26.02.2024

Discours d’ouverture du Conseiller fédéral Ignazio Cassis, chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) - Seul le texte prononcé fait foi

Orateur: Cassis Ignazio; Chef du Département, Ignazio Cassis

Monsieur le Président du Conseil des droits de l’homme,
Monsieur le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies,
Monsieur le Secrétaire général des Nations Unies,
Monsieur le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs,

Soyez les bienvenus en Suisse, dans la Genève internationale, pour cette 55ème session du Conseil des droits de l'homme des Nations unies.

J’aurais voulu pouvoir vous accueillir dans un contexte international plus favorable.
Malheureusement la réalité n’est pas aussi colorée que le plafond de cette belle salle.

Et comme les stalactites de l’œuvre de Miquel Barceló, j’ai parfois l’impression que le monde menace de nous tomber sur la tête.

-    La guerre en Ukraine est entrée dans sa troisième année ;
-    Le conflit au Moyen-Orient semble plus que jamais dans une impasse ;
La crise actuelle au Soudan a jeté près de 8 millions de personnes sur les routes.

Et je ne cite que trois parmi plus de 50 conflits ouverts dans le monde.


Mesdames et Messieurs,

Selon l’institut suédois Varieties of Democracy Institute, plus de 70% de la population mondiale vit aujourd’hui dans des autocraties.

La démocratie a reculé à son niveau du milieu des années 1980.

En voyant ces chiffres, je ne peux pas m’empêcher de penser à George Orwell et à son ouvrage « 1984 ».
Orwell y dépeint un monde dans lequel la guerre est continuelle, les libertés inexistantes, la vérité manipulée et les citoyens surveillés par Big Brother et son régime totalitaire.

Ce n’est vraiment pas le monde dont nous rêvons dans cette salle !
Nous avons la responsabilité de stopper cette dynamique négative.
En tant que « nations unies », nous devons refuser avec courage la dystopie – un monde qui ne soit plus que le reflet de nos angoisses.

Excellences,

Si les droits de l’homme étaient respectés partout, on ne parlerait pas continuellement de guerre.

Force est de constater que nous ne sommes de loin pas là où nous l’aurions souhaité il y a 75 ans.

Malgré toutes les lois que nous avons promulguées, nos efforts ne semblent pas avoir réussi à faire triompher la raison sur la violence.

Et pourtant, les nations… unies dans cette salle ont décidé librement et consciemment de placer la liberté et la dignité de l’individu au centre de notre attention.

Est-ce une chimère de viser l'émancipation de chaque individu pour qu'il assume ses responsabilités envers la société ?

Cette année 2024 est un test important pour la démocratie : des élections sont prévues dans plus de 64 pays. La moitié de la population mondiale est appelée aux urnes.

Un grand nombre de citoyens seront appelés à faire usage de leur :
•    Droit à l’information,
•    Liberté d’expression,
•    Possibilité de réunion pacifique.

Et nous, en tant que Nations Unies, nous devons garantir la protection de l'espace civique et assurer des élections justes et libres.
Ces conditions sont indispensables pour que le résultat reflète authentiquement la volonté du peuple.

Nous devons lutter contre le harcèlement et les attaques ciblées visant à rétrécir cet espace démocratique essentiel.
Avec tous nos moyens !

Mesdames et Messieurs

Ces mots engageants doivent être suivis d’action concrètes et durables. Il en va de notre crédibilité.
C’est pour cette raison que nous sommes réunis ici à Genève.

Cette année, mon pays présente sa candidature pour devenir membre de ce Conseil.

Forts de notre tradition de responsabilité envers le droit humanitaire et les droits de l’homme, nous aspirons à relever davantage les défis de notre époque turbulente.

Avec vous toutes et tous, dans un esprit de coopération, de dialogue, de partage et de confiance !


Mesdames et Messieurs,

Il y a deux mois, dans cette salle, en collaboration avec le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, nous avons célébré le 75e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme

Cette année 2024 marque les 160 ans de la toute première convention de Genève et le 75e anniversaire des Conventions de Genève actuelles.

Si notre Histoire nous rappelle ce que nous avons été capables de faire pour un monde en paix, elle nous montre par les développements les plus récents que rien n’est jamais acquis – ni les droits fondamentaux, ni la paix.

Il est urgent d’agir, ensemble.
C’est notre devoir d’humanité !

Je vous remercie.


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Dernière mise à jour 29.01.2022

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