Depuis l’étranger, ils et elles travaillent pour la Suisse et les Suisses
Un réseau à l'étranger qui fonctionne bien est capital afin de soutenir les ressortissant(e)s suisses à l’étranger, entretenir les relations avec les pays concernés et défendre les intérêts de la Suisse. Lors d’une crise comme celle du coronavirus, le réseau est mis sous pression. Flexibilité, innovation et solidarité permettent de poursuivre efficacement le travail. Partage d’expériences en direct des quatre coins du globe.
De gauche à droite: six collaborateurs/trices du réseau extérieur du DFAE: Ruben Begert, Thomas Baumgartner, Cédrine Beney (avec ses collègues au Burundi), Regula Leuenberger, Michael Schweizer et Jocelyne Berset. © DFAE
Ruben Begert travaille comme conseiller régional sécurité pour l’Afrique centrale depuis l’ambassade de Suisse à Yaoundé, au Cameroun. Thomas Baumgartner est chef des affaires diplomatiques à l’ambassade de Dhaka, au Bangladesh. Cédrine Beney est directrice du Bureau de la Coopération suisse au Burundi. A des milliers de kilomètres les uns des autres, et bien loin aussi de la Coupole fédérale, tous trois œuvrent au service des affaires étrangères de la Suisse.
Lorsqu’un virus microscopique, aussi virulent que menaçant, embrase la planète, leur quotidien s’en trouve bouleversé. Tous sont unanimes: la crise sanitaire du coronavirus représente un énorme défi pour leurs représentations. Pourtant, disent-ils, le travail et les prestations n’ont jamais cessé de fonctionner, grâce à la solidarité, la flexibilité et une bonne organisation.
La force d’un travail en réseau et mené localement
Ensemble, on est plus fort dit la devise. Ruben Begert, Thomas Baumgartner et Cédrine Beney le soulignent aussi: le réseau extérieur suisse est une gigantesque plateforme qui fonctionne au carburant de l’innovation et de la solidarité. En temps de crise comme celle de la COVID-19, la force du réseau permet de trouver des solutions et d’avancer.
Depuis le Cameroun, Ruben Begert raconte comment l’opération de rapatriement de la Suisse n’a été possible que grâce à un travail acharné, commun et solidaire du réseau: «Parce qu’elle a demandé à chacun de travailler dans un domaine nouveau, parce qu’elle a constitué un exemple de travail d’équipe, parce qu’elle a demandé une coopération inédite avec des interlocuteurs de la centrale et parce qu’elle a démontré que l’établissement et l’entretien d’un large réseau de relations finit par payer, l’organisation des vols de rapatriement restera dans les mémoires». L’expert note aussi l’importance de la diplomatie dans une telle crise. Selon lui, l’ambassade de Yaoundé n’aurait pu fournir les mêmes services sans «ses excellents rapports avec les autorités camerounaises et les autres représentations ainsi qu’une présence locale active».
En terre bangladaise, Thomas Baumgartner partage la même vision: «Sans notre vaste réseau de contacts, nous n’aurions jamais pu organiser les rapatriements, solliciter le soutien des entreprises suisses, ni fournir rapidement une aide humanitaire. Pour établir et entretenir ces relations, il faut être sur place, en contact direct avec la population. Par sa présence, la Suisse exprime aussi sa solidarité, ce qui est important en cette période difficile».
Au Burundi, l’un des pays les plus pauvres du monde, la solidarité aussi fut capitale. «Le soutien de nos collègues à Berne, Nairobi, Kigali et ailleurs a été essentiel pour nous permettre de tenir bon et garder le cap en toutes circonstances», détaille Cédrine Beney. En pleine pandémie, le pays organisait ses élections présidentielles, faisait face au décès de son président en exercice et à une situation sécuritaire tendue. Dans les bureaux suisses de Bujumbura – à la fois agence consulaire et bureau de Coopération suisse – le personnel craignait une fermeture temporaire et des collaborateurs et des collaboratrices tombaient malades. Pourtant, la représentation a toujours assuré ses missions de protection consulaire, aidé des citoyens au retour, développé son portefeuille de programmes de coopération et mis en œuvre la politique étrangère au Burundi. «Nous avons été sur tous les fronts et relevé avec succès les défis rencontrés. Notre équipe a toujours été fonctionnelle même au plus profond de la crise», explique encore l’experte suisse.
Travailler efficacement dans les situations les plus diverses
Les méthodes de travail ont été revues. Les représentations ont dû s’adapter au confinement, à la distanciation sociale ou autres réglementations mises en place pendant la crise et changeant à un rythme rapide. «Nous travaillons sans relâche pour adapter nos stratégies, nos plans et nos projets à cette nouvelle situation», indique Thomas Baumgartner.
Ruben Begert écrit que le travail a dû être «réinventé». L’équipe de l’ambassade a fonctionné en tournus et avec le travail à la maison. «La souplesse des collègues est sans doute l’aspect le plus marquant. En dépit de la situation sanitaire précaire, l’ambassade n’a jamais cessé de fonctionner. Grâce à la division en deux équipes et au télétravail, l’action politique, humanitaire et consulaire de la représentation a pu continuer», note le conseiller.
Cédrine Beney raconte: «Nous avons dû nous adapter, sans cesse, à l’évolution du contexte et des risques. La polyvalence et la solidarité de notre équipe ont clairement été des atouts durant cette période vraiment difficile.»
Partages d’expériences au Brésil, à Singapour et en Italie
Regula Leuenberger, cheffe des services consulaires à l’Ambassade de Suisse à Singapour, Michael Schweizer, chef adjoint et consul à l’Ambassade de Suisse à Sao Paolo au Brésil et Jocelyne Berset, cheffe des opérations et consule à l’Ambassade de Suisse à Milan, expliquent aussi que la situation du COVID-19 a bouleversé le quotidien de leurs représentations. Toutes et tous ont dû s’adapter et innover pour poursuivre l’aide consulaire et l’offre de services aux ressortissant(e)s et assurer toutes leurs autres missions. Ils et elles racontent en images et en direct de leurs pays respectifs.
Le saviez-vous?
Pour beaucoup, les ambassades et les consulats servent à obtenir un visa ou un passeport. Pourtant, le rôle des quelques 167 représentations de la Suisse va bien au-delà. Le réseau extérieur est composé par les ambassades, les consulats généraux, les bureaux de la coopération suisse ou les missions de la Suisse auprès de l’ONU et des organisations internationales.
Les représentations œuvrent à des objectifs communs inscrits dans la Stratégie de politique extérieure du Conseil fédéral: proposer une offre de services pour les ressortissants suisses à l’étranger, défendre les intérêts de la Suisse et assurer la visibilité de notre pays dans le monde entier. Services consulaires, informations et communication, diplomatie bilatérale et multilatérale, aide au développement, aide humanitaire, défense des droits humains, etc. sont autant de missions qui incombent à ce gigantesque réseau.
Quelques faits & chiffres
- La Suisse dispose d’un large réseau à l’étranger, comprenant 167 représentations, dont 103 ambassades, 30 consulats généraux, 19 bureaux de coopération, 12 missions permanentes représentant la Suisse à l’ONU et auprès des organisations internationales.
- Les bureaux extérieurs suisses sont toujours dotés de personnel, cela afin d’éviter une interruption des tâches et des services.
- Le réseau est adapté en permanence.
- L’action du réseau extérieur de la Suisse est définie dans la Stratégie de politique extérieure 2020-2023 validée par le Conseil fédéral.
- Le DFAE a un mandat de service public à l’égard des ressortissants et ressortissantes suisses à l’étranger, inscrit dans l’Ordonnance sur l’organisation du Département fédéral des affaires étrangères et La loi sur les Suisses de l‘étranger.
- En 2019, la population résidente de la Suisse a effectué plus de 16 millions de voyages à l'étranger avec au moins une nuitée. La communauté des Suisses de l’étranger est composée de 770’000 personnes.
- Certains services ne peuvent être fournis que depuis la Centrale du DFAE à Berne. La Helpline, en service 24h/24, a par exemple traité plus de 45’000 demandes, téléphoniques et par courrier électronique, au cœur de la crise COVID-19. Toutefois, d'autres services ne peuvent être fournis que localement. Par exemple la diplomatie de terrain, la conduite de programmes d’aide au développement, les prestations aux Suisses de l’étranger, etc.