Deux récits de l’étranger sur la carrière KBF du DFAE

À partir du 30 mai 2022, les concours d’admission aux carrières transférables du DFAE sont ouverts: «Diplomatie – Profil I», «Coopération internationale – Profil I» et «Affaires consulaires, gestion et finances, KBF». Une opportunité pour être en prise directe avec la politique extérieure de la Suisse et vivre des expériences interculturelles. Ariela Kraska (Port-au-Prince) et Pascal Sollberger (Caracas) parlent de leur vécu et évoquent les défis liés à la carrière Affaires consulaires, gestion et finances (KBF).

30.05.2022
Ariela Kraska pose à côté du drapeau suisse.

Ariela Kraska a travaillé dans la branche hôtelière avant de se diplômer en gestion d’entreprise (Business Administration). © Charly Amazan

«Pour l’entretien, je suis disponible à midi, heure suisse, c’est-à-dire 6h00 à Haïti». Fixer un rendez-vous téléphonique n’est pas tâche aisée lorsque les interlocuteurs sont séparés par un océan, l’océan Atlantique en l’occurrence. Depuis juillet 2021, Ariela Kraska est en poste à l’Ambassade de Suisse à Port-au-Prince (Haïti), où elle occupe la fonction de cheffe Finances, personnel et administration. Son attirance et sa curiosité pour les autres cultures l’ont amenée à s’engager dans la carrière KBF du DFAE. Elle restera à Port-au-Prince jusqu’en 2024, après quoi elle sera transférée soit dans une autre représentation suisse à l’étranger, soit à la centrale à Berne. «Tous les deux à quatre ans, j’ai l’opportunité de découvrir un nouveau pays et de rencontrer des personnes aux origines, aux traditions et aux manières de penser différentes. C’est une expérience enrichissante, mais c’est aussi un exercice difficile. Le défi peut se résumer comme ceci: plus l’environnement est complexe et moins le quotidien est prévisible».

Formation et apprentissage en continu

La plupart des collaborateurs et collaboratrices transférables du DFAE vivent loin de la Suisse et les circonstances auxquelles ils doivent faire face sont parfois difficiles: liberté de mouvement restreinte, qualité de vie réduite ou encore impossibilité pour leurs proches de travailler sur place. La capacité de s’acclimater, d’interagir dans des contextes culturels différents et de s’adapter parfois à des situations de crise fait partie des compétences requises. «Les journées sont longues et parfois très intenses. Il faut savoir garder la tête froide et avoir une vue d’ensemble de tous les dossiers, qui peuvent toucher à divers domaines, de la gestion financière aux ressources humaines, en passant par la sécurité», explique Ariela Kraska. «Je me souviens de la visite effectuée auprès d’un prisonnier, dont les conditions de détention étaient dégradantes, ou encore de l’accompagnement de familles suite à l’enlèvement d’enfants». La préparation du personnel est assurée par une procédure de sélection et une formation de quinze mois. La formation comprend un cours théorique de deux mois, organisé à Berne et en ligne, ainsi qu’un stage pratique d’une année au sein d’une représentation du réseau extérieur du DFAE. La phase finale prévoit un mois de cours théorique, suivi de l’entretien final avec la commission d’admission à Berne. Les participants sont ainsi formés et informés sur les priorités de la Stratégie de politique extérieure 2020-2023 et de la Stratégie de coopération internationale 2021-2024 de la Suisse: la paix, la sécurité, la réduction de la pauvreté, la prospérité, la durabilité et la numérisation. 

En quoi consiste le travail d’un membre de la carrière Affaires consulaires, gestion et finances (KBF) et quels sont les profils les plus adaptés? Stéphanie Périllard, cheffe de la division Protection consulaire, fournit quelques informations sur le sujet. © DFAE

Pourquoi s’engager dans la carrière Affaires consulaires, gestion et finances?

Pascal Sollberger pose devant les armoiries des cantons de Berne, Schwyz et Uri.
Pascal Sollberger est titulaire d’un diplôme d’économiste d’assurance et a travaillé dans le secteur privé des assurances et de la gestion de processus pendant plus de dix ans. © P. Sollberger

Pour Pascal Sollberger, la réponse est évidente. «De mon point de vue, la diversité des tâches qu’offre une fonction au sein de la carrière KBF est unique et exceptionnelle». Le bon fonctionnement du domaine KBF est fondamental pour le déroulement des activités de représentation officielle de la Suisse à l’étranger, et ce quel que soit le secteur concerné : les ressources humaines, l’organisation d’entreprise, les finances l’administration et tous les services consulaires. Ariela Kraska ne cache toutefois pas l’existence de certains aspects plus difficiles, comme la nécessité de suivre «des processus bureaucratiques parfois un peu lourds. Mais une chose est sûre: aucun risque de s’ennuyer avec un tel job!».  

Quelques minutes après l’explosion qui a ravagé le port de Beyrouth, Pascal Sollberger évacue l’Ambassade de Suisse, gravement endommagée.
Pascal Sollberger se rappelle de l’explosion du 4 août 2020 à Beyrouth et évoque le rôle qu’il a joué au sein de l’Ambassade de Suisse au Liban. © P. Sollberger

Objectif: représenter la Suisse dans le monde

«Je suis entré au DFAE en 2014 et mon parcours m’a conduit dans de nombreux pays et sur presque tous les continents, comme en Indonésie et au Liban. Depuis 2021, je suis en poste au Venezuela. L’Ambassade de Suisse à Caracas s’occupe également des relations avec sept autres pays des Caraïbes comme La Barbade ou encore Trinité-et-Tobago», explique le consul Pascal Sollberger. Les membres du personnel transférable du DFAE sont appelés à défendre les intérêts de la Suisse dans tous les domaines des relations diplomatiques internationales. Leur mission consiste à construire des ponts au sein des représentations à l’étranger. Au quotidien, ce travail se traduit par la combinaison de tâches planifiables et d’activités imprévues. «L’Ambassade est un employeur à la fois suisse et local. Pour toutes les questions ayant trait à la gestion et à la sécurité, même à la gestion des crises, je suis en contact étroit avec le personnel suisse et local, avec les prestataires de services extérieurs, avec les ambassades représentant des pays de même sensibilité et avec des organisations internationales comme le Comité international de la Croix-Rouge. Le large éventail thématique qui s’ouvre ainsi comprend des questions sociales et de droit du travail complexes, situées parfois dans des zones de tension interculturelle». Garantir une réaction rapide face à des situations critiques fait partie des tâches du personnel de la carrière KBF. Pascal Sollberger se rappelle notamment de l’explosion dans le port de Beyrouth en 2020, qui avait gravement endommagé l’Ambassade de Suisse. «Le personnel de la carrière KBF joue un rôle central dans la gestion de ce type de situations. En ce qui me concerne, j’étais chargé de diriger l’équipe de gestion de crise. Nous avons vécu des expériences formatrices, qui nous aideront pour affronter d’autres événements dans le futur». Une autre tâche essentielle consiste à assurer des services consulaires de qualité à la communauté suisse à l'étranger et aux touristes suisses (mariages interculturels, délivrance de passeports, rapatriements, etc.). 

Concours 2022

Les concours d’admission aux trois carrières de personnel transférable du DFAE que sont «Diplomatie – Profil I», «Coopération internationale – Profil  I» et «Affaires consulaires, gestion et finances, KBF» sont ouverts du 30 mai au 17 juin 2022. La formation débutera le 1er avril 2023. Vous trouverez sur le site Internet du DFAE les conditions de participation et les modules de candidature pour chaque carrière. 

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