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Qu’est-ce que l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ? Et quel est le point commun avec le programme d’essorage d’une machine à laver le linge ? Réponses.

Au service de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) @ DFAE

Janvier 2014 à Vienne : que font une Suissesse et 56 autres jeunes assis autour d’une table en compagnie du ministre des affaires étrangères de la Suisse ? Pourquoi un éminent diplomate – encore ambassadeur de Suisse en Allemagne il y a peu – se rend-il en urgence à Kiev en qualité d’« envoyé personnel » ? Et pourquoi un détenu, visiblement soulagé, franchit-il libre le seuil de la prison ? La constante dans les réponses à toutes ces questions est l’OSCE.

Exemple d’activité de l’OSCE : elle obtient la libération de détenus

Les diplomates suisses au service de l’OSCE contribuent régulièrement et dans une large mesure à faciliter la libération de détenus.

Que fait occasionnellement l’OSCE en plus de ses innombrables activités ? Elle envoie des émissaires dans des situations de crise

L’ambassadeur de Suisse à Berlin se rend immédiatement à Kiev en sa qualité d’envoyé spécial du président de l’OSCE. Il cherche des solutions à la crise, qui a atteint son paroxysme avec l’annonce du rattachement de la Crimée à la Fédération de Russie par Vladimir Poutine en mars 2014.

Autre exemple d’activité de l’OSCE : elle associe les jeunes

Une participante discute d’égal à égal avec le président en exercice de l’OSCE dans une salle accueillant une importante délégation de jeunes – presque comme lors d’une « vraie » réunion de l’OSCE. Elle participe au projet « Youth for Security and Cooperation », au sein duquel elle négocie un plan d’action pour la jeunesse. L’un des objectifs de cette « réplique de l’OSCE » est de mieux intégrer les jeunes dans l’organisation à travers une simulation de ses mécanismes.

OSCE : la plus grande organisation de sécurité régionale du monde

L’OSCE est la plus grande organisation de sécurité régionale du monde. Elle compte 57 États participants. Fondée en 1975 – en pleine guerre froide – l’OSCE a été conçue comme un organisme chargé de promouvoir la confiance entre l’Est et l’Ouest.

Au centre de ses préoccupations figure la sécurité au sens large : l’OSCE traite de questions de sécurité classiques, comme l’échange d’informations sur l’état des forces armées, sur les manœuvres prévues ou sur le désarmement. Les États participants échangent aussi des informations sur les activités de police telles que la lutte contre le terrorisme, la cybercriminalité ou la protection des frontières. Outre ses missions d’observation électorale, l’OSCE œuvre en faveur des droits de l’homme et de la démocratie. Les questions économiques et environnementales sont également prises en compte, notamment lorsqu’elles peuvent avoir des répercussions sur la sécurité d’un État.

De nos jours, le rôle politique de l’OSCE est moins central qu’il ne l’était à l’époque de sa création, durant la guerre froide. L’organisation continue cependant d’être un forum de dialogue utile et permet de fournir un travail de qualité sur le terrain. Elle dispose à cette fin d’instruments essentiels à la prévention ou à l’apaisement de conflits ainsi qu’au renforcement des droits de l’homme et de la démocratie.

L’OSCE ne gère pas uniquement ses activités depuis son siège de Vienne

  • Les affaires de l’organisation sont discutées chaque semaine par le Conseil des représentants permanents à Vienne (Conseil permanent)
  • et par le Forum pour la coopération en matière de sécurité.
  • Le travail concret de gestion des projets est assuré dans le cadre des missions sur le terrain (encore au nombre de 16)
  • ainsi que par les institutions de l’OSCE :
    • le Bureau des institutions démocratiques et des droits de l’homme à Varsovie,
    • le Haut-Commissaire pour les minorités nationales à La Haye et
    • le Représentant pour la liberté des médias à Vienne. 

Le Conseil ministériel de l’OSCE se réunit une fois par an – en 2020, le conseiller fédéral Ignazio Cassis y prend part de manière virtuelle

Les ministres des affaires étrangères des États participants se réunissent une fois par année lors d’une séance du Conseil ministériel de l’OSCE. Le 3 décembre, le conseiller fédéral Ignazio Cassis assiste en ligne à l’édition 2020 de la conférence ministérielle organisée par l’Albanie. La Conférence ministérielle se tient en effet toujours dans le pays chargé de la présidence de l’OSCE et en 2020, c’est au tour de l’Albanie.

Rôle clé pour le pays exerçant la présidence

Le pays qui assure la présidence de l’OSCE revêt un rôle clé. Durant l’année de sa présidence, le pays désigné doit renforcer l’équipe de collaborateurs qui travaille pour lui à l’OSCE, car cette fonction s’accompagne d’une énorme charge de travail. Contrairement à ce qui se passe par exemple au Conseil de l’Europe à Strasbourg, les diplomates du pays qui assurent la présidence préparent toutes les décisions de l’OSCE et représentent l’organisation vis-à-vis de tiers.

La Suisse a présidé l’organisation à deux reprises, en 1996 et en 2014. Une diplomate suisse avait alors comparé son travail à l’OSCE durant cette période très intense au programme d’essorage d’une machine à laver ! 

L’OSCE en bref 

  • constituée en 1975 sous le nom de Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE), rebaptisée Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE)
  • organisation de sécurité régionale au sens du chapitre VII de la Charte de l’ONU
  • 57 États participants : outre tous les pays européens, les États-Unis, le Canada ainsi que tous les États issus de l’effondrement de l’Union soviétique en font aussi partie 
  • six pays partenaires riverains de la Méditerranée : Tunisie, Algérie, Maroc, Égypte, Jordanie et Israël
  • six pays partenaires en Asie : Afghanistan, Japon, Thaïlande, Mongolie, Corée du Sud, Australie
  • 16 missions sur le terrain, essentiellement dans les Balkans, dans le Caucase du Sud et en Asie centrale
  • Budget annuel : environ 150 millions d’euros (dont quelque 70 % pour les activités sur le terrain)
  • approche de la sécurité très complète en trois dimensions
    • dimension politico-militaire,
    • dimension économique et environnementale et
    • dimension humaine (droits de l’homme et démocratisation)
  • rôle important de l’État assumant la présidence, qui, de fait,  dirige l’organisation
  • principe du consensus
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