fait cruellement défaut, diminue. Le Conseil de sécurité de l'ONU a discuté aujourd'hui, sous la présidence de l’Albanie, des moyens de relever ce défi. En effet, les besoins humanitaires sont de plus en plus importants. Cela est dû aux effets négatifs du changement climatique, à la faible gouvernance et aux conflits armés, ainsi qu'aux conséquences de Covid-19. D'un autre côté, chaque conflit résolu pacifiquement contribue à réduire les besoins humanitaires. Le Conseil de sécurité de l'ONU et une coopération accrue avec le secteur privé jouent des rôles importants à cet égard.

Un homme africain est assis derrière un ordinateur et lit le journal en ligne.
La coopération avec le secteur privé local permet de réduire les besoins humanitaires. Un internet stable est une condition préalable afin que les personnes concernées puissent s'informer dans les régions en crise. © Keystone

La Suisse a souligné au Conseil de sécurité que la communauté internationale doit anticiper et investir pour mieux identifier les risques de conflit et fournir une aide humanitaire. Les nouvelles technologies peuvent aider. «Elles rendent les systèmes d’alerte précoce plus efficaces. En outre, il ne faut pas sous-estimer l’importance d’une connexion internet stable et sûre. Celle-ci permet aux personnes de s'informer et à l'aide nécessaire d'atteindre rapidement les personnes dans le besoin», a déclaré Pascale Baeriswyl, ambassadrice suisse auprès de l'ONU à New York. C'est pourquoi il est également essentiel de renforcer les partenariats entre les États et les acteurs privés dans le domaine humanitaire, car leur potentiel n'est pas encore pleinement exploité.

Dans ce domaine, la Suisse soutient différents projets dans le cadre de sa coopération internationale. Il s'agit par exemple de programmes de paiement en espèces pour les victimes de phénomènes naturels ou de catastrophes. En collaboration avec des institutions financières privées locales, ces personnes reçoivent ainsi de l'argent liquide pour acheter des biens dont elles ont un besoin urgent. Ces biens sont achetés sur place, ce qui permet aux commerçants ou aux agriculteurs locaux de poursuivre leur activité malgré les circonstances difficiles. La Suisse contribue ainsi également à endiguer le déplacement des personnes concernées.

L'expertise et les réseaux d'entreprises et d'organisations privées implantées dans des zones de conflit peuvent apporter une contribution importante à la réponse humanitaire des États et des organisations internationales. «Cependant, toute action liée à l'engagement du secteur privé doit être fondée sur les principes humanitaires et les droits humains», a souligné M. Baeriswyl au Conseil de sécurité.

Déclaration de la Suisse sur les partenariats public-privé, Conseil de sécurité de l'ONU, 14.09.2023

07.09.2023 – Renforcer les missions de paix de l'ONU pour une promotion de la paix efficace et efficiente

Il y a 75 ans, le Conseil de sécurité de l'ONU envoyait la première mission de paix, l'ONUST, pour maintenir le cessez-le-feu au Moyen-Orient. Depuis lors, plus d'un million de personnes ont servi dans plus de 70 missions de paix des Nations Unies. Des millions de civils à travers le monde ont ainsi été sauvés. Douze missions sont aujourd'hui actives et la nature des conflits a radicalement changé depuis 1948. Le Conseil de sécurité de l'ONU a échangé aujourd'hui sur la manière dont les missions de maintien de la paix de l'ONU doivent s'adapter pour pouvoir remplir leur mission dans un environnement de plus en plus complexe. Les casques bleus effectuent un travail précieux dans de nombreuses régions en conflit, dans des conditions difficiles. Ils surveillent notamment les cessez-le-feu, facilitent l'accès des acteurs humanitaires par leur présence et soutiennent les processus de stabilisation politique afin d'assurer une paix durable.

Carte du monde sur laquelle sont indiquées les douze missions de paix de l'ONU.
En 2023, douze missions de maintien de la paix de l’ONU sont actives à travers le monde. Au Mali, la MINUSMA doit se retirer d'ici la fin de l'année 2023. Au total, jusqu'à 90'000 personnes seront déployées, dont 31 militaires suisses et jusqu'à 20 policiers suisses. © DFAE

Lors de la réunion du Conseil, la Suisse a souligné la nécessité de renforcer les partenariats avec les organisations régionales, notamment l'Union africaine (UA). Les missions de maintien de la paix dirigées par l'UA doivent également pouvoir réagir de manière plus flexible aux événements imprévus. En outre, la protection des populations civiles doit toujours être au cœur d'une mission de paix. «La Suisse s’engage pour une discussion approfondie de la réforme du maintien de la paix», a déclaré Pascale Baeriswyl, ambassadrice suisse à l'ONU à New York. En outre, la Suisse a également souligné l'importance de l'efficacité des missions de paix de l'ONU. Dans ce contexte, la Suisse a demandé au Conseil une coordination encore plus étroite entre la planification, le budget et l'évaluation des performances. Et ce afin que les missions de paix de l'ONU puissent contribuer de manière efficace et efficiente à la promotion de la paix.

Déclaration de la Suisse sur les missions de paix de l'ONU, Conseil de sécurité de l'ONU, 07.09.2023

05.09.2023 – De bonnes méthodes de travail sont essentielles pour que le Conseil de sécurité de l'ONU puisse remplir son mandat

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est penché aujourd'hui sur l'amélioration de ses méthodes de travail lors d'un débat ouvert. Il s'agit d'un sujet important pour la Suisse: «Renforcer l'efficacité» est l'une des quatre priorités thématiques que le Conseil fédéral a fixées pour le mandat de la Suisse en tant que membre du Conseil. Dans le cadre du débat, la Suisse a participé à des déclarations communes au nom des dix membres élus du Conseil (E10) et au nom du groupe ACT, qui milite pour un Conseil de sécurité de l'ONU transparent, efficace, efficient et inclusif.

Les voix des E10 sont également déterminantes pour une décision au sein du Conseil. Une résolution nécessite neuf votes positifs. Dans leur déclaration commune, les E10 ont souligné la nécessité de bonnes méthodes de travail pour le Conseil de sécurité afin qu'il puisse répondre de manière efficace et transparente aux défis actuels dans un environnement géopolitique de plus en plus complexe. Pour y parvenir, les E10 ont souligné, entre autres, l'esprit de compromis, l'utilisation responsable du veto et l'implication systématique de la société civile dans les discussions. La déclaration commune a été précédée d'une réunion des membres actuels et futurs du Conseil en Suisse, au cours de laquelle ils ont approfondi leur coopération afin de promouvoir l'efficacité du Conseil.

La Suisse coordonne à New York le groupe interrégional ACT, qui fête cette année son dixième anniversaire. La déclaration du groupe ACT devant le Conseil de sécurité souligne que ce dernier doit agir en toute confiance vis-à-vis de tous les États membres de l'ONU et des milliards de personnes concernées, au nom desquelles il agit. «Rien ne pourrait être un meilleur signal du Conseil que la mise en œuvre consciencieuse de ses propres engagements». Dans ce contexte, le groupe ACT a souligné la nécessité d'un plus grand partage de la charge de travail entre tous les membres du Conseil, par exemple en codirigeant les dossiers thématiques et géographiques, ainsi que des échanges avec les pays touchés par les conflits. 

Déclaration commune des membres non permanents du Conseil sur les méthodes de travail du Conseil de sécurité, Conseil de sécurité de l'ONU, 05.09.2023 (en)

31.08.2023 – Le Conseil de sécurité de l'ONU renouvelle le mandat de la mission de l'ONU au Liban

Le Conseil de sécurité de l'ONU a renouvelé aujourd'hui le mandat de la mission de maintien de la paix au Liban, la FINUL, pour une période de 12 mois. La FINUL a été déployée pour la première fois par le Conseil en 1978, ce qui en fait l'une des plus anciennes missions opérationnelles de l'ONU.

Des Casques bleus de l'ONU sont visibles depuis un fil de fer barbelé qui constitue la fameuse Ligne bleue entre le Liban et Israël.
Soldats de la paix de l'ONU en service sur la Ligne bleue entre le Liban et Israël. Ils contribuent concrètement à une paix durable et à la protection des civils dans la région. © Keystone

La région située le long de ce que l'on appelle la Ligne bleue entre le Liban et Israël est marquée par des conflits armés récurrents. La mission surveille le cessez-le-feu le long de la Ligne bleue et contribue à réduire les tensions. Elle contribue ainsi concrètement à la promotion d'une paix durable, une priorité définie par le Conseil fédéral pour l'adhésion de la Suisse au Conseil de sécurité. La Suisse a également soutenu un renforcement du mandat dans le domaine des énergies renouvelables, ce qui permet de limiter les risques liés au climat. La Suisse a soutenu la résolution au Conseil.

28.08.2023 – Réunion du Conseil de sécurité sur le retrait de la mission de maintien de la paix de l'ONU au Mali

Le 30 juin 2023, le Conseil de sécurité de l'ONU a décidé, à la demande du gouvernement de transition malien, de retirer la mission de maintien de la paix de l'ONU MINUSMA du Mali d'ici la fin de l'année. Le Conseil s'est aujourd’hui réuni à nouveau pour discuter des progrès réalisés jusqu'à présent ainsi que des défis posés par ce retrait. Le retrait soulève la question de la poursuite de certaines tâches importantes de la mission et du maintien de ses acquis. Cela concerne entre autres l'accord de paix existant ou la protection de la population civile. Depuis 2012, une crise sécuritaire, socio-économique et humanitaire ne cesse de s'aggraver au Mali. Dans le nord et le centre du pays en particulier, des attaques contre la population civile, les forces de sécurité maliennes ou des affrontements entre groupes armés, parfois d'inspiration djihadiste, ont lieu presque quotidiennement. En juin 2015, des mouvements du Nord et le gouvernement malien ont signé à Alger un accord de paix dont la mise en œuvre est accompagnée par la MINUSMA, un engagement qui arrive cependant à son terme.

Des casques bleus de la mission de paix de l'ONU (MINUSMA) se tiennent à côté d'un véhicule blindé blanc dans un paysage aride et sablonneux au Mali.
Avec le retrait de la mission de maintien de la paix de l'ONU (MINUSMA) d'ici fin 2023, la population civile du Mali sera encore plus vulnérable. © UN Photo

La réunion du Conseil s'est concentrée sur la garantie d'un retrait ordonné de la MINUSMA et sur l'avenir incertain du Mali à partir de janvier 2024. En conséquence, la Suisse a souligné dans son intervention que la mise en œuvre de l'accord de paix et les mesures de confiance étaient essentielles. «Neuf ans de travail, de dialogue et d’efforts pour la réconciliation nationale sont en jeu – avant tout pour le peuple malien, mais également pour la région du Sahel», a souligné Adrian Hauri, chef de mission adjoint de la Suisse auprès de l'ONU à New York.

La Suisse a également souligné qu'il était important que les tâches importantes de la MINUSMA soient poursuivies de manière appropriée par le gouvernement de transition malien ainsi que par d'autres acteurs régionaux. Pour ce faire, des discussions approfondies et inclusives sont nécessaires afin que des solutions concrètes et réalisables soient proposées d'ici la fin de l'année. Dans son rôle au sein du Conseil de sécurité en tant que co-rédactrice du Bureau régional de l'ONU pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel UNOWAS – qui couvre également le Mali –, la Suisse est prête à soutenir activement ce processus. «Nous saluons toutes les mesures prises pour minimiser l’impact négatif du retrait de la MINUSMA sur la population et pour mieux répondre aux besoins humanitaires», a déclaré M. Hauri. Les défis sont et resteront extrêmement complexes, c'est pourquoi une étroite collaboration entre tous les acteurs concernés, l'ONU et la MINUSMA, est au centre des préoccupations. D'une part, pour assurer le retrait de la mission selon le calendrier prévu et, d'autre part, pour garantir la sécurité du personnel de la MINUSMA stationné au Mali jusqu'au retrait complet.

Déclaration de la Suisse sur la situation au Mali, Conseil de sécurité de l'ONU, 28.08.2023

22.08.2023 – Des élections libres et équitables ainsi que l’implication des femmes sont essentielles pour l’avenir de la Libye

Le Conseil de sécurité de l’ONU se réunit tous les deux mois pour faire le point sur la situation en Libye. La Mission d’assistance des Nations Unies en Libye (UNSMIL) est active dans le pays depuis la chute du régime autoritaire de Mouammar Kadhafi en 2011. Les tâches de l’UNSMIL consistent notamment à aider le gouvernement libyen à établir un état de droit et à organiser des élections démocratiques.

Les dernières élections, prévues pour décembre 2021, ont été reportées à une date indeterminée. Et ce parce qu’aucun consensus sur les lois électorales n’a pu être trouvé entre les différents acteurs libyens. «Il est impératif que les questions non résolues soient abordées. En outre, afin de créer un environnement propice à des élections justes et équitables, un accord préélectoral inclusif est nécessaire», a déclaré Riccarda Chanda, cheffe de mission adjointe de la Suisse auprès de l’ONU à New York. Pour ce faire, la Suisse soutient l’UNSMIL, notamment en sa qualité de coprésidente du groupe de travail sur le droit international humanitaire et les droits de l’homme du processus de Berlin. Le processus de Berlin a été lancé en janvier 2020 afin de parvenir à un cessez-le-feu durable en Libye.

Une jeune femme libyenne portant un foulard violet est assise à une table en bois et prend des notes.
Une étudiante libyenne participe à un atelier sur les droits de l’homme organisé par l’UNSMIL à l’université de Tripoli. © UN Photo

Selon le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, la situation des droits de l’homme en Libye se détériore de plus en plus. Les contrôles excessifs et les restrictions bureaucratiques imposés par les autorités et les acteurs de la sécurité à la société civile se multiplient. «La Suisse soutient l’appel du secrétaire général à la levée de ces mesures», a souligné la représentante de la Suisse au Conseil de sécurité. En outre, la Suisse est préoccupée par les violations des droits et les abus envers les femmes et les filles. De tels actes ne pouvent rester impunis. S’adressant aux autorités libyennes, la Suisse a souligné au Conseil de sécurité de l’ONU que la participation des femmes aux processus politiques doit se faire en toute sécurité et sans intimidation. Pour cela, leur liberté de mouvement et le respect de leurs droits fondamentaux doivent également être garantis. La Suisse s’est également déclarée préoccupée par les violents affrontements qui ont eu lieu récemment à Tripoli et qui ont fait des victimes. Elle appelle toutes les parties à respecter en tout temps le droit international humanitaire et les droits de l’homme.

Déclaration de la Suisse sur la situation en Libye, Conseil de sécurité de l’ONU, 22.08.2023

17.08.2023 – Première réunion du Conseil de sécurité sur la situation des droits de l'homme en République populaire démocratique de Corée depuis six ans

Le Conseil de sécurité de l'ONU a discuté aujourd'hui de la situation des droits de l'homme en République populaire démocratique de Corée (RPDC) dans le cadre d'un briefing formel et public. C'est la première fois depuis 2017 qu'une discussion sous ce format est possible au Conseil de sécurité. Les programmes d'armes nucléaires et de missiles de la RPDC, interdits par de nombreuses résolutions du Conseil de sécurité, constituent une menace pour la paix et la sécurité internationales. La grave situation des droits de l'homme des Nord-Coréens est également liée à ceci.

Scène de rue à Pyongyang, capitale de la RPDC.
Scène de rue à Pyongyang, la capitale de la République populaire démocratique de Corée. © Keystone

Selon une Commission d'enquête sur les droits de l'homme créée en 2013 par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU pour la RPDC, des violations systématiques et graves des droits de l'homme continuent d'avoir lieu dans le pays. Au Conseil de sécurité, la Suisse a rappelé à la RPDC qu'elle devait respecter les droits de l'homme universels. Elle a également souligné que les personnes responsables de violations des droits de l'homme devaient être tenues de rendre des comptes. Au vu du gouvernement autoritaire de la RPDC, le Conseil de sécurité doit examiner toutes les options possibles pour s'assurer que ces violations ne restent pas impunies.

L'éventail des violations des droits de l'homme en RPDC est vaste. «La torture, la détention arbitraire, la disparition forcée vers des camps de prisonniers politiques ne sont que quelques exemples de violations graves et systématiques. Nous rappelons aussi l’obligation de la RPDC d’immédiatement stopper toutes violations», a déclaré Adrian Hauri, chef de mission adjoint de la Suisse auprès de l'ONU à New York et chargé d'affaires.

«La grave situation des droits de l'homme en RPDC menace la stabilité et la paix dans la région et au-delà», a déclaré M. Hauri à New York. Le Conseil de sécurité doit donc s'engager en faveur d'un changement positif et durable pour le peuple nord-coréen. En outre, la Suisse a appelé la RPDC à entamer un dialogue et à coopérer avec les acteurs internationaux afin de mettre fin aux graves violations des droits de l'homme et à leurs conséquences humanitaires.

Déclaration de la Suisse sur la situation des droits de l'homme en RPDC, Conseil de sécurité de l'ONU, 17.08.2023

03.08.2023 – Pas de paix durable avec l'estomac vide

Selon les estimations de l'ONU, jusqu'à 783 millions de personnes dans le monde étaient touchées par la faim en 2022. C'est 122 millions de personnes de plus qu'avant le Covid-19. De fait, les populations civiles en Syrie, en Somalie, au Soudan, en Afghanistan et au Yémen – pour ne citer que quelques contextes – sont gravement menacées par la faim. La décision de la Russie de suspendre l'initiative céréalière de la mer Noire ne fera qu'aggraver l'insécurité alimentaire déjà précaire dans de nombreuses régions du monde. De plus, le changement climatique a des conséquences imprévisibles et à long terme; il touche d'abord les plus pauvres et ceux qui sont déjà affectés par les guerres.

La guerre engendre la faim et la faim engendre la guerre.
Adrian Hauri, chef de mission adjoint de la Suisse auprès de l'ONU à New York

«La guerre engendre la faim et la faim engendre la guerre», a déclaré Adrian Hauri, chef de mission adjoint de la Suisse auprès de l'ONU à New York et chargé d'affaires, au Conseil de sécurité de l'ONU le 3 août. Dans le cadre de sa propre présidence, la Suisse avait débattu en mai de l'interaction entre les conflits armés, les violations du droit international qui en découlent et la sécurité alimentaire. Cette discussion avait eu lieu au Conseil à l'occasion du débat de haut niveau sur la protection des civils, présidé par le président de la Confédération Alain Berset. L'accent avait alors été mis sur l'accès des civils aux biens et services de base essentiels, tels que la nourriture, l'eau ou les soins médicaux.

Une femme yéménite tient des lentilles orange dans sa main.
L'ONU considère le Yémen comme l'une des plus graves crises humanitaires au monde. Des centaines de milliers de personnes sont touchées par la famine suite à la guerre civile qui dure depuis 2015. © Keystone

En adoptant une résolution en 2018, le Conseil de sécurité a reconnu la nécessité de briser le cercle vicieux des conflits armés et de l'insécurité alimentaire. Lors du briefing du Conseil sur la sécurité alimentaire organisé aujourd'hui par les États-Unis, la Suisse a souligné trois domaines d'action pour prévenir les famines liées aux conflits armés et à la violence.

D'une part, les parties au conflit doivent impérativement respecter le droit international humanitaire. Cela signifie qu'elles doivent, par exemple, garantir la protection des infrastructures civiles telles que les marchés ou les chaînes d'approvisionnement, s'abstenir de miner les terres arables, permettre à la population civile d'accéder à l'eau potable et garantir une aide humanitaire sans entrave aux personnes dans le besoin.

D'autre part, la lutte contre l'impunité des parties au conflit qui utilisent l'affamement des populations civiles comme méthode de guerre doit être poursuivie. Cela a également un effet préventif. La Suisse demande que les responsables de tels crimes soient davantage tenus de rendre des comptes et que justice soit rendue aux victimes de ces crimes inhumains. M. Hauri a également profité de l'occasion pour faire la promotion de l'amendement au Statut de Rome, initié et promu par la Suisse, selon lequel la famine peut être considérée comme un crime de guerre.

En outre, les crises alimentaires dans les situations de conflit portent souvent un visage féminin. Les femmes et les filles sont celles qui mangent en dernier et trop petites quantités. En même temps, elles cherchent aussi activement des stratégies de survie et contribuent ainsi à la recherche de solutions. C'est pourquoi la Suisse a souligné au Conseil que les mesures visant à améliorer la sécurité alimentaire devraient également prendre en compte la perspective de genre.

Un estomac vide ne peut pas être la base d'une paix durable. «Les solutions politiques aux conflits doivent faire partie de notre approche globale visant à éliminer la faim, à garantir à tous l’accès à une nourriture suffisante et adéquate et à promouvoir des systèmes alimentaires résilients, inclusifs et durables», a souligné Mme Hauri à New York.

Déclaration de la Suisse sur les Conflits et sécurité alimentaire, Conseil de sécurité de l'ONU, 03.08.2023

28.07.2023 – Protection des civils dans les missions de paix de l'ONU

La protection des civils est l'une des tâches principales des missions de paix de l'ONU. Celles-ci agissent généralement dans un environnement difficile et sont confrontées à différents défis en matière de politique de sécurité. Il s'agit par exemple de dynamiques de conflit instables, de graves violations du droit international, d'une liberté de mouvement limitée, de désinformation ou de ressources limitées. Le 28 juillet, le Conseil de sécurité a discuté avec les commandants des missions de maintien de la paix au Sud-Soudan (MINUSS), au Liban (FINUL) et en République démocratique du Congo (MONUSCO) de la manière dont les missions peuvent relever ces défis et améliorer la protection des civils sur le terrain. «Malheureusement, les civils représentent encore la vaste majorité des victimes des conflits armés, et leur protection est en conséquence plus nécessaire que jamais», a souligné l'ambassadrice suisse auprès de l'ONU, Pascale Baeriswyl, devant le Conseil de sécurité. La protection des civils est également une priorité dans le cadre du siège de la Suisse au Conseil de sécurité.

Un observateur militaire suisse est assis au milieu d'une foule de personnes dans un village de la région du Cachemire et écoute leurs explications.
Un observateur militaire suisse auprès de la mission de l'ONU UNMOGIP au Cachemire s'entretient avec la population locale afin de recueillir des indices sur l'état d'esprit et les problèmes quotidiens. © DDPS

Au sein du Conseil, la Suisse a souligné que les missions de maintien de la paix de l'ONU devaient être moins réactives en matière de protection des civils et qu'elles devaient plutôt mettre l'accent sur la prévention des infractions commises à l'encontre de la population civile. Elle a en outre précisé que cette protection devait également être assurée dans les phases de transition, comme par exemple dans le cas du retrait imminent de la mission de maintien de la paix de l'ONU au Mali (MINUSMA). «Le retrait de la MINUSMA ne doit en aucun cas engendrer une péjoration de la condition des civils: le Gouvernement malien doit assurer dès maintenant la reprise des fonctions exercées antérieurement dans ce domaine par la Mission», a déclaré Mme. Baeriswyl à New York.

L'armée suisse est engagée dans des missions de paix, comme de nombreux autres pays. Environ 280 Suisses sont engagés dans cette mission. L'armée suisse soutient notamment le «United Nations Mine Action Service» (UNMAS) en Afrique de l'Ouest dans le cadre du déminage humanitaire. Au Kosovo, les militaires contribuent à un environnement sûr et stable et à la liberté de mouvement de la population. Des observateurs militaires suisses sont déployés dans la région du Cachemire, entre l'Inde et le Pakistan. Ils surveillent les régions touchées par les conflits et échangent avec les autorités et la population afin d'obtenir des informations pertinentes pour évaluer la situation sécuritaire. En outre, la Suisse dispose d'un contingent pouvant aller jusqu'à 20 policiers déployés dans des missions de l'ONU. En 2022, elle en a envoyé 16. Leur mission est de soutenir et de former le personnel de police local dans les phases de reconstruction post-conflit. La Suisse apporte ainsi une contribution concrète sur le terrain au maintien de la paix, au respect du droit international, et donc à la protection des populations civiles.

Déclaration de la Suisse sur la protection des civils dans les missions de paix de l'ONU, Conseil de sécurité de l'ONU, 28.07.2023

18.07.2023 – À l’occasion des 25 ans du Statut de Rome, la Suisse préside une rencontre du Conseil de sécurité à New York sur la Cour pénale internationale

Les États parties au Statut de Rome se sont réunis le 17 juillet pour commémorer les 25 ans de ce texte fondateur. Ils ont participé à une table ronde ministérielle sur la vision stratégique de la CPI pour la prochaine décennie. «Avec la création de la Cour pénale internationale, c’est un élément essentiel de l’architecture multilatérale défendant l’état de droit qui a vu le jour. La Cour mérite un soutien indéfectible de la communauté internationale, aujourd’hui, pour la décennie à venir et au-delà», a assuré Corinne Cicéron Bühler à cette occasion.

Corinne Cicéron-Bühler apparaît dans un écran dans la salle du Conseil de sécurité de l’ONU à New-York.
La rencontre informelle du 18 juillet en formule « Arria » était présidée par l’Ambassadrice Corinne Cicéron Bühler, avec un titre de Secrétaire d’État du DFAE. © DFAE

Les 25 ans du Statut de Rome sont l’occasion de célébrer une réalisation importante de la communauté internationale en matière de lutte contre l’impunité. Ce texte a donné naissance à la Cour en tant qu’instance judiciaire indépendante qui est chargée d’enquêter sur les crimes les plus graves : génocide, crimes de guerre, crimes contre l’humanité et crime d’agression. Ces commémorations permettent à la CPI de gagner en visibilité et contribuent à renforcer le soutien politique nécessaire à son mandat. Cette rencontre avait également pour but d’encourager ceux qui ne l'ont pas encore fait à adhérer au Statut de Rome et à réfléchir à son avenir.

Avec la création de la Cour pénale internationale, c’est un élément essentiel de l’architecture multilatérale défendant l’état de droit qui a vu le jour.
Corinne Cicéron Bühler

Le jour suivant, les États membres de l’ONU ont discuté de la contribution de la Cour au maintien de la paix et de la sécurité internationale. La rencontre informelle du 18 juillet en formule « Arria » était présidée par l’Ambassadrice Corinne Cicéron Bühler, avec un titre de Secrétaire d’État du DFAE, et par l’Ambassadeur Kimihiro Ishikane, Représentant permanent du Japon auprès des Nations Unies. Elle a servi de cadre à des échanges de vues sur le rôle et l’importance de la CPI dans la lutte contre l’impunité dans le monde. La rencontre a aussi été l'occasion pour les États de réaffirmer leur engagement à l'égard du Statut de Rome. La présidente de l’Assemblée des États parties Silvia Fernández de Gurmendi, la directrice exécutive du Fonds au profit des victimes de la CPI Deborah Ruiz Verduzco, ainsi que des représentants du monde académique et de la société civile ont présenté leurs visions pour le futur de la Cour en matière de paix et sécurité.

Déclaration de la Suisse, 18.07.2023

Communiqué de presse, 19.07.2023

18.07.2023 – Le Conseil de sécurité de l’ONU aborde les opportunités et les risques de l’intelligence artificielle sur la paix et la sécurité internationales

L'évolution actuelle de l'intelligence artificielle (IA) peut transformer nos sociétés. Le Conseil de sécurité de l’ONU a tenu une réunion de haut niveau afin d’examiner les implications potentielles de l'IA sur la paix et la sécurité internationales. Dans sa déclaration, la Suisse a encouragé une utilisation sûre et responsable de ces nouvelles technologies.

Le Conseil de sécurité de l’ONU doit tenir compte de l’impact des nouvelles technologies sur le monde actuel. Pour la Suisse, l’IA est en mesure, par exemple, d’améliorer l'analyse des conflits, de permettre une alerte précoce et de favoriser les efforts de prévention ou de soutenir les activités de médiation et de consolidation de la paix. En cas de mauvaise utilisation, elle peut toutefois faire courir des risques supplémentaires en matière de paix et sécurité. « Si elle peut représenter un défi en raison de sa rapidité et son apparente omniscience, l’intelligence artificielle peut et doit servir la paix », a déclaré Pascale Baeriswyl, ambassadrice de la Suisse à l’ONU à New-York.

Si elle peut représenter un défi en raison de sa rapidité et son apparente omniscience, l’intelligence artificielle peut et doit servir la paix.
Pascale Baeriswyl, ambassadrice de la Suisse à l’ONU à New-York

Face au progrès technologique, la Suisse a rappelé que le droit international existant s'applique à l'IA et doit être respecté. De plus, la Suisse a formulé trois pistes pour minimiser les risques d’une mauvaise utilisation de ces nouvelles technologies. Elle a d’abord évoqué le besoin d’un cadre commun, partagé par tous les acteurs impliqués dans le développement et dans l'application de cette technologie. Elle a ensuite rappelé que toute IA doit être centrée sur l’humain et être garante de transparence sur leur fonctionnement et sur les données auxquelles elle fait recours. Enfin, elle a appelé à la responsabilité des développeurs et des utilisateurs, gouvernementaux ou non, de s’assurer que l'IA favorise l’égalité et l’inclusion et combatte toute discrimination.

La recherche de pointe peut aider à poser les jalons d’une utilisation de l’intelligence artificielle pour la paix comme illustré par un prototype d’un outil d’analyse assistée par l’IA, développé par l'École polytechnique fédérale de Zurich. La Suisse s’engage également dans la recherche de solutions, notamment par l’intermédiaire du « Swiss Call for Trust & Transparency », une initiative où le secteur privé, le monde académique, et la diplomatie cherchent conjointement des solutions pratiques et rapides aux risques liés à l'IA.

Déclaration de la Suisse, 18.07.2023

17.07.2023 – La Suisse adresse son soutien au processus de reconstruction de l’Ukraine au Conseil de sécurité de l’ONU

Lors d’une réunion de haut-niveau sous la présidence du ministre des affaires étrangères du Royaume-Uni et en présence du ministre des affaires étrangères de l’Ukraine, la Suisse a réitéré son soutien à la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, en conformité avec le droit international. Elle a également souligné l’obligation de toutes les parties de respecter le droit international humanitaire.

Appel au renouvellement de l’initiative céréalière de la Mer Noire

La Suisse a saisi l’occasion de cette réunion pour rappeler l’importance de travailler d’ores et déjà sur les questions de reconstruction. Le processus de reconstruction a été entamé à l’occasion de la tenue de la première Ukraine Recovery Conference (URC) à Lugano en juillet 2022, organisée conjointement par la Suisse et l’Ukraine. Cette conférence avait débouché sur l’adoption des principes de Lugano auxquels tous les pays participants avaient souscrit. Hôte de l’URC l’année dernière, le conseiller fédéral Ignazio Cassis avait clairement fait savoir que la population ukrainienne pourrait continuer à compter sur le soutien de la Suisse pour la reconstruction du pays lors de l’URC2023 à Londres le 22 juin.

Autre sujet-clé lors de la réunion, en vue du renouvellement de l’initiative de la Mer Noire, la Suisse a lancé un appel urgent en faveur de la sécurité alimentaire mondiale. La Suisse déplore la décision de la Russie sur l’initiative céréalière de la Mer Noire et espère que ceux-ci seront reconduits dans un proche futur. Depuis son adoption en juillet 2022, cette initiative a permis l'exportation de plus de 32 millions de tonnes de denrées alimentaires vers 45 pays répartis sur trois continents. La Suisse salue et soutient par ses bons offices les efforts inlassables du Secrétaire général et de la Turquie pour trouver un accord entre les parties et poursuivre cette initiative importante.

Un homme porte un drone sur la pente d’une petite colline.
La Suisse a exprimé son inquiétude vis-à-vis de l’utilisation de mines antipersonnel et d’armes à sous-munitions en Ukraine. © Keystone

La Charte des Nations unies comme point de départ pour une paix globale, juste et durable

Pascale Baeriswyl, l’ambassadrice de la Suisse à l’ONU à New-York, a appelé à défendre les principes de la Charte des Nations unies qui constituent la base sur laquelle une paix globale, juste et durable peut être construite en Ukraine. « La Suisse suit attentivement les différents engagements visant à avancer vers la paix, tout en soulignant que la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine doivent être respectées », a-t-elle ajouté en lien avec les différentes initiatives de la communauté internationale.

La Suisse a une nouvelle fois apporté son soutien à la Cour pénale internationale et aux mesures et mécanismes qui visent à rendre justice aux victimes et à reconstruire l’Ukraine, tels que le registre de dommages qui a été établi par le Conseil de l’Europe. Elle a par ailleurs réitéré cet impératif de justice lors du débat annuel sur la situation dans les territoires ukrainiens temporairement occupés qui s’est tenu à l’Assemblée générale le lendemain (18 juillet).

Comme État partie des Conventions d’Ottawa et d’Oslo, la Suisse appelle tous les États et parties au conflit à ne pas faire usage de ces armes.
Pascale Baeriswyl, ambassadrice de la Suisse à l’ONU à New-York

La Suisse toujours active en faveur du déminage humanitaire

Pascale Baeriswyl a également exprimé l’inquiétude de la Suisse vis-à-vis de l’utilisation de mines antipersonnel et d’armes à sous-munitions en Ukraine. «Comme État partie des Conventions d’Ottawa et d’Oslo, la Suisse appelle tous les États et parties au conflit à ne pas faire usage de ces armes», a-t-elle déclaré au Conseil. La Suisse mise aussi sur son expertise pour soutenir le déminage humanitaire en Ukraine. Elle lance actuellement de nouvelles mesures dans ce domaine grâce à un crédit supplémentaire approuvé par le Parlement lors de la session d’été 2023. En 2023, la Suisse soutiendra l’Ukraine dans le domaine du déminage humanitaire à hauteur d’au moins 15 millions de francs.

Statement de la Suisse, 17.07.2023

14.07.2023 – Débat ouvert sur la violence sexuelle dans les conflits

Le Conseil de sécurité de l’ONU a tenu le 14 juillet un débat ouvert sur le thème «Violence sexuelle liée aux conflits». L’année 2023 marque le quinzième anniversaire de la résolution 1820 du Conseil de sécurité, qui demande notamment l’arrêt complet de la violence sexuelle dans les conflits et souligne l’importance de mettre fin à son impunité. Malgré les progrès réalisés depuis lors pour mettre en œuvre cette importante résolution, la violence sexuelle affecte encore chaque année des milliers de personnes dans les conflits, en particulier des femmes.

Une femme d’origine africaine est prise en photo de dos et met sa main devant sa bouche.
La violence sexuelle dans les conflits affecte en particulier les femmes. © Keystone

Le rapport annuel 2022 du secrétaire général des Nations Unies met en évidence 20 pays dans lesquels des violences sexuelles sont perpétrées. «Quinze ans après l’adoption de la résolution 1820, la violence sexuelle et basée sur le genre dans les conflits persiste, tout comme l’impunité. Nous devons mettre en œuvre pleinement et durablement les exigences que ce Conseil s’est fixé lui-même dans cette résolution», a déclaré Simon Geissbühler, chef de la Division paix et droits de l’homme du DFAE, lors de ce débat organisé par le Royaume-Uni.

Approche centrée sur les survivantes et les survivants

Lors du débat ouvert, la Suisse a tout d’abord souligné que le renforcement des capacités et de l’expertise des missions onusiennes ainsi que des institutions nationales était essentiel pour prévenir et décourager de tels crimes à l’avenir. La Suisse a également relevé que la prévention des violences sexuelles passe aussi par l’inclusion des femmes dans les processus de la maîtrise des armements et le désarmement. En effet, la prolifération illicite d’armes légères et de petit calibre engendre un plus grand risque de violence sexuelle liée aux conflits.

La Suisse s’est en outre prononcée en faveur d’une approche centrée sur les survivantes et survivants et qui tient compte de leurs besoins. «Sans protection contre la violence sexuelle, il ne peut y avoir de participation égale. Et, comme nous le savons bien, l’engagement des femmes est une condition sine qua non pour une paix durable», a conclu Simon Geissbühler.

Déclaration de la Suisse lors du débat ouvert «Violence sexuelle liée aux conflits», Conseil de sécurité de l’ONU, 14.07.2023

14.07.2023 – La Suisse soutient le renouvellement du mandat du BINUH en Haïti

Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté à l’unanimité pour 12 mois le renouvellement du mandat du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH). La Suisse s’est positionnée en faveur de ce renouvellement face à la situation sécuritaire de plus en plus précaire dans le pays.

Haïti se trouve dans une grave crise politique, sécuritaire et humanitaire. De nombreux gangs contrôlent une grande majorité de la capitale Port-au-Prince et terrorisent la population en multipliant assassinats, enlèvements et viols. Les autorités, elles, sont en position de faiblesse face à l’augmentation des crimes commis. La réunion du Conseil a eu lieu deux ans après l’assassinat du président haïtien Jovenel Moïse en juillet 2021.